©Ngo'shawo Le Ministre de l’Intérieur avait informé le pays de « la volonté du gouvernement de célébrer cette journée historique av...
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Le Ministre de l’Intérieur avait informé le pays de « la volonté du gouvernement de célébrer cette journée historique avec le Comité Maore » (Alwatwani n°3551 du 13/12/2018). Un événement sans précédent depuis l’indépendance qui aurait eu un fort écho ! Malheureusement l’engagement a mal tourné : pas de célébration officielle. La direction du CM aurait-il fait preuve de trop d’optimisme.
En tout cas le CM a organisé la veillée du 11 novembre qui a vu fleurir poèmes, slams, pièces de théâtre et danses. Pour sa part NGOSHAO a tenu des conférences à Moroni, Hamahame, Washili, Mustamudu et Fomboni sur le thème de l’identité comorienne.
Une identité historique en péril
C’est un processus historique qui a fait que les quatre îles de l’Archipel parlent quasiment la même langue, adhèrent à un islam sunnite tolérant, ont la même culture et ont tissé des liens de sang. Les 43 ans de séparation n’ont pas fondamentalement changé la donne à Maore : les liens familiaux persistent, on y célèbre de la même façon les principaux événement de la vie, on visite les morts les jours d’Ide, les grands mariages font la joie des notables, etc.
Malgré la propagande française appuyée par les Mansour Kamardine, la population de Maore n’est pas unanime dans le rejet des autres îles. On y trouve des partisans de l’unité des quatre îles comme des anti-français qui réclament l’indépendance de leur île faute de se reconnaître dans l’Union des Comores. Bien évidement ceux qui détiennent le pouvoir sont les seuls à pouvoir se faire entendre bruyamment et ont pignon sur rue.
Mais cette identité est mise à mal par les séparatismes insulaires, présents à des degrés divers dans chaque île. Spécialement à Maore où il a remporté une bataille importante avec le puissant soutien de la France des empires.
Mais cette identité est mise à mal par les difficultés de circulation entre les îles et la réduction des échanges, et il ne s’agit pas seulement de Maore et des autres.
Mais cette identité est mise à mal par des pratiques tendant à « créoliser » le pays. L’usage de notre langue tend à être marginal. Des parents comoriens vivant aux Comores ne parlent que français à leurs enfants.
Le débat sur l’identité nationale comorienne s’avère donc pertinent. Car ce que l’Histoire a créé, les hommes et les femmes peuvent le détruire.
La France et ses suppôts maorais mènent un travail systématique de négation de l’identité comorienne à Maore : réécriture de l’Histoire, rupture des liens entre Maore et les autres îles avec le visa Balladur notamment, politique d’assimilation avec une départementalisation à marche forcée, etc.
Dans la partie dite indépendante, aucune politique n’est menée pour contrer la propagande française et promouvoir l’identité nationale. Au contraire, on a même accepté que des cartes des Comores à trois îles circulent dans le pays, on avait institué un visa comorien vers Maore, on considère la destination Maore comme étrangère, etc. Et que dire de ces politiciens qui fond des sentiments séparatistes leur fonds de commerce.
Il y a incontestablement péril en la demeure. D’autant que la perspective ouverte par le dernier communiqué Comores France fait la part belle aux séparatistes maorais les plus extrémistes sous couverts « d’élus maorais ».
Idriss Mohamed (13/11/2018)
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