Forces de l'ordre prises à partie: "Il y a une mafia à Marseille" À Grenoble et à Marseille, des policiers ont été pris à...
Forces de l'ordre prises à partie: "Il y a une mafia à Marseille"
À Grenoble et à Marseille, des policiers ont été pris à partie et agressés en début de semaine. Pour un spécialiste de la cité phocéenne et un élu des Bouches-du-Rhône, une mafia gangrène certains quartiers.
Plusieurs CRS ont été agressés à Grenoble par une quarantaine de personnes cagoulées lundi soir. Le même jour, des policiers ont été mis en joue lors d'une fusillade à Marseille dans la cité de la Busserine. Deux incidents qui témoignent d'une violence à l'égard des forces de l'ordre.
"Une dérive et une emprise mafieuses"
Xavier Monnier, journaliste et auteur de Marseille ma ville et Les nouveaux parrains de Marseille, dénonce sur BFMTV "une dérive, une emprise et une économise mafieuses" dans certains quartiers de la cité phocéenne. "Il y a une mafia qui est installée. Des territoires sont occupés par des gens qui font la loi en faisant du racket, du trafic de drogue. La première emprise de la mafia, c'est une territorialisation."
Pour Saïd Ahamada, député LaREM des Bouches-du-Rhône, il y a à Marseille "une minorité qui pollue la vie des habitants, qui est tombée dans la grande délinquance, le grand banditisme, qui considère que ces territoires sont les leurs parce qu'ils ont été délaissés", analyse-t-il sur BFMTV.
"Des ghettos à Marseille"
Tous deux accusent l'État d'avoir trop longtemps fermé les yeux. C'est, selon l'élu, "le résultat de quarante années de politiques publiques qui ont fait qu'on a, à Marseille, des ghettos".
"Pendant longtemps, sur ces territoires, on considérait que s'il ne s'y passait rien, c'est que les choses allaient bien, analyse Saïd Ahamada. En fait, lorsqu'il ne se passait pas grand-chose, les réseaux tenaient ces immeubles et faisaient en sorte que la police ne vienne pas et qu'il n'y ait pas d'exaction qui amène les services publics à s'intéresser à ces territoires."
Saïd Ahamada dénonce "une spirale" qui entraîne progressivement les jeunes dans la criminalité. "Je ne connais pas de gamin qui, à 7-8 ans, rêve de devenir dealer. Ils basculent dans la délinquance parce qu'ils pensent qu'ils ne peuvent pas avoir d'autres opportunités. Notre responsabilité, c'est d'ouvrir le champ des possibles et d'offrir des alternatives à ces jeunes." C.H.A.©BFM TV