« Être acteur pour une vision nouvelle » Vous vous trouvez actuellement en France, mais vous avez exprimé ces derniers jours un engagem...
« Être acteur pour une vision nouvelle »
Vous vous trouvez actuellement en France, mais vous avez exprimé ces derniers jours un engagement politique. Pouvez-vous préciser cet engagement ?
Oui effectivement, j'ai annoncé mon engagement dans le parti Al-Qamar que Salim Saadi vient de créer. J'aurais pu faire le choix de la facilité et m'engager dans une formation déjà établie. Les cadres comoriens pour une grande majorité optent souvent pour les partis au pouvoir ou qui sont considérés comme forts pour y accéder aux prochaines échéances.
Moi j'ai réfléchi différemment, car je crois qu'il vaut mieux être acteur pour une vision nouvelle que d'aller se noyer dans des organisations qui ont montré jusqu'ici leur incapacité à offrir aux Comoriens une alternative crédible. Je ne peux pas militer dans un parti qui compte perpétuer un système en faillite depuis des années.
J'ai beaucoup de respect pour les hommes et les femmes qui dirigent les partis politiques aux Comores, mais en même temps je regrette leur manque de volonté de changement et leur incapacité à défendre, une fois au pouvoir, la justice sociale, la démocratie, et à s'occuper des préoccupations majeures du peuple comorien. C'est le travail que nous comptons faire très rapidement avec Salim Saadi et les autres camarades avec qui on travaille ensemble depuis quelques mois.
Vous avez choisi le parti Al-Qamar, un parti peu connu dans le paysage politique comorien. Pourquoi ?
Comme je viens de le dire, je suis conscient de ce choix qui peut paraître étonnant pour certains qui m'ont toujours classé à tort au parti Juwa. Mais encore une fois, c'est un pari. Je suis persuadé que lorsque nous allons bien travailler pour proposer quelque chose de solide aux Comoriens, ils vont nous suivre et accompagner ce nouveau parti pour la réussite. Notre projet se résumera à la création d'une société de justice, de démocratie et où la vie quotidienne de la population sera au cœur des préoccupations de l'État. On ne peut pas laisser nos concitoyens dans cette pauvreté extrême, l'éducation de nos enfants être saccagée comme on le voit, et notre système de santé continuer à se dégrader. Voilà pourquoi je m'engage dans la politique et au parti Al-Qamar en particulier.
Quelle est justement la position du parti Al-Qamar par rapport à l’actualité politique nationale ?
Franchement, l'actualité politique de notre pays est chaotique et appelle au patriotisme de chacun d’entre nous. M. Azali à été élu pour 5 ans pour redresser le pays. Mais vis-à-vis du peuple qui l’a élu et des partis qui l'ont soutenu, il se révèle à la fois ingrat, égoïste et narcissique. Sa marche forcée depuis des mois en vu de s'offrir 12 ans de plus au pouvoir le prouve clairement. Et bien, nous sommes contre les violations du droit, la dilapidation de l'argent public, le mensonge et l'autoritarisme qui caractérisent le régime du colonel Azali.
Interview parue dans Al-Fadjr, le 4 mai 2018