Le gouvernement comorien a dénoncé mercredi la « stigmatisation des Comoriens » dans le mouvement social qui secoue l’île de Mayotte, dans...
Le gouvernement comorien a dénoncé mercredi la « stigmatisation des Comoriens » dans le mouvement social qui secoue l’île de Mayotte, dans l’archipel des Comores.
« Nous refusons la stigmatisation qui veut que tout ce qui se passe à Mayotte soit le fait des Comoriens des autres îles » de l’archipel, a déclaré à l’AFP le ministre comorien de l’Intérieur Mohamed Daoudou.
M. Daoudou s’est dit « très préoccupé » par la crise à Mayotte, qui « paralyse le fonctionnement normal de l’île ». Mais « les Comoriens qui vont à Mayotte ne sont pas des coupeurs de route ou des violeurs. Ils y vont pour du travail ou pour des soins », a-t-il ajouté.
« De toutes les façons, ces Comoriens sont en situation régulière, ils sont chez eux », a encore dit le ministre, rappelant la position de Moroni qui revendique depuis des décennies Mayotte.
Au cours d’un référendum organisé en 1974 par Paris dans les quatre îles des Comores, la majorité des électeurs avait voté en faveur de l’indépendance. Mais Paris avait alors décidé de garder Mayotte dans le giron de la France, une décision condamnée par les Nations unies.
Depuis, la question de Mayotte empoisonne les relations entre Paris et Moroni.
Mohamed Daoudou a par ailleurs annoncé le démantèlement récent d’un réseau de passeurs, avec des ramifications au Canada, en Afrique de l’Est et Mayotte.
« Depuis, le nombre de traversées a diminué grâce à nos opérations terrestres, nous allons renforcer ces mesures mais nous n’avons pas les moyens d’un contrôle en mer », a-t-il affirmé.
Le ministre s’est dit « disponible pour collaborer avec les autorités françaises pour trouver une solution (…) Pour nous, renforcer la sécurité maritime consiste à sauver des vies ».
Les traversées entre Anjouan et Mayotte ont causé plus de10.000 morts depuis 1995, selon un rapport du Sénat français datant de 2012.
Interrogé sur l’éventualité d’une expulsion massive de Comoriens depuis Mayotte, Mohamed Daoudou a estimé que « les expulsions ne sont pas la solution ». « La solution est de veiller à la sécurité de ceux qui vivent à Mayotte. Ce qui nous intéresse, c’est la stabilité des îles et de la région en général ».
Mardi, le gouvernement français s’est engagé à prendre des mesures d’urgence – notamment pour lutter contre les attestations d’hébergement et mettre en place des navires supplémentaires contre l’immigration clandestine – afin de mettre un terme au mouvement social à Mayotte. Avec AFP