Pourquoi avoir attendu autant de temps pour engager la démarche que vous initiez aujourd'hui ? Moi, je rien attendu ! Depuis la p...
Pourquoi avoir attendu autant de temps pour engager la démarche que vous initiez aujourd'hui ?
Moi, je rien attendu ! Depuis la première heure, je travaille sur le sujet Mayotte. En janvier dernier, avec le président de la République et le Premier ministre, nous avions déjà anticipé avec des actions que nous allions mettre en place immédiatement après les élections et je devais de toute façon m'y rendre dans cette période. Je savais qu'il y aurait une crise. Quand ' Je ne savais pas, mais depuis je suis ici et même avant que je ne sois ici, je connaissais le dossier Mayotte. La crise est partie d'une violence scolaire. Nous avons très rapidement répondu à cette question, mais la difficulté en matière de sécurité était telle qu'il était difficile de n'y apporter que cette réponse.
Je suis venu sur place pour dire : "Ouvrons ces travaux." Avec le collectif et l'intersyndicale, contrairement aux élus, il y a eu et il y a encore sans doute une incompréhension sur la manière donc je souhaite travailler. On construit une réponse dans la durée, en prenant des priorités avec des engagements que l'on peut tenir... Parce que j'ai vu dans d'autres cas des milliards alignés, notamment quand je suis arrivée ici ! Je peux vous assurer que même si le total est là, on ne peut pas aller plus vite que ce que peut accepter une machine. Et à Mayotte il y a besoin avant tout d'ingénierie, d'accompagnement technique... Ce n'est pas pour rien qu'il y a une mission interministérielle et ce n'est pas pour rien qu'on va renforcer les services de l'État. Il faut une force de l'État aux côtés des collectivités pour que les projets sortent de terre. On a besoin d'une classe par jour !
Comment expliquez-vous que Mayotte soit le seul budget de l'Outre mer qui enregistre une baisse des autorisations d'engagement, en 2018 - 7,1 % ?
Je n'ai pas les chiffres sous les yeux et je ne vais pas contester une petite baisse sur Mayotte, mais alors vraiment ce n'est pas le seul territoire ! N'oubliez pas que la population a énormément augmenté ces dernières années et d'ailleurs on a de la difficulté aujourd'hui à savoir combien de personnes rentrent ; on sait effectivement combien de personnes on raccompagne, mais on ne sait pas combien de personnes vivent sur le territoire.
Mais souvent la plupart des lignes budgétaires sont des réponses à des projets. Quand les projets ne sont pas là, effectivement, il n'y a pas d'argent en face ! On ne peut pas tout ramener au pourcentage d'habitants à Mayotte comme ailleurs. Les efforts qui devront être faits seront faits et dans les années à venir, il y aura des moyens. A Mayotte, tout est urgence et il faudra malgré tout prioriser : l'éducation, la santé, le logement, l'aménagement du territoire... Ca explique la composition interministérielle de l'équipe qui va accompagner Dominique Sorain pour répondre aux urgences.
Ne manque-t-il pas quelqu'un des Affaires étrangères dans cette équipe puisque le ministère des Affaires étrangères semble favorable à une communauté de l'archipel des Comores ?
La réponse que nous avons à porter, elle est aux Mahoraises et aux Mahorais dans un premier temps sur des urgences qui concernent leur territoire. Ce 101e département a des droits et des devoirs et nous allons y veiller sur le territoire. Dans les semaines à venir, nous préciserons au fur et à mesure le type de projets qui seront choisis et mis en place avec l'ensemble de ceux qui s'impliquent pour ce territoire, je pense aux élus, aux acteurs socio-économiques et aux citoyens.
Est-ce que le statut départemental de Mayotte peut être discuté ?
Mayotte est le 101e département français et le restera. Et à Mayotte comme dans tous les territoires, S'il y avait une quelconque évolution, elle ne viendra pas du gouvernement, mais elle sera demandée par les élus du territoire. C'est très clair.
Propos recueillis par FXG, à Paris
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