L'ONG a publié jeudi 22 février son rapport sur la situation des droits humains dans le pays. Elle a pu se rendre dans plusieurs maison...
L'ONG a publié jeudi 22 février son rapport sur la situation des droits humains dans le pays. Elle a pu se rendre dans plusieurs maisons d'arrêt de la Grande Ile et le constat est alarmant. Les 82 prisons du pays comptent 20 000 détenus alors que leur capacité maximum est de 10 000 places. Surpopulation carcérale, vétusté, sous-nutrition, insalubrité. L'ONG dénonce des conditions de détention inhumaines.
La maison de force de Tsiafahy. © RFI/Volana Razafimanantsoa |
« L'enfer. » Voilà comment Amnesty International décrit les conditions de détention des prisonniers de la maison de force de Tsiafahy. Située à 30 km au sud d'Antananarivo, elle est réputée pour être l'une des prisons les plus sécurisées et les dures du pays.
Deux-cents détenus dans des cellules de 12m sur 5m. Un seul WC qui ne fonctionne pas. Deux plateformes de béton en guise de lits. « Les prisonniers dorment entassés et peuvent à peine respirer », constate l'ONG.
Les autres prisons ne sont pas en reste. La vétusté de la maison d'arrêt d'Antsohihy, dans le nord-ouest du pays, a causé la mort de quatre détenus lorsqu'un mur s'est effondré au mois de juillet. « La plupart des établissement pénitentiaires n'ont pas été rénové depuis plus de 60 ans », précise le rapport.
Dans l'ensemble des prisons malgaches, l'accès aux soins et à l'eau potable est très limité. Les détenus ne mangent que 250 grammes de manioc par jour.
Et plus de la moitié d'entre eux sont en fait en attente de leur jugement. « Certaines personnes ont passé jusqu’à cinq années en détention avant de comparaître en justice », détaille Amnesty International.
Il y a un mois, la Garde des Sceaux malgache avait fait savoir dans le quotidien l'Express de Madagascar que son ministère « s'est engagé à humaniser la détention et à faire en sorte qu'elle soit plus respectueuse des droits humains ». ©RFI