Une manière d'évaluer qui signe notre incapacité à distinguer entre réalisations et progrès. En voici une illustration. Le Qatar a acco...
Une manière d'évaluer qui signe notre incapacité à distinguer entre réalisations et progrès. En voici une illustration. Le Qatar a accordé au président Sambi le paiement de six mois de salaires ( je ne veux pas savoir où sont passés les recettes comoriennes ); Le président Sambi a laissé l'argent de la Citoyenneté pour le paiement des salaires (j'évite la polémique sur la Citoyenneté) Quand je m'intéresse à l'usage de tout cet argent et non pas à ses provenances, je demande, " est-ce que cela a été un outil de progrès?" J'appellerais cela des réalisations, malheureusement éphémères.
Photo d'archives |
Que ce soit clair, il n'y a pas de progrès sans réalisations mais toute réalisation n'est pas un progrès. Le seul fait de dépenser plus de 50 mois pour le salaire des fonctionnaires et se retrouver après avec le même problème d'impaiement montre clairement l'incapacité de l'équipe Sambi et ses successeurs à raisonner en termes d'investissements. Certes ses prédécesseurs n'ont fait guère mieux mais c'est lui qui a eu de fortes sommes rentrées en une seule opération, si je peux appeler comme ça l'argent de l'aide et celui de la Citoyenneté. Y a-t-il un autre président qui a pu investir durant ces 16 dernières années? Non, mais c'est pour montrer qu'il n'est pas différent des autres dans ce domaine.
Rappelons-nous, quand la conférence de Doha a pondu le grand projet de l'usine de pêche de Voidju, avant qu'Azali ne vient à chasser le Qatar, Sambi ne s'est-il pas fait rouler par l'Union Européenne? Le projet n'était-il réellement pas mort-né? Jusqu'à Ikililou, l'usine agonisait; et pourquoi? D'une part les ingérences extérieures non maîtrisées et de l'autre, l'incompétence en matières de planification et de suivi d'entreprises étaient les principales causes.
Ça continue car, à l'origine de la cécité des dirigeants comoriens l'immaturité politique des masses qui exaltent la médiocrité, poussant ces ratés à croire qu'ils sont au top. Nous avons fait la même lecture à l'envers avec le président Azali concernant l'Université. Dans ses buts originels, l'université est une institution nationale qui prépare des chercheurs capables d'élaborer des projets de développement pour les divers secteurs d'intervention de l'État.
En ce sens, une université est conçue pour tout le monde, riches et pauvres. Mais quand l'université des Comores est réservée spécialement pour les pauvres, comment voulez-vous que les choses soient sérieuses? Pourtant on a fait de cela une des réalisations phares d'Azali, que ceux qui ont les moyens aillent faire les meilleures formations ailleurs, que les enfants des pauvres restent toujours en dessous en étudiant dans les conditions les plus médiocres. C'est cette vision superficielle des choses qui handicape notre sens de voir ce qu'est le progrès, pourtant on peut faire mieux pour tout le monde. Il y a un grand écart entre réalisation et réussite.
En ce sens, une université est conçue pour tout le monde, riches et pauvres. Mais quand l'université des Comores est réservée spécialement pour les pauvres, comment voulez-vous que les choses soient sérieuses? Pourtant on a fait de cela une des réalisations phares d'Azali, que ceux qui ont les moyens aillent faire les meilleures formations ailleurs, que les enfants des pauvres restent toujours en dessous en étudiant dans les conditions les plus médiocres. C'est cette vision superficielle des choses qui handicape notre sens de voir ce qu'est le progrès, pourtant on peut faire mieux pour tout le monde. Il y a un grand écart entre réalisation et réussite.
Quand Azali a fait augmenter le budget afin de pouvoir construire des infrastructures, il n'a pas songé, au préalable et de préférence, à réduire les importations de denrées alimentaires et de certains mobiliers dont nous serions capables de produire sur place, ce qui créerait des richesses au lieu d'asphyxier la population en risquant d'augmenter les prix; et, aujourd'hui il vient nous vendre des assises au marché truqué.
Alors, au lieu de demander qui a fait quoi et qui n'a pas fait quoi, essayons pour une fois de raisonner en termes de réalisations répondant à une orientation pour le développement car jusqu'ici nous avons été incapables de proposer une politique générale de planification, d'orientation et d'organisation; mais des réalisations on en fait presque tous les jours. Où allons-nous, et jusqu'à quand nous allons cesser de donner crédit aux types comme Sambi et Azali?
Nous voulons que Dieu nous assiste mais nous votons et choisissons ceux qui s'écartent de Ses directives dans la gestion de l'État, nous voulons que Dieu bénit nos affaires mais avons-nous abandonné l'exemple de Son Prophète Muhammad, prières et saluts de Dieu sur lui, dans nos rapports avec nous-mêmes et avec les autres. Muhammad Soidrouddyne Hassane