Le rapport annuel de l'ONG allemande Transparency International établit un classement de 176 pays, du plus corrompu au plus vertueux, s...
Le rapport annuel de l'ONG allemande Transparency International établit un classement de 176 pays, du plus corrompu au plus vertueux, sur une échelle de 0 à 100. Pour établir son indice de perceptions de la corruption, Transparency rassemble des avis d'experts au sein d'organisations, telles que la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, la Fondation allemande Bertelsmann. L'indice de perception de la corruption (ou Corruption Perceptions Index CPI), qui ne mesure que les actes touchant le secteur public, s'appuie sur des données collectées par 12 organismes internationaux, parmi lesquels la Banque mondiale, la Banque africaine de développement ou encore le Forum économique mondial.
Les pays obtenant une note élevée disposent souvent d’une administration transparente permettant aux citoyens de demander des comptes à leurs responsables. À l’inverse, une mauvaise note dénote un recours systématique à des pots-de-vin, l’absence de sanctions en cas de corruption et une inéquation entre les activités de l’administration et les besoins de la population. Dans le dernier rapport 2016 de Transparency, publié au début de l’année 2017, les Comores passent de la 136e place mondiale en 2015 à la 153e place en 2016, soit une perte de près de 17 places.
Ce dernier classement l'ONG Transparency International démontre ainsi que la corruption dans notre pays est devenue une règle et tire le développement du pays vers le bas. Cette corruption s’est généralisée et banalisée dans l’administration publique, le secteur privé, le milieu communautaire et sportif.
Cette corruption a pour conséquence, la déliquescence et la dégénérescence de l'Etat, qui anéantissent la bonne foi indispensable au fonctionnement correct des institutions gouvernementales et civiles, l'affaiblissement des valeurs fondamentales de notre société, la dégradation des mœurs. Ceux qui gèrent des fonds privés ou publics (tontines, associations, entreprises, groupements sociaux) détournent systématiquement ces fonds. L'arbitraire, le favoritisme, la suspicion et la délation se sont installés en règle absolue dans notre société. L'opprobre est jeté sur toute la société et la classe politique. Le coût de la vie continue de connaître une hausse vertigineuse. Et ce sont les couches les plus défavorisées de la population qui souffrent de plus en plus de ce phénomène.
Pour arrêter cette hémorragie, il faut mener un combat sans merci contre la corruption en appliquant strictement la loi. Notre pays dispose d’une législation moderne souvent ignorée par les autorités et la population. Cette législation est constamment contournée, écartée, violée, voire contredite par des normes inferieures comme les décrets, les arrêtés et les notes circulaires. Ceux qui sont censés appliquer et faire respecter la loi, sont les premiers à la piétiner. Il est temps de faire prévaloir ce principe de la primauté du droit pour mieux lutter contre la corruption ! ©ComoresDroit