Ahmed Wadaane Mahamoud
Après la dictature au temps des mercenaires, une autre dictature prend forme sous le Président Azali Assoumani. L’homme qui, rappelle-t-il, est à la fois militaire et Président prévient avec clarté qu’il n’a pas rangé sa tenue de soldat. Ce qui sous-entend qu’il prépare en sourdine une guerre qui ne dit pas son nom. Le pays est plongé dans un tourment. Qu’on en juge !
Les institutions démocratiques, telles la Commission anti-corruption, la Commission électorale nationale indépendante, la Cour constitutionnelle, pour ne citer que celles-là, sont sous l’éteignoir. L’expression démocratique est sous conditions de soutien au pouvoir, sinon on doit se taire.
Radio Baraka Fm est interdite d’émettre et son matériel radiophonique est confisqué depuis le début de l’année 2017. Et, à partir de mardi 16 août, Radio Kazi est frappée, elle aussi, d’interdiction et ses locaux sont fermés sur ordre.
Désormais, réunions et meetings politiques ne sont pas acceptés dans les Foyers construits dans nos villes et villages, considérés jadis considérés comme des salles privées où on peut se rassembler librement sans autorisation préalable.
Seul le Président Azali Assoumani a le droit de s’exprimer dans les Mosquées, après la Prière de Vendredi ; il est le seul à avoir le droit d’utiliser les places publiques dans les villes et villages pour parler de tout ce qu’il veut faire entendre à une population traumatisée par les licenciements qui ont franchi la barre des 8 000 personnes exclues de la Fonction publique. Le Président Azali cherche à l’évidence à s’imposer par la force et à laminer toute force d’opposition par le déni de la démocratie conquise au prix de luttes âpres et de sacrifices énormes de tout un peuple.
Ses actes anti-démocratiques suscitent notre indignation et notre action. Mobilisons-nous !
Il ne s’agit pas pour nous d’empêcher le Président Azali de gouverner le pays, même si on sait qu’il a été mal élu avec 41% sur la base d’un mode électoral à réformer ; et aujourd’hui, le Président Azali est affaibli encore par la rupture avec la coalition qui l’a porté au pouvoir. Le respect de la force des règles démocratiques doit être le facteur de mobilisation de la population pour faire barrage à une dictature en gestation et à de pratiques traumatisantes encore.
Moroni, le 17 août 2017
Ahmed Wadaane Mahamoud
Ancien candidat à l’élection présidentielle
Ahmed Wadaane Mahamoud
Ancien candidat à l’élection présidentielle