Pétition: Contre l’organisation des assises hautement politisées en Union des Comores
1975-2017. Nous voici donc 42 ans après l’indépendance de notre pays. Si nous sommes tous fiers d’avoir hérité de nos aïeux cette souveraineté, nous le sommes moins pour le bilan qui en est issu.
Quarante-deux ans d’indépendance, oui. Le temps qu’une génération naisse, grandisse et prenne conscience du péril. Quarante ans d’échec, de mensonges, d’hypocrisie et de tergiversation. Quarante ans surtout de vie politique, économique et sociale dure, remplie d’épisodes parfois sombres.
Et pourtant, donner à l’archipel des Comores sa souveraineté, sa dignité et le conduire vers le développement était l’objectif visé par la génération ayant pris le risque de proclamer unilatéralement cette indépendance.
Depuis, les régimes se succèdent et la misère continue, la pauvreté s’enracine et les inégalités s’accroissent. L’écart s’amplifie entre le peuple, démuni de tout, et les gouvernants, toujours opposés à toute idée de changement.
Face à cela, l’ensemble des composantes de la société comorienne doivent se retrouver, se parler et dire non à ce déclin national, à la résignation et au renoncement. Les hommes, les femmes, les notables, les jeunes, les cadres, les intellectuels, les ouvriers, les paysans, chacun doit apporter sa contribution pour l’imagination d’un avenir radieux pour les Comores d’aujourd’hui et de demain. Des assises dans ce sens dénuées de toute arrière-pensée politique seraient nécessaires et utiles. Elles seraient sans nul doute un évènement historique.
Il n’est pas encore trop tard pour bâtir une République à la hauteur de nos aspirations, soucieuse de l’émancipation économique, sociale et intellectuelle de tout un chacun et de la collectivité. Le besoin d’inventer une dynamique propre à notre pays et évincer les politiques de régression est immense.
L’on sait très bien la pente glissante vers laquelle le chef de l’Etat veut nous conduire avec des assises improvisées sur un bilan de 42 ans d’indépendance que tout le monde connait ou de 16 ans d’une tournante qui l’empêche de s’éterniser au pouvoir.
En tant que citoyen averti et conscient des dangers qui guettent notre pays dans ces circonstances, je me sens dans l’obligation de m’y opposer publiquement et appeler à tous ceux qui partagent cette inquiétude de faire de même.
Certes, les Comores de 2017 ont besoin d’assises, de table-rondes, ou d’ateliers patronnés par l’Etat, bien sûr, mais pour parler d’avenir, de développement et de vision. Bref, de « l’émergence » possible d’ici quelques années.
Réunir tout le pays, mobiliser des moyens colossaux et engager tout l’appareil étatique pour aller se chamailler autour d’un bilan que tout le monde juge déjà négatif, tenter de désigner des boucs émissaires à nos malheurs, afin de parvenir à une réforme constitutionnelle sur mesure parait un exercice périlleux pour une société dont les fractures sont déjà multiples.
Voilà pourquoi il faut massivement signer cette pétition pour dénoncer cette mascarade politicienne et adresser un message fort de résistance au président de la république et à son gouvernement.
Quel que soit le nombre de signataires, cette pétition sera adressée au chef de l’Etat et au mouvement du 11 août dont les membres sont au fur et à mesure conduits à un piège par le président Azali Assoumani. Et nous vous ferons part de son évolution jusqu'à la décision finale du gouvernement.
Cette pétition sera remise à:
@beitsalam
Mohamed Abdou Mbechezi
Beit-Salam - Présidence de l'Union des Comores