L'Arabie saoudite rouvre momentanément sa frontière avec le Qatar
Nul besoin d'être grand clerc pour savoir que le bilan de 42 ans d'indépendance n'est pas fameux.
Malgré d'énormes potentiels, tous les indicateurs de performance de notre pays sont au rouge. Nous sommes loin du rêve de nos pères fondateurs.
Puisqu'on nous oblige à faire notre introspection au travers d'assises nationales, et que le camp présidentiel affirme qu'il ne doit y avoir aucun sujet tabou. Ayons le courage de nous dire les vérités qui dérangent.
L'échec de notre pays, n'est pas le fruit du hasard. Il n'est pas dû à la malchance, ou à un mauvais alignement des planètes. Notre situation actuelle est la conséquence de 42 ans de mauvaise gouvernance, de corruption, de népotisme, et d'une gestion calamiteuse des ressources nationales. Il y a des responsables derrière ce fiasco.
C'est bien notre classe politique, qui en premier lieu, a ruiné notre nation, avec la complicité d'une certaine puissance étrangère. Alors, faire un bilan pour dresser une liste exhaustive de toutes les forfaitures commises dans ce pays, mais sans jamais nommer ni demander des comptes aux coupables, c'est de la poudre de perlimpinpin comme dirait l'autre.
Les assises nationales ne sont rien d'autre qu'une vaste tartufferie. Nos bourreaux d'hier et d'aujourd'hui, vont se réunir pour trouver un moyen de panser les plaies et les blessures qu'ils nous ont eux-mêmes infligées. Sans Mea Culpa et sans jamais se repentir de leurs fautes.
Le président Azali acceptera-t-il que l'on parle de son coup d'État et des diverses méfaits de sa carrière militaire? Sambi et Dossar accepteront-ils une confrontation avec Mamadou et Ikililou, pour savoir où sont passés les milliards de la citoyenneté économique?
Abou Achirafi voudra-t-il s'expliquer sur les scandales des ventes illégales de passeports? Ahmed Hydro qui est un proche d'Azali et de Sambi, nous dira-t-il finalement ce qui s'est passé avec les milliards manquant de la taxe unique de la Sch? Charikane nous livrera-t-il ses complices dans l'affaire des surfacturations de Comores Télécom?
Mohamed Daoudou Kiki et le fameux clan des douaniers accepteront-ils de justifier leurs richesses accumulées lorsqu'ils dirigeaient la douane? Jugerons-nous enfin les barons du séparatisme pour les dix années de souffrances qu'ils ont infligé aux anjouanais?
Interdirons-nous enfin, à la notabilité de Ngazidja de se mêler des affaires politiques ou judiciaires? Demanderons-nous des comptes aux personnes ayant vendu le pavillon comorien à des trafiquants en tous genres et aux armateurs peu fréquentables? Car ce sont les auteurs de tous ces crimes les véritables coupables de notre sous développement. Nous aurons beau changer de constitution, tant que les politiciens véreux ne répondront pas de leurs actes, nous ne progresserons jamais.
Les assises nationales s'apparenteront alors, à une réunion de charognards dont la seule préoccupation est de savoir qui aura le droit de dépecer la carcasse des biens publics, et se goinfrer à tour de rôle. Bon appétit! ©Comores Développement