On retrousse les manches aussi pour l’île de Ngazidja
Cette lettre était adressée à l'ancien Gouverneur Mouigni Baraka Said Soilihi, l'adresse était bonne, hélas le destinataire n'a pas voulu la lire. Je l’adresse de nouveau au nouveau locataire de « Ngazi-Ngomé » le Gouverneur Hassani Hamadi
Monsieur le gouverneur, l'inaction étant intolérable vous avez engagé des reformes pour notre île Ngazidja. Vos reformes sont en cours de réalisation, après nos critiques légitimes, il est aussi de notre devoir de proposer nos modestes idées pour le bien de l’île et, c'est pourquoi je vous propose mes modestes propositions pour reformer notre île.
Monsieur le Gouverneur, je pense qu'en plus de vos reformes, on doit rajouter deux dispositifs pour pouvoir assurer le développement de l'Ile :
- 1/ reformer les communes et les préfectures en même temps.
- 2/ préparer une transition de nos coutumes vers le paiement des impôts « sur l'honneur ».
Tout simplement parce que, même si nous saluons la politique du gouvernement qui vise la décentralisation et la généralisation des communes ; tout de même, cette nécessité de reformer les communes et les préfectures en même temps n’est pas visible, et pourtant, sans cela la décentralisation du pouvoir administratif ne peut pas se faire, du seul fait que pour faire fonctionner les communes, les gouverneurs doivent imaginer des impôts locaux ou « impôts sur l'honneur », et cela ne peut pas être possible si ces deux divisions administratives locales ne travaillent pas main dans la main. Je suis convaincu que nous devons beaucoup travailler à accroître le rôle des préfectures et des préfets qui représentent l'Etat et dont l'absence se fait sentir hélas. Cela dit Monsieur le gouverneur, que reformer les communes sans les préfectures, le mal persistera encore. Après tout, nos villes et villages restent des états indépendants à l'intérieur de l'état fédéral, et ce problème n'est pas résolu avec les reformes en cours. Le dogme « Mdji sirikali » (village = Etat) » n'est pas écarté, c'est pourquoi dès le départ, les préfectures doivent travailler main dans la main avec les communes. N'est ce pas la seule solution pour rendre les décisions locales conformes aux lois nationales ?
2/ Préparer une transition de nos coutumes vers le paiement des impôts « sur l'honneur ».
Monsieur le Gouverneur, il est temps de moderniser nos coutumes.
Je propose une transition de nos coutumes vers le paiement des impôts locaux ou « impôts sur l'honneur ».
en Grande Comore, il y a cette organisation particulière, qui pourrait être facilement transformée et modernisée. Par exemple on pourrait moderniser les coutumes « Mhéléo, Pandu, Mwendo- dahoni ... etc. », pour imaginer une transition vers le paiement de l'impôt. Il ne s'agirait pas de créer de nouveaux impôts, qui seraient mal vu pour le moment ; mais de reconnaître les sommes d'argent que chacun donne à son village ou à sa ville à chaque fois qu'il fait le « Anda-namilla » (coutumes et traditions de la Grande Comore), en le considérant comme un règlement d'impôts locaux ou d'impôts sur l'honneur. Ce serait le moyen d'amener les Comoriens et les « wangazidja » en particulier, à comprendre le rôle de l'impôt et l'importance de chacun dans la société.
Pour imaginer cet impôt sur l’honneur, il faut des techniques et des stratégies particulières, pour le faire accepter sans brutalité avec une attitude positive. L'idée serait d'entamer des négociations entre les dirigeants locaux et les acteurs socio-économiques, sous la responsabilité des maires et des préfets, dont les pouvoirs seraient renforcés et valorisés.
En fin, certes on nous dira ceci : si on généralise un impôt sur l'honneur prélevé dans les cérémonies, qu’adviendront ceux qui ne voudront pas ou qui n'ont pas les moyens pour faire le « anda » et qui ne paieront jamais d'impôts sur l'honneur ? La réponse me parait est claire : autant il n’y a pas d’amande pour quelqu’un qui n’a pas de fortune et qui ne paye pas d’impôts sur la fortune, autant il n’y aura pas de sanction pour celui qui n’a pas manifesté l’honneur de la tradition de la Grande-Comore. Quel est donc l’intérêt pour les pailleurs d’impôts sur l’honneur (ndema fagna anda ) ? Il faudra donc chercher et trouver un privilège à la fois économique et social pour eux.
Monsieur le Gouverneur, j’ai publié un Essai en janvier 2010, dans cet Essai, on y trouve un chapitre entier sur ce point de l’impôt sur l’honneur et le « anda-namila » de la Grande-Comore. Cela dit que j’ai certaines idées sur le sujet. Si jamais je peux contribuer, ma foi ! Honneur Dimanien.
Mrimdu