Un hôpital de Médecins sans frontières (MSF) a été touché lundi par une frappe aérienne de la coalition arabe qui soutient le président yém...
Un hôpital de Médecins sans frontières (MSF) a été touché lundi par une frappe aérienne de la coalition arabe qui soutient le président yéménite en exil, faisant au moins 11 morts et 19 blessés, a annoncé l'ONG.
L'intérieur de l'hôpital bombardé lundi. @ HO / MSF / AFP |
Il s'agit de la quatrième structure médicale soutenue par Médecins Sans Frontières bombardée cette année au Yémen… Neuf personnes ont été tuées sur le coup lundi après-midi et deux autres patients ont perdu la vie pendant leur transfert vers un autre hôpital, a annoncé dans un communiqué cette ONG. « Les coordonnées de l’hôpital avaient été communiquées à plusieurs reprises à toutes les parties au conflit, dont la coalition menée par l’Arabie Saoudite, et son emplacement était bien connu » dénonce MSF.
« En dépit de la récente résolution des Nations unies appelant à mettre fin aux attaques contre les structures médicales, et malgré les déclarations de haut niveau s’engageant à respecter le droit international humanitaire, rien ne semble être mis en œuvre pour que les parties au conflit au Yémen respectent les soignants et les patients. » dénonce Teresa Sancristoval, responsable des programmes d’urgences de MSF au Yémen. "Cibler intentionnellement des installations médicales est une grave violation du droit humanitaire qui pourrait constituer un crime de guerre", a de son côté estimé l'ONG Amnesty International.
Des habitants d'Abs - tout comme les autorités sanitaires de la province - ont confirmé les raids sur l'hôpital, précisant que la coalition avait bombardé ces derniers jours les positions rebelles dans la cité. La coalition arabe, accusée de cette nouvelle « bavure », a annoncé la création d’une commission d’enquête.
Bavures à répétition
Pour noircir encore le tableau, la coalition est également accusée d’avoir bombardé une école dans cette même région 48 heures avant, tuant 10 enfants. La coalition a nié être à l'origine de cette frappe et affirmé avoir pris pour cible un camp d'entraînement où les rebelles formaient selon elle des enfants soldats.
Le 4 août, la coalition avait tout de même admis des "manquements" au droit humanitaire dans deux bombardements en 2015 : l'un contre un complexe d'habitation dans la ville portuaire de Mokha (65 morts selon Human Rights Watch) et l'autre contre un hôpital géré par MSF dans le nord. La coalition accusait des Houthis de s'y cacher.
Selon la coalition arabe, c'est à partir d'Abs, proche de la ville de la ville d'Harad, à la frontière avec l'Arabie saoudite, que les rebelles yéménites bombardent des régions saoudiennes proches. Fréquemment cible des avions de la coalition, Harad est aussi le théâtre de combats acharnés entre forces gouvernementales et les rebelles chiites Houthis.
Retrouvez cet article sur Humanite.fr
Retrouvez cet article sur Humanite.fr