Conférence de presse ( diffusée dans une radio privée ) d’une association anti chiisme pour annoncer leur soutien à Mamadou, présenté comme...
Conférence de presse (diffusée dans une radio privée) d’une association anti chiisme pour annoncer leur soutien à Mamadou, présenté comme celui des trois candidats le plus apte à défendre la sacro-sainte religion. N’est-ce pas curieux !? Mais nous ne voulons pas nous hasarder sur ce terrain glissant.
Après la notabilité, voilà donc une ancienne institution prestigieuse qui se noie dans le politicien et du même coup va perdre toute crédibilité. Dans la conférence, la « navigation politicienne » de certains ulemas fut d’ailleurs mise en relief.
A une question sur l’organisation des ulémas pour conquérir le pouvoir politique, le Chef de l’association démontra à juste titre la vanité voire la dangerosité d’une telle démarche. Illustrant ses propos sur l’expérience Sambi et sur ce qui se passe dans le monde, il démontra que les ulemas n’ont pas à prendre le pouvoir, il évoqua même le risque de salir la religion en le mêlant au politicien. Chacun doit rester dans son domaine souligna-t-il. L’époque du prophète où un homme pouvait concentrer tous les pouvoirs est passée. Aux politiques les luttes pour le pouvoir et la gouvernance de l’Etat, aux religieux le salut des âmes, la défense des valeurs morales et religieuses, ces socles de notre culture.
Photo d'archives, prière de vendredi ©habarizacomores.com |
Hélas, la pratique n’a pas suivi la théorie car dans le même élan, le fameux Dr s’est lancé dans des justifications boiteuses du choix de Mamadou comme défenseur de la religion.
Qu’un chef religieux prenne position durant les élections, c’est tout à fait son droit de citoyen. Mais qu’il tente d’instrumentaliser la religion, voilà qui heurte les consciences et le désavoue aux yeux de la population.
Quel triste spectacle de voir chaque candidat avec ses notables et chefs religieux, chaque camp rivaliser en « aya » pour gagner des voix. Des notables et des chefs religieux réduits à l’état de simples partisans. Face « aux charmes discrets » de ce qui sonne et trébuche en s’arrimant au pouvoir, le sacré semble avoir du mal à résister. Heureusement que « l’exception confirme la règle ». Puissent les rescapés parvenir à redresser la barre !
Idriss (09/04/2016)