Mouigni Baraka le grand caméléon: lundi avec Ahmed Sambi, mardi avec l’UPDC Quel pays! Quelle classe politique! «Pauvre pays!», comme dit ...
Mouigni Baraka le grand caméléon: lundi avec Ahmed Sambi, mardi avec l’UPDC
Quel pays! Quelle classe politique! «Pauvre pays!», comme dit cette amie née dans la politique, qui se dit «tombée dans la marmite politique dès la naissance» et qui se dit tellement scandalisée et écœurée par les agissements inqualifiables et innommables des acteurs politiques comoriens qu’elle veut tout lâcher pour ne plus entendre parler de politique aux Comores. On la comprend parfaitement. Lundi 16 mars 2015, on devait élire le Bureau du Conseil de l’Île de la Grande-Comore. On vit alors Mouigni Baraka, Gouverneur de la Grande-Comore, faire une alliance contrenature avec le parti politique d’Ahmed Sambi pour contrôler l’institution, une institution politique hautement stratégique, et préparer l’avenir présidentiel en 2016.
Or, coup de théâtre, ce mardi 17 mars 2015, le même Mouigni Baraka, plus caméléon que jamais, s’est réveillé avec de nouvelles dispositions d’esprit, en se rangeant dans le camp du «parti cocotte-minute» Union pour le Développement des Comores (UPDC). La situation est plus que confuse sur l’île parce que, jusqu’alors, les Conseillers de l’Île n’ont pas pu siéger et élire leur Bureau. Mouigni Baraka et Ahmed Sambi totalisent 12 Conseillers sur 23, et disposent donc d’une majorité relative, une majorité relative aux effets politiques relatifs et limités car la majorité ne sera atteinte qu’avec les 2/3 des élus, soit avec 16 conseillers. Pour sa part, l’UPDC compte 11 Conseillers. Un incroyable bras de fer s’est engagé entre les clans politiques antagonistes en présence.
Pas bêtes pour un sou, les hommes d’Ahmed Sambi, le brave Ahmed Abdallah Salim en tête, ont confisqué tous les téléphones portables de leurs Conseillers et ont séquestré les pauvres élus à l’Hôtel Crystal jusqu’à ce matin pour leur faire éviter toute rencontre néfaste. En d’autres termes, le clan d’Ahmed Sambi ne veut pas que ses Conseillers soient «achetés» par l’UPDC, le parti-État en phase de devenir un «parti unique multipartite dans un monopartisme pluraliste». Cela signifie que la confiance règne et que l’ambiance est au beau fixe. Plus glouton, Mouigni Baraka, le plus grand boxeur-comorien de tous les temps, veut la Présidence du Conseil de l’Île pour l’un de «ses» élus, pendant que l’UPDC lui a promis de faire de 2 de «ses» Conseillers des Députés. Une promesse pour la belle vie.
Pas bêtes pour un sou, les hommes d’Ahmed Sambi, le brave Ahmed Abdallah Salim en tête, ont confisqué tous les téléphones portables de leurs Conseillers et ont séquestré les pauvres élus à l’Hôtel Crystal jusqu’à ce matin pour leur faire éviter toute rencontre néfaste. En d’autres termes, le clan d’Ahmed Sambi ne veut pas que ses Conseillers soient «achetés» par l’UPDC, le parti-État en phase de devenir un «parti unique multipartite dans un monopartisme pluraliste». Cela signifie que la confiance règne et que l’ambiance est au beau fixe. Plus glouton, Mouigni Baraka, le plus grand boxeur-comorien de tous les temps, veut la Présidence du Conseil de l’Île pour l’un de «ses» élus, pendant que l’UPDC lui a promis de faire de 2 de «ses» Conseillers des Députés. Une promesse pour la belle vie.
Le Conseiller du Mbadjini, pour sa part, a reçu la promesse d’être nommé Directeur de la Société nationale des Hydrocarbures (SNH), à condition de se ranger résolument du côté de l’UPDC, et donc du gouvernement. Après les manœuvres de corruption entamées par le Vice-président Nourdine auprès des Conseillers de l’île d’Anjouan, celles plus corruptrices et plus dépravées qui se déroulent à la Grande-Comore en ce moment sont pires parce que le changement de veste d’un Conseiller de l’Île coûte 10 à 11 millions de francs comoriens, le prix des vaches nécessaires à l’organisation d’un Grand Mariage à Mbéni, Foumbouni et Iconi.
Même le Député mohélien que le Parti Vert avait «acheté» en 1972 et séquestré en vue de la motion de censure visant le Prince Saïd Ibrahim Ben Saïd Ali, alors Président du Conseil de Gouvernement, n’avait coûté «que» 500.000 francs comoriens à l’époque. C’est la première fois dans l’Histoire tumultueuse des Comores qu’on assiste à une telle débauche à ciel ouvert de méthodes mafieuses dans l’arène politique aux Comores, pourtant très sale depuis au moins 1956. Ces méthodes douteuses sont en train de pervertir le suffrage universel direct parce que le vote populaire est en passe d’être spolié par des bandits de grand chemin, qui ne respectent même pas leurs propres pères et mères.
Même le Député mohélien que le Parti Vert avait «acheté» en 1972 et séquestré en vue de la motion de censure visant le Prince Saïd Ibrahim Ben Saïd Ali, alors Président du Conseil de Gouvernement, n’avait coûté «que» 500.000 francs comoriens à l’époque. C’est la première fois dans l’Histoire tumultueuse des Comores qu’on assiste à une telle débauche à ciel ouvert de méthodes mafieuses dans l’arène politique aux Comores, pourtant très sale depuis au moins 1956. Ces méthodes douteuses sont en train de pervertir le suffrage universel direct parce que le vote populaire est en passe d’être spolié par des bandits de grand chemin, qui ne respectent même pas leurs propres pères et mères.
Par ARM
© lemohelien – Mardi 17 mars 2015.
© lemohelien – Mardi 17 mars 2015.