Chaque année, la Journée internationale de la Francophonie doit être célébrée avec autant d'espoir et de fierté que la naissance d'u...
Chaque année, la Journée internationale de la Francophonie doit être célébrée avec autant d'espoir et de fierté que la naissance d'un nouveau-né.
Car elle symbolise la promesse d'un mot qui a d'abord pris un sens géographique sous la plume d'Onésime Reclus, puis spirituel et mystique pour refléter la solidarité, le partage entre les membres d'une communauté ayant le français en partage, et pour devenir une Institution grâce notamment à Léopold Sédar Senghor, qui voyait déjà à l'époque en la Francophonie, un tremplin pour une meilleure coopération entre la France et les pays francophones.
Aujourd'hui donc, la langue française n'est pas un instrument du colonisateur, une nouvelle forme d'assujettissement des peuples, ni une menace pour les langues locales. Elle représente le fil conducteur de valeurs universelles humanistes que sont la solidarité, le partage, la proximité, la coopération multiforme et la démocratie.
Elle peut être considérée à tort ou à raison comme une stratégie de la diplomatie française dans le monde. Pour ce faire, à chaque pays d'en tirer la meilleure partie de la francitéet ouvrir le dialogue pour une coopération économique. En disant cela, je pense au carrefour « du donner et du recevoir » car il est de plus en plus évident que dans cette communauté francophone, il y a plus de pays du côté du « recevoir » que de celui du « donner ». Il y a beaucoup de bouches à nourrir que la langue française, aussi comestible qu'elle soit, ne peut assouvir à leur faim.
Le monde se meut, les priorités aussi. Les peuples francophones font face à de nouveaux défis liés notamment à la préservation de leur environnement, à leur développement économique, à l'accès à un enseignement et à des soins, à l'emploi des jeunes et surtout à l'autonomisation de la femme.
J'aime la Francophonie, autant que ses pionniers. Je voudrais donc que toutes ses valeurs soient en toile de fond du nouvel humanisme du 21ème siècle.
Chemin faisant, les grandes puissances ont une grande part de responsabilité. Vivre en communauté, c'est se respecter les uns les autres, respecter les valeurs singulières de chacun, sa diversité, sa religion, ses croyances et sa souveraineté. Vivre en communauté, c'est savoir partager les souffrances. Vivre en communauté, c'est fonder une famille solidaire où le rapport de force n'a pas sa raison d'être.
Dans cette Cité de l'Universel, il ne doit y avoir ni repli identitaire, ni suprématie culturelle. L'avenir, disait le Général de Gaulle, est au métissage. Métissage biologique, mais surtout culturel et linguistique. J'allais dire « tissage » car l'esprit de la Francophonie est celle du tisserand qui, par des fils multicolores, parvient à composer une mosaïque artistique.
A quoi lui sert de parler français si un membre de la communauté manque de riz, de mil ou d'eau pour survivre ?
Il y a un besoin urgent de recadrer la politique de la Francophonie et mettre l'Homme et son mieux-être au cœur des préoccupations. Il est vrai qu'en plus de la pauvreté de certains Etats membres, vient s'ajouter une mauvaise gouvernance économique.
Pour tout cela, je voudrais que dans cette entreprise francophone, le français devienne une langue sans frontière. Je sais de quoi je parle. Le triste souvenir des jeunes africains (malgaches et comoriens compris) n'ayant pas pu participer au Premier Forum mondial de la Langue française à Québec, en 2012, faute de visa, est un bon exemple pour conjurer les obstacles à la fraternité francophone.
J'espère qu'en vue de la rencontre du mois de Juillet de cette année à Liège, les frontières seront ouvertes à tous les francophones du monde entier, désirant aller à la communion collective autour de la langue française et ses valeurs universelles.
Je souhaite à tous les amoureux et usagers de la langue française, à tous celles et ceux qui croient en la Francophonie, une bonne fête.
IMAM Abdillah, Diplômé des études francophones
Car elle symbolise la promesse d'un mot qui a d'abord pris un sens géographique sous la plume d'Onésime Reclus, puis spirituel et mystique pour refléter la solidarité, le partage entre les membres d'une communauté ayant le français en partage, et pour devenir une Institution grâce notamment à Léopold Sédar Senghor, qui voyait déjà à l'époque en la Francophonie, un tremplin pour une meilleure coopération entre la France et les pays francophones.
Aujourd'hui donc, la langue française n'est pas un instrument du colonisateur, une nouvelle forme d'assujettissement des peuples, ni une menace pour les langues locales. Elle représente le fil conducteur de valeurs universelles humanistes que sont la solidarité, le partage, la proximité, la coopération multiforme et la démocratie.
Elle peut être considérée à tort ou à raison comme une stratégie de la diplomatie française dans le monde. Pour ce faire, à chaque pays d'en tirer la meilleure partie de la francitéet ouvrir le dialogue pour une coopération économique. En disant cela, je pense au carrefour « du donner et du recevoir » car il est de plus en plus évident que dans cette communauté francophone, il y a plus de pays du côté du « recevoir » que de celui du « donner ». Il y a beaucoup de bouches à nourrir que la langue française, aussi comestible qu'elle soit, ne peut assouvir à leur faim.
Le monde se meut, les priorités aussi. Les peuples francophones font face à de nouveaux défis liés notamment à la préservation de leur environnement, à leur développement économique, à l'accès à un enseignement et à des soins, à l'emploi des jeunes et surtout à l'autonomisation de la femme.
J'aime la Francophonie, autant que ses pionniers. Je voudrais donc que toutes ses valeurs soient en toile de fond du nouvel humanisme du 21ème siècle.
Chemin faisant, les grandes puissances ont une grande part de responsabilité. Vivre en communauté, c'est se respecter les uns les autres, respecter les valeurs singulières de chacun, sa diversité, sa religion, ses croyances et sa souveraineté. Vivre en communauté, c'est savoir partager les souffrances. Vivre en communauté, c'est fonder une famille solidaire où le rapport de force n'a pas sa raison d'être.
Dans cette Cité de l'Universel, il ne doit y avoir ni repli identitaire, ni suprématie culturelle. L'avenir, disait le Général de Gaulle, est au métissage. Métissage biologique, mais surtout culturel et linguistique. J'allais dire « tissage » car l'esprit de la Francophonie est celle du tisserand qui, par des fils multicolores, parvient à composer une mosaïque artistique.
A quoi lui sert de parler français si un membre de la communauté manque de riz, de mil ou d'eau pour survivre ?
Il y a un besoin urgent de recadrer la politique de la Francophonie et mettre l'Homme et son mieux-être au cœur des préoccupations. Il est vrai qu'en plus de la pauvreté de certains Etats membres, vient s'ajouter une mauvaise gouvernance économique.
Pour tout cela, je voudrais que dans cette entreprise francophone, le français devienne une langue sans frontière. Je sais de quoi je parle. Le triste souvenir des jeunes africains (malgaches et comoriens compris) n'ayant pas pu participer au Premier Forum mondial de la Langue française à Québec, en 2012, faute de visa, est un bon exemple pour conjurer les obstacles à la fraternité francophone.
J'espère qu'en vue de la rencontre du mois de Juillet de cette année à Liège, les frontières seront ouvertes à tous les francophones du monde entier, désirant aller à la communion collective autour de la langue française et ses valeurs universelles.
Je souhaite à tous les amoureux et usagers de la langue française, à tous celles et ceux qui croient en la Francophonie, une bonne fête.
IMAM Abdillah, Diplômé des études francophones