On avait d’abord pris l’information pour un gag, une vaste blague. Il faut, en effet, être tordu pour croire que, aussi assoiffé de pouvoir...
On avait d’abord pris l’information pour un gag, une vaste blague. Il faut, en effet, être tordu pour croire que, aussi assoiffé de pouvoir qu’il soit, l’ex-président songe déjà à revenir aux affaires. Mais, c’est méconnaitre l’égo surdimensionné de l’Ayatollah: l’homme est allé jusqu’à se faire enregistrer sur les listes électorales à Batsa pour prouver sa ‘‘ngazidjitude’’ (passez-moi ce néologisme). C’est dire….
On m’a souvent dit que les fonctions présidentielles, avec les avantages sonnants et trébuchants qui y sont associés, ressemblaient fort à de la drogue douce : plus on en consomme, plus on prend plaisir. C’est pourquoi je pense très sincèrement que notre ex-président a besoin d’une vraie cure d’intoxication.
On m’a souvent dit que les fonctions présidentielles, avec les avantages sonnants et trébuchants qui y sont associés, ressemblaient fort à de la drogue douce : plus on en consomme, plus on prend plaisir. C’est pourquoi je pense très sincèrement que notre ex-président a besoin d’une vraie cure d’intoxication.
©la rédaction |
Moins de quatre ans après son départ du pouvoir et voilà que, poussé par l’odeur du pétrole, l’envie d’en découdre avec un Ikililou qui l’a roulé dans la farine (après avoir longtemps caché son jeu) et cette haute idée qu’il se fait de lui-même (seul en droit de diriger les Comores), Sambi veut à tout prix revenir à Beit-salam, quitte à marcher sur des cadavres.
Si l’ex-président a cette folle envie de revenir aux manettes, c’est surtout parce que, à mon humble avis, on ne lui a jamais dit tout le mal qu’il a fait à notre pays durant ses cinq ans au pouvoir. J’en veux d’abord à ses collaborateurs qui, pour ne pas peut-être le froisser, ou pour rester tout simplement dans ses petits papiers, peignent en rose sa présidence et ne ‘‘lui ouvrent pas les yeux’’ sur ce qu’était réellement son régime : un régime qui a laissé prospérer la corruption, qui a accéléré la paupérisation des Comoriens, qui nous a tout pris, jusqu’à la fierté d’être Comoriens, qui a vendu le pays à des mercenaires en costume-cravate, qui n’a tenu aucune de ses promesses électorales,…
Sambi n’est rien d’autre qu’un marchand de rêves et un populiste. Il s’est appuyé sur le malheur du peuple pour accéder au pouvoir avant de lui tourner le dos. Vous n’allez peut-être pas me croire, mais Sambi fut un président hors sol. Il ignorait tout, mais vraiment tout, des préoccupations quotidiennes des citoyens, et c’est lui-même qui l’a un jour avoué un peu maladroitement.
En effet, lors de l’ouverture d’un forum économique entre les Comores et la Tanzanie en août 2009, Sambi avait déclaré le plus sérieusement au monde ignorer que les agents de l’Etat accusaient trois mois d’arriérés de salaires. Un aveu qui avait glacé l’assistance.
Je me rappelle avoir commis un article dans Jeune Afrique à partir de ce ‘‘scoop présidentiel’’ (Le président se met au régime). Piqué au vif, l’ex-ministre des Relations extérieures Ahmed Ben Said Jaffar avait alors exigé mon licenciement d’Al-watwan. Rien que ça ! On m’a dit que l’information ne devait surtout pas sortir des mûrs du Palais du peuple. Ah bon,...
Quelques jours après cette sortie malheureuse de l’ex-président, un de ses conseillers m’a dit que c’était bien la vérité, que notre président n’avait pas assez de temps pour s’informer du fonctionnement de l’appareil administratif national,…Mon sang n’a fait qu’un tour. Si un président l'a pas ce temps-là, celui de savoir si son peuple mange à sa faim, de quoi occupait-il son temps alors?
Et je vous fais volontairement l'économie d'autres histoires abracadabrantesques qui montrent combien Sambi est un fin manipulateur, pratique le double, voire le triple discours selon son public, prend les Comoriens pour des zozos. Tout simplement.