Le bulletin de vote des femmes compte-t- il pour du beurre ? La campagne a pris fin hier. Je ne reviendrai pas sur la qualité des débats, l...
Le bulletin de vote des femmes compte-t- il pour du beurre ?
La campagne a pris fin hier. Je ne reviendrai pas sur la qualité des débats, leur niveau ni sur l'attitude de certains candidats. Je ne reviendrai pas non plus sur les deniers de l'Etat utilisés à des fins électorales par des candidats peu scrupuleux.
Je voulais juste pousser un coup de gueule, si vous me le permettez. Un coup de gueule en tant que femme. J'ai fait pas mal de meeting de par ma qualité de journaliste. Des meetings de différents partis. Qu'ils soient d'opposition ou de la "mouvance". Et une chose est commune à tous ces partis qui s'entre-déchirent en temps normal: la femme fait de la figuration. Au-delà du fait que nous ne sommes pas nombreuses à avoir tenté l'expérience des urnes, j'aurais voulu que notre présence dans les différents meetings soit moins « spectaculaire », moins « décorative ». Moins « poupée barbie ».
La dernière fois, dans un meeting justement, un notable m'a apostrophée en disant: « c'est du n'importe quoi, les femmes sont assises devant alors que les hommes sont encore en train d'arriver, où donc s'assoiront-ils ». Ma réponse: « nos bulletins compteraient-ils moins ceux que ceux des hommes »? Gêné, il a rétorqué: « les chaises sont mal disposées, on aurait pu gagner de l'espace ». Je me contente de hausser les épaules et de passer mon chemin.
La campagne a pris fin hier. Je ne reviendrai pas sur la qualité des débats, leur niveau ni sur l'attitude de certains candidats. Je ne reviendrai pas non plus sur les deniers de l'Etat utilisés à des fins électorales par des candidats peu scrupuleux.
Je voulais juste pousser un coup de gueule, si vous me le permettez. Un coup de gueule en tant que femme. J'ai fait pas mal de meeting de par ma qualité de journaliste. Des meetings de différents partis. Qu'ils soient d'opposition ou de la "mouvance". Et une chose est commune à tous ces partis qui s'entre-déchirent en temps normal: la femme fait de la figuration. Au-delà du fait que nous ne sommes pas nombreuses à avoir tenté l'expérience des urnes, j'aurais voulu que notre présence dans les différents meetings soit moins « spectaculaire », moins « décorative ». Moins « poupée barbie ».
La dernière fois, dans un meeting justement, un notable m'a apostrophée en disant: « c'est du n'importe quoi, les femmes sont assises devant alors que les hommes sont encore en train d'arriver, où donc s'assoiront-ils ». Ma réponse: « nos bulletins compteraient-ils moins ceux que ceux des hommes »? Gêné, il a rétorqué: « les chaises sont mal disposées, on aurait pu gagner de l'espace ». Je me contente de hausser les épaules et de passer mon chemin.
Une autre fois, toujours dans un autre meeting dans une autre ville, alors que j'arrive, une femme comme moi, croyant sans doute bien faire, me chuchote à l'oreille : « les femmes s'assoient derrière ». Et moi de répondre: « je suis là en tant que journaliste ». Un journaliste ça n'a pas de sexe défini. Ca fait son travail. Et puis merde pour les convenances.
Par contre, cela n'empêche que son constat soit vrai, malheureusement. Les femmes adoptent une posture un peu victimaire ou en tout cas une posture de citoyennes de seconde zone. Pas toutes mais pour la majorité, c'est le cas. Elles se sentent obliger de se voiler même quand ça n'est pas dans leurs habitudes. Elles ne parlent généralement pas et applaudissent quand on le leur demande.
Donc oui, j'espère que pour les prochaines échéances, - le second tour peut-être, osons rêver -nous ferons autre chose que de la figuration, des applaudissements et des zigueleguele, ( parfois je me dis que notre présence dans les meetings est conditionnée aux seuls zigueleguele, youyou pour les profanes.
Nous ne nous contenterons Plus de porter des tenues à la couleur du candidat que nous disons soutenir. Nous exigerons aussi de prendre la parole, en haut là-bas sur l'estrade, pour défendre nos candidats. Comme les hommes. A moins que l'on me dise que nos bulletins comptent moitié moins que les leurs. Si c'est le cas, restons à l'arrière parce que c'est là qu'est notre place. Sinon , révoltons-nous et asseyons-nous devant. Le reste suivra.
Faïza Al-watwan
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