Henri Proglio : « J’ai remboursé l’argent versé à ma femme » par une association proche d’EDF Henri Proglio contre-attaque. Visé par une...
Henri Proglio : « J’ai remboursé l’argent versé à ma femme » par une association proche d’EDF
Henri Proglio contre-attaque. Visé par une enquête ouverte il y a quelques semaines par le parquet de Paris pour trafic d'influence, le patron d'EDF répond point par point aux accusations. Il assure n'avoir jamais fait pression sur EDF ou ses fournisseurs pour financer des spectacles de son épouse, la comédienne et humoriste Rachida Khalil. Mais il reconnaît qu'EDF, au travers de l'association Electra, a bien versé 60 000 euros à Mme Khalil en 2012. Une somme qu'il a, depuis, remboursée « rubis sur l'ongle ». Il dit aussi que son épouse vient de faire l'objet d'un redressement fiscal.
Henri Proglio : J'apprends l'ouverture d'une enquête par la presse. Concernant EDF, je n'ai à aucun moment fait pression, ni sur l'entreprise ni sur aucun fournisseur ou prestataire pour faire financer les spectacles de ma femme. Depuis que Le Point a évoqué des premiers soupçons, en juillet 2013, ni mon épouse ni moi n'avons été entendus par un service officiel. Je préférerais répondre à des enquêteurs plutôt que par médias interposés. En revanche, Rachida Khalil a eu un contrôle fiscal, qui vient d'aboutir, le 3 juin, à un redressement. Mais il porte sur des sommes sans rapport avec les chiffres évoqués.
C'est une artiste, et sa comptabilité est un peu artistique, elle aussi. Elle n'avait déclaré aucun revenu pour 2011. L'administration fiscale a rétabli des revenus chiffrés à 181 122 euros. C'est dix fois moins que les 1,8 million d'euros qui ont été cités. Quant aux « 100 000 euros en liquide » qu'elle aurait touchés, c'est farfelu.
Non. A l'époque, je n'étais pas encore marié avec Rachida, j'ai découvert après coup, en lisant un compte rendu de l'association Electra, que celle-ci avait versé 60 000 euros pour un de ses spectacles en septembre 2012. Mais dès que j'ai vu cela, j'ai pris mon chéquier et remboursé rubis sur l'ongle l'argent donné par l'association, qui est financièrement soutenue par EDF. C'était bien avant que la presse n'évoque le sujet.
C'est quelqu'un qu'elle connaît par un de ses amis. Moi, je ne le connais pas. Il n'a aucun lien avec EDF.
J'ignorais évidemment cela quand EDF a accordé un contrat à Atlantis Consulting. Celui-ci a été interrompu au bout de six mois. Je ne comprends pas ce qui s'écrit sur un supposé trafic d'influence.
Denis Cosnard
Journaliste au Monde
Le Monde.fr | • | Propos recueillis par Denis Cosnar
Henri Proglio contre-attaque. Visé par une enquête ouverte il y a quelques semaines par le parquet de Paris pour trafic d'influence, le patron d'EDF répond point par point aux accusations. Il assure n'avoir jamais fait pression sur EDF ou ses fournisseurs pour financer des spectacles de son épouse, la comédienne et humoriste Rachida Khalil. Mais il reconnaît qu'EDF, au travers de l'association Electra, a bien versé 60 000 euros à Mme Khalil en 2012. Une somme qu'il a, depuis, remboursée « rubis sur l'ongle ». Il dit aussi que son épouse vient de faire l'objet d'un redressement fiscal.
Le Monde : Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur des fonds reçus par votre épouse. On vous soupçonne d'avoir fait financer ses spectacles par EDF ou par certains de ses prestataires. Qu'en est-il ?
Henri Proglio : J'apprends l'ouverture d'une enquête par la presse. Concernant EDF, je n'ai à aucun moment fait pression, ni sur l'entreprise ni sur aucun fournisseur ou prestataire pour faire financer les spectacles de ma femme. Depuis que Le Point a évoqué des premiers soupçons, en juillet 2013, ni mon épouse ni moi n'avons été entendus par un service officiel. Je préférerais répondre à des enquêteurs plutôt que par médias interposés. En revanche, Rachida Khalil a eu un contrôle fiscal, qui vient d'aboutir, le 3 juin, à un redressement. Mais il porte sur des sommes sans rapport avec les chiffres évoqués.
C'est-à-dire ?
C'est une artiste, et sa comptabilité est un peu artistique, elle aussi. Elle n'avait déclaré aucun revenu pour 2011. L'administration fiscale a rétabli des revenus chiffrés à 181 122 euros. C'est dix fois moins que les 1,8 million d'euros qui ont été cités. Quant aux « 100 000 euros en liquide » qu'elle aurait touchés, c'est farfelu.
L'entreprise EDF a-t-elle financé des spectacles de votre épouse ?
Non. A l'époque, je n'étais pas encore marié avec Rachida, j'ai découvert après coup, en lisant un compte rendu de l'association Electra, que celle-ci avait versé 60 000 euros pour un de ses spectacles en septembre 2012. Mais dès que j'ai vu cela, j'ai pris mon chéquier et remboursé rubis sur l'ongle l'argent donné par l'association, qui est financièrement soutenue par EDF. C'était bien avant que la presse n'évoque le sujet.
Selon Le Point, l'enquête vise notamment à éclaircir des flux financiers qui mènent jusqu'au Liban, avec des détours par le Luxembourg et la Suisse. Savez-vous de quoi il retourne ?
Ne fantasmez pas sur des comptes offshore ! La réalité, c'est qu'un de nos amis, résidant à Genève, où il est ambassadeur des Comores auprès des Nations unies, et qui dispose d'un compte dans une banque franco-libanaise de Genève, a effectué un virement pour financer un spectacle de Rachida. Cela n'a rien à voir avec EDF. Il n'a aucune relation d'affaire avec EDF.
Et qu'en est-il de Maxime Laurent, un homme d'affaires qui a, semble-t-il, versé 55 000 euros à votre épouse ?
C'est quelqu'un qu'elle connaît par un de ses amis. Moi, je ne le connais pas. Il n'a aucun lien avec EDF.
La justice s'intéresse aussi à Atlantis Consulting, un chasseur de têtes qui a travaillé pour EDF et financé votre épouse…
J'ignorais évidemment cela quand EDF a accordé un contrat à Atlantis Consulting. Celui-ci a été interrompu au bout de six mois. Je ne comprends pas ce qui s'écrit sur un supposé trafic d'influence.
Denis Cosnard
Journaliste au Monde
Le Monde.fr | • | Propos recueillis par Denis Cosnar