Tulear et le « grand Sud » malgache, ou le Nord-Ouest et les cocotiers de Nosy Be attirent la majorité des touristes. Sauvage et luxuriante,...
Tulear et le « grand Sud » malgache, ou le Nord-Ouest et les cocotiers de Nosy Be attirent la majorité des touristes. Sauvage et luxuriante, la côte Est de la grande île reste méconnue et préservée. Mais la beauté de ses parcs nationaux, de ses plages et des rives du canal des Pangalanes attirent désormais les voyagistes.
« Tonga Soa ! ». La silhouette désuète dessinée sur la petite pancarte, à l'entrée des villages, souhaite la bienvenue. Les taxis-brousse bondés, qui font la navette entre Antananarivo et Tamatave, ne la voient plus. Cap à l'Est, vers le premier port de Madagascar, poumon économique de la grande île.
« Tonga Soa ! ». La silhouette désuète dessinée sur la petite pancarte, à l'entrée des villages, souhaite la bienvenue. Les taxis-brousse bondés, qui font la navette entre Antananarivo et Tamatave, ne la voient plus. Cap à l'Est, vers le premier port de Madagascar, poumon économique de la grande île.
Les embouteillages de la capitale (Antananarivo compte 2 millions d'habitants, 3,5 millions avec sa périphérie), au milieu de 4L et de Dauphines hors d'âge, sont déjà un souvenir. Un autre rythme s'installe, celui d'un pays dont 75 % des 20 à 22 millions d'habitants (selon les sources, le dernier recensement remontant à 1993) sont des paysans qui tirent difficilement leur subsistance de la terre rouge.
Les arbres du voyageur
Le périple n'est que de 370 km mais bien que goudronnée, l'antique RN2, construite sur ordre du général Gallieni, a singulièrement pâti des années d'incertitude après la crise politique de 2009. Qu'importe. Au sortir d'Antananarivo, le travail des Malgaches, deuxièmes consommateurs mondiaux de riz, ahanant dans les rizières à fleur de coteaux, aimantent le regard. Le temps de digérer ces images d'Épinal, le paysage s'est modifié. Madagascar happe le voyageur comme une plante carnivore.
Les arbres du voyageur
Le périple n'est que de 370 km mais bien que goudronnée, l'antique RN2, construite sur ordre du général Gallieni, a singulièrement pâti des années d'incertitude après la crise politique de 2009. Qu'importe. Au sortir d'Antananarivo, le travail des Malgaches, deuxièmes consommateurs mondiaux de riz, ahanant dans les rizières à fleur de coteaux, aimantent le regard. Le temps de digérer ces images d'Épinal, le paysage s'est modifié. Madagascar happe le voyageur comme une plante carnivore.
Un enchevêtrement luxuriant d'eucalyptus, de bananiers, de palmiers Raphia et Ephisia s'est imposé, partout surplombé par les immenses parures des feuilles d'arbres du voyageur. Cette espèce endémique est l'emblème végétal de Madagascar. Ses tiges contiennent de l'eau filtrée, potable et servent à bâtir les murs des cahutes, les troncs font d'excellents planchers et les feuilles séchées couvrent bien des toits.
Côte superbe, plages protégées
La RN2 est également surnommée la route des parcs, entendez par là parcs nationaux. Andasibe-Mantadia, Vakona, Analamazaotra... Ils se succèdent et permettent d'observer des lémuriens, ambassadeurs animaliers de Madagascar, dans leur milieu naturel. Cette profusion de verdure fait provisoirement oublier que la forêt primaire a presque entièrement disparu. Elle occuperait encore 8 % du territoire, plutôt au Nord-Est.
Côte superbe, plages protégées
La RN2 est également surnommée la route des parcs, entendez par là parcs nationaux. Andasibe-Mantadia, Vakona, Analamazaotra... Ils se succèdent et permettent d'observer des lémuriens, ambassadeurs animaliers de Madagascar, dans leur milieu naturel. Cette profusion de verdure fait provisoirement oublier que la forêt primaire a presque entièrement disparu. Elle occuperait encore 8 % du territoire, plutôt au Nord-Est.
Mais le bois de rose, le palissandre et l'ébène, objet d'une surexploitation illégale, surtout destinée à la Chine, sont devenus rares, au grand dam de Malgaches trop occupés à survivre. L'histoire se répète avec l'extraction des minerais - nickel, cobalt, etc., dont regorgent ses sous-sols -, et confiée par le gouvernement à des consortiums étrangers... Dans la philosophie des Malgaches, la première richesse est l'enfance. Partout, sur le bord des routes, ces mêmes visages juvéniles et rayonnants... Avoir sept enfants est un bon présage, le chiffre 7, sacré, signifiant « sage », « parfait ». Les points cardinaux sont un autre aspect primordial de la culture malgache. Au Nord est le pouvoir et les entrées des habitations - comme des caveaux - sont au Nord-Est, car c'est par le Nord-Est que seraient arrivés les premiers ancêtres.
Encore quelques villages à traverser, comme Moramanga, d'où partit, treize ans avant l'indépendance, l'insurrection du 29 mars 1947, réprimée dans le sang par l'armée française (entre 90.000 et 140.000 morts selon les historiens). Tamatave, capitale économique de Madagascar, apparaît enfin. 70 % du trafic maritime marchand passe par son port. Mais l'appel de la RN5 qui file vers Foulpointe, la réserve naturelle de Betampona et Fénérive-Est est le plus fort.
La côte est superbe, les plages sauvages et protégées des requins par la barrière de corail. Un autre Éden part de Tamatave : les 650 km du canal des Pangalanes. Ses plages, ses rives paisibles sont d'une beauté à couper le souffle. De petits villages lacustres, hors du temps, se dévoilent derrière les Niaoulis (variété d'eucalyptus), les goyaviers de Chine ou les Grenadelles. Après le village d'Andouranto, d'où se faisait l'embarquement des esclaves pour La Réunion, c'est l'embouchure. Puis c'est Vatomandry, autre village côtier attachant. Chaque matin, à 5 h 30, les pêcheurs affrontent les rouleaux pour rejoindre le large. La vision de leur combat quotidien s'inscruste dans la rétine aussi sûrement que les reflets de la terre rouge.
Thierry Charpentier le télégramme
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