Parmi les interpellés à Nice, Rennes et Marseille figurent notamment la fille d'Hélène Pastor et son concubin. Le fruit d'une minuti...
Parmi les interpellés à Nice, Rennes et Marseille figurent notamment la fille d'Hélène Pastor et son concubin. Le fruit d'une minutieuse enquête.
Se dirige-t-on vers un règlement de compte familial ? La fille d'Hélène Pastor, Sylvia Pastor, avait récemment refait sa vie avec un énigmatique homme d'affaires Polonais, Wojciech Janowski, consul honoraire de Pologne à Monaco. Ils sont tous les deux actuellement entendus par les enquêteurs. La police, qui disposait des captures vidéos des suspects par le biais des caméras de surveillance de l'hôpital devant lequel Hélène Pastor a été assassiné a réussi à tracer l'origine géographique des suspects grâce à des recoupements.
Malgré la mauvaise qualité des bandes, les enquêteurs ont pu mettre un nom sur les visages des présumés exécutants en cherchant dans leur fichier interne. Très vite, ils identifient l'adresse de plusieurs suspects et les localisent. Mais, un élément déterminant va permettre d'accélérer les investigations : un chauffeur de taxi affirme avoir conduit la petite "bande" de Nice à Marseille pour une somme de 500 euros. A cela s'ajoute, la déposition d'un réceptionniste d'hôtel qui déclare les avoir pris en charge la veille des faits.
C'est alors que la traque a commencé. Les enquêteurs avaient placés la ligne téléphonique des présumés exécutants sur écoute. Les malfaiteurs, qui utilisaient la technique du toc (une combine, bien connue des dealers, qui consiste à changer en permanence de puce et donc de coordonnés téléphoniques) n'ont pas réussi à duper les enquêteurs. En effet, les différents services de police avaient rapidement identifiés les suspects grâce à des éléments concrets, mais ils ont dû attendre le dernier moment pour les appréhender tous ensemble lors de cet impressionnant coup de filet.
La BRI de Rennes, le Raid, le GIPN et la direction interrégionale de Marseille ont collaboré pour mettre au point cette opération exceptionnelle. Les prochaines auditions devraient permettre de retrouver le ou les commanditaires et leur(s) mobile(s). Parmi les individus interpellés se trouvent des guetteurs, les donneurs d'ordres, des exécuteurs présumés, qui sont, pour la plupart, originaires de la cité des Flamants et des Cèdres à Marseille. Une grande partie d'entre eux est issue de la communauté comorienne, d'autres sont d'origines maghrébine, antillaise et haïtienne.
Certains étaient connus des services de police, d'autres seraient même en situation irrégulière sur le territoire. Ils sont tous suspectés d'avoir participé, de près ou de loin, à la fusillade. Selon les premiers éléments de l'enquête, ils auraient exécutés les ordres d'un commanditaire qui pourrait être l'un des membres de la famille Pastor. Brice Robin, le procureur de la République de Marseille et Christian Sainte, le patron de la police judiciaire tiendront une conférence de presse demain à 15h.
Hélène Pastor, 77 ans, et son chauffeur, Mohamed Darwich, 64 ans, avaient été grièvement blessés dans un guet-apens devant l'hôpital L'Archet, dans l'ouest de Nice, par un tireur embusqué. Agissant à visage découvert, l'homme armé d'un fusil de chasse à canon scié avait fait feu à deux reprises à travers les vitres du véhicule avant de prendre la fuite en compagnie d'un complice.
Mohamed Darwich, touché au niveau de plusieurs organes vitaux, avait succombé à ses blessures le 10 mai, Hélène Pastor, touchée au thorax, au cou et à la face, était décédée le 21. Les obsèques de cette dernière avaient été célébrées dans la plus grande discrétion à Monaco le 28 mai, en présence du prince Albert II, de la famille proche et de quelques anciens employés.
Entendue peu avant sa mort par les enquêteurs, la riche et très discrète héritière, qui se montrait peu dans les événements publics de la Principauté, n'avait donné aucune piste sur le mobile du crime, disant ignorer tout des raisons de l'attaque. Femme au caractère bien trempé, Hélène Pastor était très investie dans son travail et consacrait aussi beaucoup de temps à ses deux enfants, selon ses proches.
Au moment de l'embuscade, elle venait d'ailleurs de rendre visite à son fils de 47 ans victime d'un grave accident vasculaire cérébral, Gildo Pallanca-Pastor, actif dans l'immobilier mais aussi PDG du constructeur de voitures de sport Venturi. Hélène Pastor était l'une des héritières d'un empire monégasque de bâtisseurs fondé par son grand-père italien Jean-Baptiste, issu d'une famille pauvre de Ligurie (Italie), et développé ensuite par son père, Gildo.
La famille a largement façonné le paysage de la principauté, en bâtissant des immeubles d'habitation et des bureaux au fil des décennies, tout en gardant la propriété extrêmement lucrative de ces constructions. Ce patrimoine, impossible à chiffrer, génère des loyers astronomiques.
Par Armel Mehani et Aziz Zemouri (avec AFP)
Se dirige-t-on vers un règlement de compte familial ? La fille d'Hélène Pastor, Sylvia Pastor, avait récemment refait sa vie avec un énigmatique homme d'affaires Polonais, Wojciech Janowski, consul honoraire de Pologne à Monaco. Ils sont tous les deux actuellement entendus par les enquêteurs. La police, qui disposait des captures vidéos des suspects par le biais des caméras de surveillance de l'hôpital devant lequel Hélène Pastor a été assassiné a réussi à tracer l'origine géographique des suspects grâce à des recoupements.
Malgré la mauvaise qualité des bandes, les enquêteurs ont pu mettre un nom sur les visages des présumés exécutants en cherchant dans leur fichier interne. Très vite, ils identifient l'adresse de plusieurs suspects et les localisent. Mais, un élément déterminant va permettre d'accélérer les investigations : un chauffeur de taxi affirme avoir conduit la petite "bande" de Nice à Marseille pour une somme de 500 euros. A cela s'ajoute, la déposition d'un réceptionniste d'hôtel qui déclare les avoir pris en charge la veille des faits.
C'est alors que la traque a commencé. Les enquêteurs avaient placés la ligne téléphonique des présumés exécutants sur écoute. Les malfaiteurs, qui utilisaient la technique du toc (une combine, bien connue des dealers, qui consiste à changer en permanence de puce et donc de coordonnés téléphoniques) n'ont pas réussi à duper les enquêteurs. En effet, les différents services de police avaient rapidement identifiés les suspects grâce à des éléments concrets, mais ils ont dû attendre le dernier moment pour les appréhender tous ensemble lors de cet impressionnant coup de filet.
La BRI de Rennes, le Raid, le GIPN et la direction interrégionale de Marseille ont collaboré pour mettre au point cette opération exceptionnelle. Les prochaines auditions devraient permettre de retrouver le ou les commanditaires et leur(s) mobile(s). Parmi les individus interpellés se trouvent des guetteurs, les donneurs d'ordres, des exécuteurs présumés, qui sont, pour la plupart, originaires de la cité des Flamants et des Cèdres à Marseille. Une grande partie d'entre eux est issue de la communauté comorienne, d'autres sont d'origines maghrébine, antillaise et haïtienne.
Certains étaient connus des services de police, d'autres seraient même en situation irrégulière sur le territoire. Ils sont tous suspectés d'avoir participé, de près ou de loin, à la fusillade. Selon les premiers éléments de l'enquête, ils auraient exécutés les ordres d'un commanditaire qui pourrait être l'un des membres de la famille Pastor. Brice Robin, le procureur de la République de Marseille et Christian Sainte, le patron de la police judiciaire tiendront une conférence de presse demain à 15h.
Aucune piste sur le mobile
Hélène Pastor, 77 ans, et son chauffeur, Mohamed Darwich, 64 ans, avaient été grièvement blessés dans un guet-apens devant l'hôpital L'Archet, dans l'ouest de Nice, par un tireur embusqué. Agissant à visage découvert, l'homme armé d'un fusil de chasse à canon scié avait fait feu à deux reprises à travers les vitres du véhicule avant de prendre la fuite en compagnie d'un complice.
Mohamed Darwich, touché au niveau de plusieurs organes vitaux, avait succombé à ses blessures le 10 mai, Hélène Pastor, touchée au thorax, au cou et à la face, était décédée le 21. Les obsèques de cette dernière avaient été célébrées dans la plus grande discrétion à Monaco le 28 mai, en présence du prince Albert II, de la famille proche et de quelques anciens employés.
Entendue peu avant sa mort par les enquêteurs, la riche et très discrète héritière, qui se montrait peu dans les événements publics de la Principauté, n'avait donné aucune piste sur le mobile du crime, disant ignorer tout des raisons de l'attaque. Femme au caractère bien trempé, Hélène Pastor était très investie dans son travail et consacrait aussi beaucoup de temps à ses deux enfants, selon ses proches.
Au moment de l'embuscade, elle venait d'ailleurs de rendre visite à son fils de 47 ans victime d'un grave accident vasculaire cérébral, Gildo Pallanca-Pastor, actif dans l'immobilier mais aussi PDG du constructeur de voitures de sport Venturi. Hélène Pastor était l'une des héritières d'un empire monégasque de bâtisseurs fondé par son grand-père italien Jean-Baptiste, issu d'une famille pauvre de Ligurie (Italie), et développé ensuite par son père, Gildo.
La famille a largement façonné le paysage de la principauté, en bâtissant des immeubles d'habitation et des bureaux au fil des décennies, tout en gardant la propriété extrêmement lucrative de ces constructions. Ce patrimoine, impossible à chiffrer, génère des loyers astronomiques.
Par Armel Mehani et Aziz Zemouri (avec AFP)