48 heures après la célébration du 3ème anniversaire de son investiture au Palais de Beit-Salam, le Président de la République, Son Exc...
48 heures après la célébration du 3ème anniversaire
de son investiture au Palais de Beit-Salam, le Président de la
République, Son Excellence Dr IKILILOU Dhoinine a accordé une interview
à la Radiotélévision Nationale au cours de laquelle, il a répondu à
toutes questions et passé en revue tous les domaines.
(Traduit du comorien par le service Communication de la Présidence)
Excellence Monsieur le Président, êtes-vous satisfait
des résultats des missions que vous aviez confiées aux différents
ministères ?
Les missions que j’ai investies aux ministres s’étalent
sur la durée de mon mandat, c’est-à-dire cinq ans, chaque Ministère
continue de travailler convenablement. Quant à vous dire que je suis ou
non satisfait, je crois que les séminaires gouvernementaux sont là pour
évaluer ce qui a été fait et comment il a été fait. Ce que je peux vous
dire, c’est que nous avons beaucoup fait mais, il reste aussi beaucoup à
faire et nous comptons continuer, le temps viendra pour apprécier tout
cela.
Qu’en est-il de vos relations avec les Gouverneurs des îles ?
Je vous dis et le redis à qui voudra l’entendre que
l’exécutif de l’Union et des îles travaillent en parfaite harmonie,
c’est une promesse électorale que nous avions faites aux Comoriens pour
pouvoir faciliter leur quotidien d’ailleurs. Nous nous concertons
toujours et cette convergence de vues nous a permis de faire beaucoup de
choses ensemble et leur présence ensemble à la cérémonie de Beit-Salam
est un signal fort.
Vous aviez convié ici-même à Beit-Salam, les responsables de la justice
pour les mettre devant leurs responsabilités, quelque chose a-t-elle
changé depuis ?
Il est vrai que notre justice avait perdu sa
crédibilité, que les justiciables ne faisaient plus confiance en leur
justice et cela est extrêmement grave. Mais après cette rencontre, on
constate un timide début de changement, mais les lenteurs restent dans
les procédures restent les mêmes. Dans tout jugement il y a un gagnant
et un perdant, et il faut arriver à un stade où chacun acceptera le
verdict. C’est un travail de longue haleine, mais pas impossible, il
suffit seulement du sérieux et de la franchise à tous les niveaux de
notre justice pour que de nouveau, les justiciable fassent de nouveau
confiance en leur justice.
Monsieur le Président où en est-on avec le malentendu entre les juges et les avocats ?
Il y a eu certes un malentendu entre ces deux corps que
j’ai d’ailleurs réunis ici à Beit-Salam. Je leur ai demandé d’instituer
une commission pour qui serait chargée de les rapprocher. Cela a été
fait et c’est maintenant l’harmonie. L’augmentation des avocats et des
huissiers pour la bonne marche de la justice est une des requêtes
communes tout comme la formation des notaires pour régler les problèmes
liés aux litiges sur les terres.
L’une de vos préoccupations majeures, reste l’énergie. Quelles sont vos perspectives à court, moyen et long terme ?
Sans exception, toutes nos sociétés de production et de
commercialisation de l’énergie sont en danger et depuis des années nous
ne faisons que des colmatages pour leur survie. Le Gouvernement les a
assistées financièrement à hauteur de plusieurs milliards, mais les
résultats ne sont pas au rendez-vous alors qu’il faut de fréquentes
révisions des groupes, payer le carburant. Ma-Mwe comme EDA n’arrivent
plus à payer leur gasoil aux Hydrocarbures et elles risquent de tuer
aussi cette dernière. Nous avons exigé que ces sociétés fassent un
effort avant que nous ne puissions leur prêter main forte. Seulement
les responsables de ces sociétés déclarent que le Gouvernement ne paie
sa consommation. Or nous ne leur avons jamais facturé ce que nous leur
apportons.
Désormais, ils vont devoir facturer et chiffrer ensuite
tout ce que nous leur apporterons, ainsi, chacun sera en mesure de
savoir ce qu’il doit à l’autre.
A part le gasoil, envisagez-vous une autre source d’énergie ?
Nous ne pourrons en aucun cas rester sur cette unique
source. Nous comptons nous investir dans les énergies propres avec la
géothermie à Ngazidja et là-dessus les discussions sont en avance avec
la Nouvelle-Zélande et la Fondation Bill Clinton. L’Union Africaine a
exprimé sa disponibilité à financer les études. Il y a l’hydraulique
pour Mohéli et Anjouan qui disposent des rivières, mais nous comptons
installer aussi des microcentrales solaires dans plusieurs régions,
notamment à Wachili grâce à la coopération chinoise. Pour ma part,
j’encouragerai la population à adopter le solaire, c’est un peu cher
c’est vrai, mais une fois installée, on évite beaucoup de déboires.
Depuis votre investiture, vous refusez
de participer à des poses de pierre, par contre vous avez participé à
toutes les inaugurations, pourquoi cela ?
Ce que vous dites est vrai, quand il s’agit d’une
inauguration je fais toujours le déplacement, car la population a besoin
du concret et c’est l’occasion de leur présenter ce qui est fait. Je ne
suis pas entièrement satisfait même si plusieurs routes sont faites
ou réhabilitées. Nous attendons la réponse de nos partenaires pour
pouvoir continuer à désenclaver le pays.
L’année scolaire tire à sa fin, quel message réservez-vous aux enseignants et aux étudiants ?
Je salue le civisme et le patriotisme manifestés par
nos enseignants cette année. Pour tout responsable, la fin de l’année
scolaire reste toujours une grande préoccupation. Si aujourd’hui la
fréquence des perturbations a certes diminué, le niveau des élèves reste
en dessous de la moyenne en raison du désordre observé au niveau de la
profession. J’en appelle à une collaboration permanente entre
enseignants, parents et élèves au niveau des conseils pour espérer une
amélioration rapide du niveau et aussi des résultats.
Quelle votre vision sur la santé à partir de l’inauguration du bloc opératoire moderne à El-Maarouf la semaine dernière ?
C’est un bâtiment moderne, bien équipé et nous espérons
que désormais les comoriens auront sur place les soins qu’ils vont
chercher ailleurs en dépensant énormément d’argent. Je demande
cependant à mes collègues de privilégier l’accueil dans ce bâtiment de
haut standing et faire le nécessaire pour le protéger et surtout offrir
des soins à la mesure de ce joyau.
Le 30 mai dernier, notre équipe
nationale a livré et perdu sur le plus petit score à Nairobi avec le
Harambé Stars. Le match retour se jouera à Mitsamiouli le 30 mai. Quel
message livrez-vous à cette équipe ?
Un message de paix et de fair-play tout d’abord. Je suis
ensuite confiant car j’ai identifié d’excellents joueurs dans le groupe
qui joue d’ailleurs solidaire, ce qui n’est pas donné à n’importe
quelle équipe. Un but à zéro à l’extérieur, n’est pas un très mauvais
score et j’encourage nos jeunes à aller de l’avant sans complexe. Ce qui
m’a réjoui le plus, c’est de voir réunis dans la même équipe, des
jeunes des quatre îles, cela nous honore. Soyez-en tous remerciés.
Beit Salam
ORTC - Le président Ikililou avec Ben Abdou par habari-zaoudouga