Graves risques de répercussions sur les élections législatives et présidentielles. Les partis politiques qui ne se réclament pas de ...
Graves risques de répercussions sur les élections législatives et présidentielles.
Les partis politiques qui ne se réclament pas de la Mouvance présidentielle sont en train de passer à côté de quelque chose de très important: ils ne sont nullement impliqués dans le processus d’établissement du fichier électoral biométrique qui est en train de s’effectuer actuellement. Naturellement, en faisant de l’opération une simple activité technique, les partis d’opposition ont entièrement tort parce qu’ils permettent au gouvernement de faire de cette initiative, une affaire qui ne concernerait que l’État. Or, l’établissement du fichier électoral biométrique concerne au premier chef toute la classe politique nationale. Comment les partis politiques se réclamant de l’opposition peuvent-ils oublier qu’ils ont besoin de mobiliser leurs militants et sympathisants à aller se faire inscrire massivement sur les listes électorales, alors que la démobilisation de ceux-ci est l’une des principales causes des déboires électoraux dans de nombreux pays, développés comme sous-développés? À partir du moment où les militants et sympathisants n’ont pas reçu des consignes venant des appareils de partis politiques dont ils se reconnaissent que font-ils? Ceux qui n’ont pas une conscience civique et politique bien développée et ceux qui sont désabusés ne se sentent pas obligés de se faire recenser. Grave!
Or, on n’a jamais vu une personne qui ne s’est pas fait recenser pouvoir se présenter à un bureau électoral et voter. Les partis de l’opposition auraient donc dû avoir leurs représentants dans les équipes qui procèdent aux opérations d’établissement du fichier électoral biométrique pour être sûrs que tout le monde se fait enregistrer comme il faut. N’oublions pas que les Comores sont un pays dans lequel tout le monde connaît tout le monde et où on sait que tel est membre de l’opposition. Si une personne donnée, sans grande instruction mais reconnue pour appartenance à un parti de l’opposition, se présente au centre de recensement et si les agents présents font tout pour faire échouer techniquement le recensement de sa personne, tout échoue. En 1991, un ami algérien me montrait sa carte électorale, sur laquelle son nom de famille, «Aït Oudia», devenait «Ben Oudia». Or, sur son passeport et sur sa carte d’identité, il s’appelait toujours «Aït Oudia», et quand il se présenta au bureau de vote, on lui dit qu’il ne pouvait voter car il y avait une différence de nom d’un document administratif à un autre! Le trucage en cause avait été fait par les recenseurs de sa municipalité, municipalité remportée par le Front islamique du Salut (FIS) lors des élections locales du 12 juin 1990, dont les résultats ont été largement favorables à ce parti politique. Les mouchards du FIS dans le quartier de cet ami avaient signalé ce dernier à son parti politique comme un jeune hostile au FIS et qui ne votera jamais pour ce parti politique «islamiste». Le FIS n’avait pas largement remporté le premier tour des élections législatives du 26 décembre 1991 (188 des 231 sièges) de cette manière, mais, comme on sait, «les petits ruisseaux font les grandes rivières».
En d’autres termes, la fraude électorale ne se fait pas uniquement le jour du scrutin, quand, vers 17 heures 45, on constate que dans tel bureau de vote, 150 inscrits ne se sont pas inscrits et que les assesseurs se partagent les voix des absents, les représentants des partis de l’opposition acceptant quelques billets de banque des gens du pouvoir pour aller faire pipi juste avant de boucler les opérations électorales du jour. En réalité, toute fraude électorale qui se respecte et qui est effectuée par des fraudeurs qui se respectent commence en amont des élections, lors du découpage électoral et lors de l’établissement des listes électorales.
Tout le monde a entendu parler du «Gerrymandering», cette expression rattachée au nom d’Elbridge Gerry depuis 1811, quand l’intéressé, alors Gouverneur du Massachussetts aux États-Unis, avait le don extraordinaire d’effectuer un découpage électoral destiné à être favorable à son parti. Le mot «Gerrymandering» comprend le nom du Gouverneur Elbridge Gerry, mais aussi l’usage du mot «salamander», «salamandre» en français (un animal connu pour sa forme pouvant se faire en plusieurs courbes), et est devenu synonyme de «charcutage électoral à visée partisane». Or, que notons-nous aujourd’hui aux Comores, si ce n’est que le gouvernement fait tout pour changer le découpage traditionnel des Comores, des régions «mangeant» d’autres, notamment pour favoriser les desseins électoraux des candidats du pouvoir. De fait, si le gouvernement a oublié d’être intelligent et d’avoir une structure mentale nécessaire au développement social et économique du pays, il n’a pas oublié d’être spécialisé dans la protection de ses intérêts électoraux mafieux à venir. Or, à ce jour, on ne connaît aucun parti politique comorien se réclamant de l’opposition qui se soucie du découpage électoral. C’est uniquement l’existence d’une vraie «opposition parlementaire au sein de la Mouvance présidentielle» qui permet de bloquer les tripatouillages du gouvernement en matière de découpage électoral. Ce qui correspond, pour les partis d’opposition, à du suicide.
Depuis l’instauration de l’idéologie crypto-sambiste du «Relais qui rassure», pour se prémunir des effets des diverses saletés qu’il laisse derrière lui, le Président qui quitte le pouvoir tente de couvrir ses arrières en plaçant à Beït-Salam un dauphin qui ne le fera pas jeter en prison une fois qu’il lui aura remis les clés de la Présidence de la République. Ce qui suppose que la fraude électorale sera toujours au rendez-vous. En 2016, on va assister à une immense fraude si les élections présidentielles ne sont pas sécurisées, à la suite d’une action de l’opposition, dès à présent. Mais, l’opposition comorienne est absente «partout où besoin sera». Elle n’existe pas. Pour poser le problème crucial du découpage électoral et celui du fichier électoral, il aurait fallu une démarche concertée et collective de l’opposition. Mais, cette dernière ne se concerte sur aucun projet. Est-ce responsable et sérieux? Non!
Les partis de l’opposition vont se retrouver devant un autre problème de taille, après celui de l’établissement du fichier électoral biométrique et celui du découpage électoral mafieux: celui du financement des campagnes électorales. Ce n’est un secret pour personne: l’argent sale va circuler à flots au cours des élections législatives de 2014 et de l’élection présidentielle de 2016. Mais, qui a l’argent sale? Les détenteurs du pouvoir passé et actuel. Aux élections législatives de 2014, Ahmed Sambi a la capacité de faire voter même un cocotier et un mort, «grâce» à ses milliards de francs d’origine mafieuse. Il peut même faire élire son protégé Abou Achirafi Ali Bacar Député de la circonscription de Bandrani Mtsangani. Le régime politique actuel est dans la même posture. Ahmed Sambi et Ikililou Dhoinine sont très riches et peuvent se permettre le financement des campagnes électorales à venir sans que leurs djellabas ne prennent un seul pli. Les partis politiques vont-ils donc les laisser dépenser les milliards «empruntés» au peuple, sans rien faire? La question doit interpeller l’opposition.
D’où la nécessité pour cette opposition sans existence active sur le terrain politique de s’interroger gravement sur l’urgence de faire plafonner les frais de campagne électorale, quand certains pourront utiliser les milliards de francs volés aux Comoriens, pendant que les candidats les plus sérieux auront du mal à joindre les deux bouts. Si les frais de campagne électorale ne sont pas plafonnés dès à présent, la République islamique d’Iran va faire élire ses candidats via Ahmed Sambi, et le régime politique actuel va puiser impunément dans les caisses de l’État pour placer ses pions. N’oublions pas que si Ahmed Sambi arrive à maintenir son contrôle financier total actuel sur l’Assemblée des Comores, ça sera une bonne chose pour ses projets présidentiels mégalomaniaques et démesurés, des projets qui vont signer l’arrêt de mort de la présidence tournante sans que celui-ci ne procède d’un texte juridique quelconque. Il suffira de compter sur l’inexistence d’une vraie opposition, et le tour sera joué.
Pendant que la prétendue opposition comorienne est plongée dans une très belle léthargie comateuse, le pouvoir politique en place fait les choses en grand pour cannibaliser toutes les élections à venir. Si l’opposition reste dans l’état actuel, dans la division et dans l’inactivité, elle devra se préparer à aller présenter ses «félicitations les plus attristées» aux candidats du pouvoir politique actuel et à ceux du crypto-sambisme, qui sauront déployer des trésors de guerre constitués sur le dos des Comoriens pour continuer à nuire en toute tranquillité.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Vendredi 11 avril 2014.
Or, on n’a jamais vu une personne qui ne s’est pas fait recenser pouvoir se présenter à un bureau électoral et voter. Les partis de l’opposition auraient donc dû avoir leurs représentants dans les équipes qui procèdent aux opérations d’établissement du fichier électoral biométrique pour être sûrs que tout le monde se fait enregistrer comme il faut. N’oublions pas que les Comores sont un pays dans lequel tout le monde connaît tout le monde et où on sait que tel est membre de l’opposition. Si une personne donnée, sans grande instruction mais reconnue pour appartenance à un parti de l’opposition, se présente au centre de recensement et si les agents présents font tout pour faire échouer techniquement le recensement de sa personne, tout échoue. En 1991, un ami algérien me montrait sa carte électorale, sur laquelle son nom de famille, «Aït Oudia», devenait «Ben Oudia». Or, sur son passeport et sur sa carte d’identité, il s’appelait toujours «Aït Oudia», et quand il se présenta au bureau de vote, on lui dit qu’il ne pouvait voter car il y avait une différence de nom d’un document administratif à un autre! Le trucage en cause avait été fait par les recenseurs de sa municipalité, municipalité remportée par le Front islamique du Salut (FIS) lors des élections locales du 12 juin 1990, dont les résultats ont été largement favorables à ce parti politique. Les mouchards du FIS dans le quartier de cet ami avaient signalé ce dernier à son parti politique comme un jeune hostile au FIS et qui ne votera jamais pour ce parti politique «islamiste». Le FIS n’avait pas largement remporté le premier tour des élections législatives du 26 décembre 1991 (188 des 231 sièges) de cette manière, mais, comme on sait, «les petits ruisseaux font les grandes rivières».
En d’autres termes, la fraude électorale ne se fait pas uniquement le jour du scrutin, quand, vers 17 heures 45, on constate que dans tel bureau de vote, 150 inscrits ne se sont pas inscrits et que les assesseurs se partagent les voix des absents, les représentants des partis de l’opposition acceptant quelques billets de banque des gens du pouvoir pour aller faire pipi juste avant de boucler les opérations électorales du jour. En réalité, toute fraude électorale qui se respecte et qui est effectuée par des fraudeurs qui se respectent commence en amont des élections, lors du découpage électoral et lors de l’établissement des listes électorales.
Tout le monde a entendu parler du «Gerrymandering», cette expression rattachée au nom d’Elbridge Gerry depuis 1811, quand l’intéressé, alors Gouverneur du Massachussetts aux États-Unis, avait le don extraordinaire d’effectuer un découpage électoral destiné à être favorable à son parti. Le mot «Gerrymandering» comprend le nom du Gouverneur Elbridge Gerry, mais aussi l’usage du mot «salamander», «salamandre» en français (un animal connu pour sa forme pouvant se faire en plusieurs courbes), et est devenu synonyme de «charcutage électoral à visée partisane». Or, que notons-nous aujourd’hui aux Comores, si ce n’est que le gouvernement fait tout pour changer le découpage traditionnel des Comores, des régions «mangeant» d’autres, notamment pour favoriser les desseins électoraux des candidats du pouvoir. De fait, si le gouvernement a oublié d’être intelligent et d’avoir une structure mentale nécessaire au développement social et économique du pays, il n’a pas oublié d’être spécialisé dans la protection de ses intérêts électoraux mafieux à venir. Or, à ce jour, on ne connaît aucun parti politique comorien se réclamant de l’opposition qui se soucie du découpage électoral. C’est uniquement l’existence d’une vraie «opposition parlementaire au sein de la Mouvance présidentielle» qui permet de bloquer les tripatouillages du gouvernement en matière de découpage électoral. Ce qui correspond, pour les partis d’opposition, à du suicide.
Depuis l’instauration de l’idéologie crypto-sambiste du «Relais qui rassure», pour se prémunir des effets des diverses saletés qu’il laisse derrière lui, le Président qui quitte le pouvoir tente de couvrir ses arrières en plaçant à Beït-Salam un dauphin qui ne le fera pas jeter en prison une fois qu’il lui aura remis les clés de la Présidence de la République. Ce qui suppose que la fraude électorale sera toujours au rendez-vous. En 2016, on va assister à une immense fraude si les élections présidentielles ne sont pas sécurisées, à la suite d’une action de l’opposition, dès à présent. Mais, l’opposition comorienne est absente «partout où besoin sera». Elle n’existe pas. Pour poser le problème crucial du découpage électoral et celui du fichier électoral, il aurait fallu une démarche concertée et collective de l’opposition. Mais, cette dernière ne se concerte sur aucun projet. Est-ce responsable et sérieux? Non!
Les partis de l’opposition vont se retrouver devant un autre problème de taille, après celui de l’établissement du fichier électoral biométrique et celui du découpage électoral mafieux: celui du financement des campagnes électorales. Ce n’est un secret pour personne: l’argent sale va circuler à flots au cours des élections législatives de 2014 et de l’élection présidentielle de 2016. Mais, qui a l’argent sale? Les détenteurs du pouvoir passé et actuel. Aux élections législatives de 2014, Ahmed Sambi a la capacité de faire voter même un cocotier et un mort, «grâce» à ses milliards de francs d’origine mafieuse. Il peut même faire élire son protégé Abou Achirafi Ali Bacar Député de la circonscription de Bandrani Mtsangani. Le régime politique actuel est dans la même posture. Ahmed Sambi et Ikililou Dhoinine sont très riches et peuvent se permettre le financement des campagnes électorales à venir sans que leurs djellabas ne prennent un seul pli. Les partis politiques vont-ils donc les laisser dépenser les milliards «empruntés» au peuple, sans rien faire? La question doit interpeller l’opposition.
D’où la nécessité pour cette opposition sans existence active sur le terrain politique de s’interroger gravement sur l’urgence de faire plafonner les frais de campagne électorale, quand certains pourront utiliser les milliards de francs volés aux Comoriens, pendant que les candidats les plus sérieux auront du mal à joindre les deux bouts. Si les frais de campagne électorale ne sont pas plafonnés dès à présent, la République islamique d’Iran va faire élire ses candidats via Ahmed Sambi, et le régime politique actuel va puiser impunément dans les caisses de l’État pour placer ses pions. N’oublions pas que si Ahmed Sambi arrive à maintenir son contrôle financier total actuel sur l’Assemblée des Comores, ça sera une bonne chose pour ses projets présidentiels mégalomaniaques et démesurés, des projets qui vont signer l’arrêt de mort de la présidence tournante sans que celui-ci ne procède d’un texte juridique quelconque. Il suffira de compter sur l’inexistence d’une vraie opposition, et le tour sera joué.
Pendant que la prétendue opposition comorienne est plongée dans une très belle léthargie comateuse, le pouvoir politique en place fait les choses en grand pour cannibaliser toutes les élections à venir. Si l’opposition reste dans l’état actuel, dans la division et dans l’inactivité, elle devra se préparer à aller présenter ses «félicitations les plus attristées» aux candidats du pouvoir politique actuel et à ceux du crypto-sambisme, qui sauront déployer des trésors de guerre constitués sur le dos des Comoriens pour continuer à nuire en toute tranquillité.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Vendredi 11 avril 2014.