Que se passe-t-il lorsque vous écrivez un statut Facebook ou que vous commencez à commenter sous une photo Facebook d'un ami, mais qu...
Que se passe-t-il lorsque vous écrivez un statut Facebook ou que vous
commencez à commenter sous une photo Facebook d'un ami, mais qu'après
un peu ou beaucoup de réflexion vous décidez de ne pas publier ce
message ?
De votre côté, rien ou presque : vous supprimez le texte, vous fermez l'onglet et vous passez à autre chose. Du côté de Facebook, en revanche, tout ce que vous avez écrit, mais que vous avez finalement choisi de ne pas rendre public, peut être sauvegardé quelque part et employé à toutes fins utiles par les équipes du réseau social, révèle un article de Slate du 12 décembre.
Ce travail, réalisé grâce aux données de 3,9 millions de comptes en langue anglaise, enregistrées pendant dix-sept jours de juillet 2012, a été effectué par deux personnes travaillant directement chez Facebook (Sauvik Das, étudiant et ancien stagiaire d'été, et Adam Kramer, un analyste de données chez Facebook).
Si les intentions des auteurs ne sont pas explicitement formulées, leur méthodologie est claire :
Sans surprise, les résultats de l'étude montrent que le phénomène d'autocensure est très fréquent : "71 % des profils étudiés ont autocensuré leurs messages au moins une fois en dix-sept jours. Nous présumons fortement que les 29 % restants n'ont tout simplement pas eu l'occasion de s'autocensurer, étant donné la brève période pendant laquelle a duré notre observation."
Mais comme le souligne Slate, les implications d'une telle étude sont plus importantes qu'il n'y paraît. Il s'agit d'abord, pour Facebook, de mesurer la confiance des utilisateurs de sa plateforme : Facebook aurait tout à gagner que le phénomène d'autocensure soit limité au minimum, pour que plus de messages soient postés et qu'au bout du compte chacun y passe plus de temps.
Dans ce contexte, l'identification claire des lecteurs potentiels d'un message ou d'un commentaire est déterminante. L'étude sous-entend fortement que l'interface de Facebook devrait, afin de limiter l'autocensure, pouvoir répondre plus clairement à la question des utilisateurs : "Mais, au fait, qui va pouvoir lire ce que je suis en train d'écrire ?"
Cette expérimentation réalisée au sein de Facebook montre par ailleurs qu'il est possible aux ingénieurs d'avoir accès à tout ce qu'on écrit sur la plateforme, et même aux "brouillons" de nos statuts et de nos commentaires – soit de nos dialogues avec nos contacts Facebook.
Les informations que Facebook peut tirer de ces messages fantômes, qui n'existent qu'entre vous et l'interface de Facebook, sont multiples. Par exemple, savoir qu'un utilisateur est actif sur son site même si son profil n'affiche que peu de statuts.
Le fait de ne pas publier un message peut également être très riche en termes de métadonnées. Sans savoir le contenu précis des messages autocensurés, Facebook peut déjà, par exemple, être capable de déterminer que vous avez très envie de parler à telle ou telle personne (ou à tel groupe, ou à telle page), même si vous n'osez pas publier votre message.
Et si les équipes de Facebook se mettent à éplucher les contenus autocensurés (l'étude sous-entend qu'il est techniquement possible de le faire), elles pourront avoir éventuellement accès à des données de nature à enrichir les informations liées à votre profil.
Les blagues à propos de YouPorn, d'Adopte un mec, de Justin Bieber ou de votre patron que vous n'avez pas osé laisser sur les profils de vos collègues indiquent, néanmoins, que vous connaissez bien ces noms ou ces marques, et qu'ils peuvent faire partie de vos centres d'intérêts.
"Les utilisateurs de Facebook ne s'attendent pas à ce que leurs messages non publiés puissent être collectés", note Slate, en renvoyant sur la charte de confidentialité de Facebook liées aux "Informations reçues, et leur utilisation", qui ne mentionne que les données bel et bien "partagées" par les utilisateurs.
Les équipes de Facebook, sollicitées sur le sujet, ont toutefois répondu à Slate que le fait de ne pas publier un message était une "interaction" comme une autre.
Mise à jour, le 17 décembre à 19 h 30. Les équipes de Facebook France ont tenu à réagir à cet article avec la déclaration suivante : « Les ingénieurs "data" de Facebook travaillent à comprendre la manière dont les gens utilisent notre plateforme afin d'améliorer l'expérience que nous leur proposons. Nous avons récemment conduit une étude pour comprendre à quelle fréquence les gens ne publient pas un texte après l'avoir commencé. Il est important de noter que l'étude en question n'analyse absolument pas le contenu des textes mais uniquement le comportement qui consiste à écrire un texte sans le publier. L'étude ne comporte que des informations anonymes et agrégées. »
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De votre côté, rien ou presque : vous supprimez le texte, vous fermez l'onglet et vous passez à autre chose. Du côté de Facebook, en revanche, tout ce que vous avez écrit, mais que vous avez finalement choisi de ne pas rendre public, peut être sauvegardé quelque part et employé à toutes fins utiles par les équipes du réseau social, révèle un article de Slate du 12 décembre.
Ce travail, réalisé grâce aux données de 3,9 millions de comptes en langue anglaise, enregistrées pendant dix-sept jours de juillet 2012, a été effectué par deux personnes travaillant directement chez Facebook (Sauvik Das, étudiant et ancien stagiaire d'été, et Adam Kramer, un analyste de données chez Facebook).
Si les intentions des auteurs ne sont pas explicitement formulées, leur méthodologie est claire :
"Pour mesurer l'autocensure, nous avons utilisé les données de deux interfaces de la version Web de Facebook : le champ de texte dédié aux statuts, et celui dédié aux commentaires. (...) Le contenu était enregistré quand au moins 5
lettres étaient tapées dans l'un de ces champs. Nous l'avons considéré
comme 'autocensuré' lorsque l'utilisateur ne l'avait toujours pas posté
dix minutes après avoir commencé à taper son texte. (...) Ces analyses
ont été faites de manière anonyme, de manière à ce que les chercheurs ne
puissent pas avoir accès aux textes écrits par un compte spécifique.
Par ailleurs, le contenu des messages autocensurés n'ont pas été
enregistrés sur les serveurs de Facebook : seulement le fait qu'un
contenu ait été écrit [sans qu'on puisse savoir ce qu'est ce contenu]."
Sans surprise, les résultats de l'étude montrent que le phénomène d'autocensure est très fréquent : "71 % des profils étudiés ont autocensuré leurs messages au moins une fois en dix-sept jours. Nous présumons fortement que les 29 % restants n'ont tout simplement pas eu l'occasion de s'autocensurer, étant donné la brève période pendant laquelle a duré notre observation."
DES MESSAGES FANTÔMES QUI EN DISENT LONG
Mais comme le souligne Slate, les implications d'une telle étude sont plus importantes qu'il n'y paraît. Il s'agit d'abord, pour Facebook, de mesurer la confiance des utilisateurs de sa plateforme : Facebook aurait tout à gagner que le phénomène d'autocensure soit limité au minimum, pour que plus de messages soient postés et qu'au bout du compte chacun y passe plus de temps.
Dans ce contexte, l'identification claire des lecteurs potentiels d'un message ou d'un commentaire est déterminante. L'étude sous-entend fortement que l'interface de Facebook devrait, afin de limiter l'autocensure, pouvoir répondre plus clairement à la question des utilisateurs : "Mais, au fait, qui va pouvoir lire ce que je suis en train d'écrire ?"
Cette expérimentation réalisée au sein de Facebook montre par ailleurs qu'il est possible aux ingénieurs d'avoir accès à tout ce qu'on écrit sur la plateforme, et même aux "brouillons" de nos statuts et de nos commentaires – soit de nos dialogues avec nos contacts Facebook.
Les informations que Facebook peut tirer de ces messages fantômes, qui n'existent qu'entre vous et l'interface de Facebook, sont multiples. Par exemple, savoir qu'un utilisateur est actif sur son site même si son profil n'affiche que peu de statuts.
Le fait de ne pas publier un message peut également être très riche en termes de métadonnées. Sans savoir le contenu précis des messages autocensurés, Facebook peut déjà, par exemple, être capable de déterminer que vous avez très envie de parler à telle ou telle personne (ou à tel groupe, ou à telle page), même si vous n'osez pas publier votre message.
Et si les équipes de Facebook se mettent à éplucher les contenus autocensurés (l'étude sous-entend qu'il est techniquement possible de le faire), elles pourront avoir éventuellement accès à des données de nature à enrichir les informations liées à votre profil.
Les blagues à propos de YouPorn, d'Adopte un mec, de Justin Bieber ou de votre patron que vous n'avez pas osé laisser sur les profils de vos collègues indiquent, néanmoins, que vous connaissez bien ces noms ou ces marques, et qu'ils peuvent faire partie de vos centres d'intérêts.
"Les utilisateurs de Facebook ne s'attendent pas à ce que leurs messages non publiés puissent être collectés", note Slate, en renvoyant sur la charte de confidentialité de Facebook liées aux "Informations reçues, et leur utilisation", qui ne mentionne que les données bel et bien "partagées" par les utilisateurs.
Les équipes de Facebook, sollicitées sur le sujet, ont toutefois répondu à Slate que le fait de ne pas publier un message était une "interaction" comme une autre.
Mise à jour, le 17 décembre à 19 h 30. Les équipes de Facebook France ont tenu à réagir à cet article avec la déclaration suivante : « Les ingénieurs "data" de Facebook travaillent à comprendre la manière dont les gens utilisent notre plateforme afin d'améliorer l'expérience que nous leur proposons. Nous avons récemment conduit une étude pour comprendre à quelle fréquence les gens ne publient pas un texte après l'avoir commencé. Il est important de noter que l'étude en question n'analyse absolument pas le contenu des textes mais uniquement le comportement qui consiste à écrire un texte sans le publier. L'étude ne comporte que des informations anonymes et agrégées. »
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