L'information est tombée vendredi matin aux alentours de 7 heures, le gardien d'un chantier sur les hauteurs de Doujani était re...
Les faits sont d'une atroce simplicité. Maçon le jour, le Monsieur était aussi gardien la nuit et il a tendu une bâche sur un mur en construction pour s'abriter de la pluie. Et les averses ont en effet été nombreuses mais aussi très denses rappelant l'arrivée de la saison des pluies. Et l'eau s'est accumulée dans la bâche, formant une poche qui a pris de plus en plus de poids jusqu'à emporter les agglomérés qui n'étaient pas encore totalement stabilisés. Le malheureux a ainsi été écrasé durant son sommeil et son corps a été découvert au lever du jour. Les secours n'ont pu que constater le décès et le transport posthume a emmené le corps très certainement pour qu'une expertise médico légale soit réalisée. En attendant, au delà du drame, des éléments frappant doivent retenir l'attention. Le chantier ne disposait pas d'un permis de construire et n'était pas réalisé par un professionnel patenté. Qui plus est, la victime qui était maçon le jour, ne pouvait être régulièrement gardien la nuit.
Il s'agissait d'ailleurs d'un étranger que les voisins ont décrit en situation irrégulière sur le territoire. En clair, cela fait la deuxième victime ESI en une semaine. La première pour mémoire était tombée d'un toit à Kawéni et les médecins n'avaient pu la maintenir en vie. Le fléau de l'immigration clandestine se poursuit avec cette fois du travail dissimulé, l'aide au séjour et sans doute derrière, l'exploitation de la misère humaine. C'est le reflet de la société actuelle à Mayotte qui a bien du mal à s'extirper de ses vieilles habitudes qui nourrissent pourtant le flot continue de l'immigration en proposant du travail et en assurant une concurrence déloyale à ceux qui respectent les règles. Enfin, quelques heures après le drame, la mairie de Mamoudzou envoyait le communiqué suivant : “étant donné que nous sommes rentrés en période de Kashkazi, le Sénateur-maire de Mamoudzou recommande aux administrés de la commune, aux parents et plus particulièrement ceux résidant aux abords des rivières, caniveaux et bornes électriques de rester vigilants, de garder leurs enfants et des personnes vulnérables à l’abri d’éventuels dangers qu’ils peuvent encourir.” La saison des pluies fait aujourd'hui peur, elle vient de faire sa toute première victime et ce, dès le premier jour de fortes averses. Mais eu égard à la configuration des communes et la prolifération des bidonvilles, il reste à craindre que ce ne soit pas la dernière.
Source : France Mayotte matin