Lauréate du concours d'orthographe 2013 organisé par l'Institut français de Dakar, une jeune Sénégalaise de 28 ans a renoncé à so...
Lauréate du concours d'orthographe 2013 organisé par l'Institut français de Dakar, une jeune Sénégalaise de 28 ans a renoncé à son prix, une formation dans l'Hexagone, pour dénoncer le mépris d'agents du consulat de France.
"Non merci" : c'est la formule choisie par Bousso Dramé, lauréate sénégalaise du Concours d'orthographe 2013 dans sa lettre ouverte aux autorités consulaires et diplomatiques françaises, pour renoncer au visa que lui a délivré la France. En refusant ce laissez-passer, la jeune Sénégalaise a également renoncé à sa récompense : suivre une formation en réalisation de films documentaires en France.
Diplômée de Sciences-Po Paris, la Sénégalaise de 28 ans assure avoir dû "faire face à des attitudes et propos condescendants, insidieux, sournois et vexatoires" venant de "certains membres du personnel de l'Institut français, et, d'autre part, des agents du consulat de France". "L'accueil exécrable dont le consulat de France a fait montre à mon égard (et à celui de la majorité de Sénégalais demandeurs de visas) a été la goutte d'eau de trop, dans un vase, hélas, déjà plein à ras bord", déplore la Dakaroise amère.
"Renoncer pour le symbole"
"Par souci de cohérence avec mon système de valeurs, j'ai donc pris la décision de renoncer, malgré l'obtention du visa. Renoncer pour le symbole. Renoncer au nom de tous ces milliers de Sénégalais qui méritent le respect, un respect qu'on leur refuse au sein de ces représentations de la France, en terre sénégalaise, qui plus est", poursuit-elle dans son courrier.
Par ce geste, la jeune Africaine s'est privée d'une formation en réalisation de film documentaire au Centre Albert Schweitzer en France. "Un voyage tous frais payés, fut-il le plus beau et le plus enchanteur au monde, ne mérite pas que mes compatriotes et moi souffrions de tels agissements de la part du consulat de France", résume la brillante jeune femme dans sa missive.
"J'espère que tu inspireras d'autres personnes"
Le refus de la Sénégalaise a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Les messages enthousiastes d'internautes se sont rapidement répandus sur la Toile. "Bravo d'y avoir pensé, et surtout d'avoir secoué les consciences encore anesthésiées!!! #Respect", félicite Moussé Bao, sur son compte Twitter. "Je ne te connais pas mais merci ! Et bravo pour avoir défendu ta dignité. J'espère que tu inspireras d'autres personnes", salue encore AmiNou, une autre habituée du réseau.
Devant ces nombreux encouragements, la jeune femme entend pourtant garder la tête froide. "Merci pour le soutien mais je suis une personne ordinaire et le courage dont j'ai fait montre existe en chaque Africain et chaque homme ! ", assure à son tour la jeune femme déterminée sur son compte Twitter. France24.fr
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Le Consul général de France à Dakar répond à la résistante sénégalaise Bousso Dramé
Le Consul général de France à Dakar répond à la résistante sénégalaise Bousso Dramé
Alain Jouret, consul général de France à Dakar, a découvert la lettre jeudi sur un site sénégalais et il se dit « vraiment désolé » :
« Elle aurait dû me contacter pour m’expliquer ce qui s’était passé. Je lui ai aussitôt envoyé un courriel auquel elle n’a toujours pas répondu. On ne reste que cinq minutes au guichet pour récupérer son visa, le contact a peut-être été froid, peu cordial. La seule chose que je sais c’est qu’il n’y a pas eu d’insultes. »
Le consulat traite 32 000 demandes de visas par an, chaque préposée reçoit 35 à 40 personnes par jour : « A mon arrivée, j’ai mis en place un système qui fait que personne ne fait la queue plus d’une heure. J’ai également renouvelé l’ensemble du personnel, désormais en grande partie issu de la diversité culturelle : franco-sénégalaise, franco-ivorienne, Dom-Tom, etc… »
Selon Alain Jouret, souligne Rue 89 les plaintes pour « manque d’égards » de personnes ayant reçu leur visa est rarissime : « Nous avons mené une enquête de satisfaction, et 82% des personnes interrogées se disent satisfaites ou très satisfaites. » B.G.
Source Leral