Le président de la Transition de Madagascar Andry Rajoelina, qui aurait dû démissionner lundi pour permettre au processus électoral de s...
Le président de la Transition de Madagascar Andry Rajoelina,
qui aurait dû démissionner lundi pour permettre au processus électoral
de s'enclencher normalement, a demandé un délai d'un mois
supplémentaire, risquant de replonger la Grande Ile dans la crise
politique.
"Il est encore impensable pour moi de démissionner", a déclaré Andry Rajoelina. Dans la lettre qu'il a fait porter à la Cour électorale spéciale (CES), il a demandé un report d'un mois. Ce texte a été lu à la télévision en début de soirée.
Selon la feuille de route approuvée par la communauté internationale, et signée par la quasi-totalité des partis politiques malgaches en 2011, tous les candidats à l'élection présidentielle du 24 juillet, occupant des fonctions de gouvernement, auraient dû démissionner ce lundi avant 16H00 (13H00 GMT). Mais à l'heure fixée par la loi, M. Rajoelina a fait porter sa missive à la CES.
"C'est une manoeuvre dilatoire, il (Andry Rajoelina) joue sur la demande de report des forces armées qui jusque là, ne s'étaient pas impliquées. Il y a un lien, probablement une entente tacite entre les deux", a analysé Jean Eric Rakotoarisoa, juriste et professeur de droit constitutionnel.
L'élection présidentielle doit permettre de ramener au pouvoir un président élu et de mettre fin au régime dit "de transition", en place depuis le renversement de Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina en 2009.
Ce refus apparent de Rajoelina de respecter la règle du jeu ne manquera pas de relancer les spéculations sur sa réelle volonté d'ouvrir la voie à une élection libre et démocratique et d'attiser la colère des candidats qui ont joué le jeu et posé leur démission dans les délais.
"Ce n'est pas aux candidats d'anticiper la tenue ou pas d'une élection. Pour le moment, la loi exige une démission des candidats (occupant un mandat public) alors il faut s'y conformer", s'est offusquée Brigitte Rasamoelina, candidate et membre du Conseil de Transition (CT, équivalent de l'Assemblée Nationale), fustigeant ceux qui "se croient au dessus des lois".
La communauté internationale, notamment l'Union européenne, ulcérée que M. Rajoelina ait déposé sa candidature alors qu'il s'était engagé à rester à l'écart, a déjà suspendu une partie de ses financements pour l'organisation du scrutin, et menacé de ne pas en reconnaître le résultat.
"Ce n'est pas le président de la Transition qui décide du calendrier électoral. Nous allons consulter l'Union Africaine et la SADC (Communauté de développement d'Afrique austral) et prendre des décisions en conséquence", a réagi l'ambassadeur de l'UE à Madagascar, Leonidas Tezapsidis, joint par l'AFP au téléphone.
M. Rajoelina met en cause la responsabilité de ses deux principaux adversaires: Mme Lalao Ravalomanana, épouse de l'ex-président renversé Marc Ravalomanana, et Didier Ratsiraka, ancien chef d'Etat durant plus de 20 ans, qui ont déposé leurs candidatures alors qu'ils sont en principe inéligibles, faute de résider dans l'île.
Le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine (UA) a laissé entendre qu'il ne reconnaîtrait pas une victoire de l'un de ces trois candidats. La communauté internationale a en effet fait pression pour qu'aucun des protagonistes de la crise de 2009 ne se présente.
Des sanctions seront envisagées si les trois candidats persistent à rester dans la course et si M. Rajoelina ne démissionne pas, ont prévenu des sources diplomatiques européennes.
L'instance européenne qui devait effectivement prendre en charge l'impression des bulletins uniques a suspendu les fonds dédiés à cette mission. C'est désormais l'Afrique du Sud qui va financer cette opération.
Doutes sur la tenue du scrutin
En attendant la tenue d'une élection juste et transparente, la Grande Ile, privée des aides internationales depuis quatre ans, s'enfonce dans la pauvreté.
Et à moins de deux mois de la présidentielle, la tenue des élections dans les délais est incertaine. Même si la Commission électorale a rappelé vendredi qu'une annulation ou un report des élections n'était pas possible, sauf cas de force majeure.
Lundi soir, la moitié des candidats concernés par l'obligation de quitter leur fonction gouvernementale avaient effectivement démissionné: Pierrot Rajaonarivelo, ministre des Affaires Etrangères, Brigitte Rasamoelina, membre du Conseil de Transition, Hajo Andrianainarivelo, vice-Premier ministre en charge de l'Aménagement du territoire, Camille Vital, ambassadeur auprès des Nations Unies à Genève, Faharo Ratsimbelson, chef de région, Sylvain Rabetsaroana, Alain Tehindrazanarivelo et Roland Ratsiraka, membres du Conseil Supérieur de la Transition (CST, équivalent du Sénat).
Mais les doutes sur la tenue des élections dans les délais ont poussé certains candidats à poser leur démission "sous réserve" du respect du calendrier électoral.
Le ministre de la Fonction Publique Tabera Randriamanantsoa, a quant à lui carrément refusé de quitter son poste, notamment parce qu'"Andry Rajoelina ne va pas démissionner", a déclaré son représentant à la presse, mettant en doute la tenue de l'élection dans les temps. source : lepoint.fr
"Il est encore impensable pour moi de démissionner", a déclaré Andry Rajoelina. Dans la lettre qu'il a fait porter à la Cour électorale spéciale (CES), il a demandé un report d'un mois. Ce texte a été lu à la télévision en début de soirée.
Selon la feuille de route approuvée par la communauté internationale, et signée par la quasi-totalité des partis politiques malgaches en 2011, tous les candidats à l'élection présidentielle du 24 juillet, occupant des fonctions de gouvernement, auraient dû démissionner ce lundi avant 16H00 (13H00 GMT). Mais à l'heure fixée par la loi, M. Rajoelina a fait porter sa missive à la CES.
"C'est une manoeuvre dilatoire, il (Andry Rajoelina) joue sur la demande de report des forces armées qui jusque là, ne s'étaient pas impliquées. Il y a un lien, probablement une entente tacite entre les deux", a analysé Jean Eric Rakotoarisoa, juriste et professeur de droit constitutionnel.
L'élection présidentielle doit permettre de ramener au pouvoir un président élu et de mettre fin au régime dit "de transition", en place depuis le renversement de Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina en 2009.
Ce refus apparent de Rajoelina de respecter la règle du jeu ne manquera pas de relancer les spéculations sur sa réelle volonté d'ouvrir la voie à une élection libre et démocratique et d'attiser la colère des candidats qui ont joué le jeu et posé leur démission dans les délais.
"Ce n'est pas aux candidats d'anticiper la tenue ou pas d'une élection. Pour le moment, la loi exige une démission des candidats (occupant un mandat public) alors il faut s'y conformer", s'est offusquée Brigitte Rasamoelina, candidate et membre du Conseil de Transition (CT, équivalent de l'Assemblée Nationale), fustigeant ceux qui "se croient au dessus des lois".
La communauté internationale, notamment l'Union européenne, ulcérée que M. Rajoelina ait déposé sa candidature alors qu'il s'était engagé à rester à l'écart, a déjà suspendu une partie de ses financements pour l'organisation du scrutin, et menacé de ne pas en reconnaître le résultat.
"Ce n'est pas le président de la Transition qui décide du calendrier électoral. Nous allons consulter l'Union Africaine et la SADC (Communauté de développement d'Afrique austral) et prendre des décisions en conséquence", a réagi l'ambassadeur de l'UE à Madagascar, Leonidas Tezapsidis, joint par l'AFP au téléphone.
M. Rajoelina met en cause la responsabilité de ses deux principaux adversaires: Mme Lalao Ravalomanana, épouse de l'ex-président renversé Marc Ravalomanana, et Didier Ratsiraka, ancien chef d'Etat durant plus de 20 ans, qui ont déposé leurs candidatures alors qu'ils sont en principe inéligibles, faute de résider dans l'île.
Le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine (UA) a laissé entendre qu'il ne reconnaîtrait pas une victoire de l'un de ces trois candidats. La communauté internationale a en effet fait pression pour qu'aucun des protagonistes de la crise de 2009 ne se présente.
Des sanctions seront envisagées si les trois candidats persistent à rester dans la course et si M. Rajoelina ne démissionne pas, ont prévenu des sources diplomatiques européennes.
L'instance européenne qui devait effectivement prendre en charge l'impression des bulletins uniques a suspendu les fonds dédiés à cette mission. C'est désormais l'Afrique du Sud qui va financer cette opération.
Doutes sur la tenue du scrutin
En attendant la tenue d'une élection juste et transparente, la Grande Ile, privée des aides internationales depuis quatre ans, s'enfonce dans la pauvreté.
Et à moins de deux mois de la présidentielle, la tenue des élections dans les délais est incertaine. Même si la Commission électorale a rappelé vendredi qu'une annulation ou un report des élections n'était pas possible, sauf cas de force majeure.
Lundi soir, la moitié des candidats concernés par l'obligation de quitter leur fonction gouvernementale avaient effectivement démissionné: Pierrot Rajaonarivelo, ministre des Affaires Etrangères, Brigitte Rasamoelina, membre du Conseil de Transition, Hajo Andrianainarivelo, vice-Premier ministre en charge de l'Aménagement du territoire, Camille Vital, ambassadeur auprès des Nations Unies à Genève, Faharo Ratsimbelson, chef de région, Sylvain Rabetsaroana, Alain Tehindrazanarivelo et Roland Ratsiraka, membres du Conseil Supérieur de la Transition (CST, équivalent du Sénat).
Mais les doutes sur la tenue des élections dans les délais ont poussé certains candidats à poser leur démission "sous réserve" du respect du calendrier électoral.
Le ministre de la Fonction Publique Tabera Randriamanantsoa, a quant à lui carrément refusé de quitter son poste, notamment parce qu'"Andry Rajoelina ne va pas démissionner", a déclaré son représentant à la presse, mettant en doute la tenue de l'élection dans les temps. source : lepoint.fr