Fort de son expérience en matière de protection maternelle et infantile, le Conseil général a formé 25 sages-femmes de Ngazidja. En vis...
Fort de son expérience en matière de protection maternelle et infantile, le Conseil général a formé 25 sages-femmes de Ngazidja.
En visite aux Comores cette semaine, Stéphane Troussel, Président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis, rencontre les acteurs locaux impliqués dans les actions en faveur de la santé définies par le protocole de coopération décentralisée signé en 2011 entre la collectivité et l’Association des maires de Ngazidja. Ce sera l’occasion de constater sur place l’apport de la formation de 25 sages-femmes de Ngazidja, le suivi des actions de sensibilisation autour du Sida et de faire le point quant aux échanges entre un médecin de PMI de Mboueni avec le service de PMI de la Seine-Saint-Denis.
Des projets qui répondent à des besoins
« Les projets entrepris émanent toujours d’une demande, d’un besoin sur place », précise Lino Ferreira, chef du service Relations internationales et coopération décentralisée du Conseil général. « Chaque projet comprend une mission où l’on travaille avec des cabinets d’expertise, des ingénieurs sont envoyés sur place et il existe toujours un volet formation », explique-t-il.
Beaucoup de femmes meurent des suites d’une grossesse ou d’un accouchement.
Ainsi, aux Comores, l’accès à des soins de santé de qualité demeure la première des principales dimensions d’amélioration du bien-être, selon les perceptions des populations. Car ici, beaucoup de femmes meurent des suites d’une grossesse ou d’un accouchement, surtout à cause d’un taux de fécondité élevé et de la forte prévalence des accouchements réalisés à domicile, souvent sans l’aide d’une personne qualifiée (38%). Ici aussi, la proportion des enfants de 5 ans et moins ayant été amenés dans une formation médicale pour les soins post-natals est très faible (39%), surtout à Ngazidja. Là, beaucoup de femmes donnent naissance à des mort-nés (23%), particulièrement en milieu rural (44,2%). « Actuellement, avance Lino Ferreira, l’Union des Comores est dans l’incapacité de pratiquer une césarienne. Alors, les femmes vont jusqu’à Mayotte pour accoucher. En 2011, 9000 accouchements ont été ainsi recensés à Mayotte, de fait de l’impossibilité sur les trois autres îles de gérer pleinement une grossesse délicate ».
25 sages-femmes formées
Lorsque les femmes bénéficient de soins prénataux, dans les 2/3 des cas, ce sont surtout les sages-femmes qui sont consultées. D’où l’importance de la formation de professionnels. En mars 2012, deux professionnels du Conseil général ont participé à la formation de 25 sages-femmes venues de l’île de Ngazidja. La formation, effectuée dans les locaux de l’école de santé publique, portait sur la prise en charge du nouveau-né à la naissance. Une journée de formation pratique a ensuite été dispensée au sein des services de maternité et de réanimation néo-natale de hôpital El Maarouf à Moroni. « Il a également été question de la promotion de l’allaitement maternel, afin que les femmes aient le moins recours possible à du lait en poudre utilisé avec de l’eau de mauvaise qualité, ou non potable », poursuit Lino Ferreira.
Des échanges ici et là-bas
La préparation de cette formation a permis la création de deux comités santé, l’un en Seine-Saint-Denis, l’autre aux Comores, qui peuvent maintenant échanger des informations et envisager ensemble la suite de la coopération. Ce collectif permet d’impliquer des personnels de la PMI ayant des compétences spécifiques, bien au-delà des personnels qui seront susceptibles de se déplacer là-bas. Pour la Seine-Saint-Denis, ces échanges devraient permettre de mieux prendre en compte la situation des femmes originaires des Comores.
Accueil d’un médecin de la PMI de Mboueni
Parallèlement, la doctoresse Allaouia Cheikh Soilihi, médecin de la PMI de Mboueni, s’est rendue en Seine-Saint-Denis. Il s’agissait pour cette professionnelle de la santé de participer à des consultations, des visites à domicile, de rencontrer des partenaires institutionnels et associatifs, d’assister à des formations… le tout dans le but d’identifier des expériences bonnes à prendre aux Comores pour une meilleure prise en charge de la mère et de l’enfant.