Après Transports aériens, le dossier noir en 2006, Crashs aériens ce que l'on vous cache en 2007, que nous avons eu l'occasion ...
TRANSPORT AÉRIEN
« La sécurité aérienne est un trompe-l'œil : tricheries sur la maintenance, décollages en plein cyclone, pilotes SDF, alcoolisés, voire drogués, sous-formés, organes de contrôle aux abonnés absents, corruption, trafics d'heures de vol, pilotes épuisés, trafics de pièces, impunité généralisée, pression sur les emports de kérosène, omerta et vendetta font aussi partie du jeu de l'aérien. Plus qu'un secteur, c'est devenu un « milieu », car il brasse des capitaux monstrueux… Le grand public est manipulé parce que le business doit fonctionner : Les passagers doivent monter dans les avions… coûte que coûte. »
Dans sa préface, François Nénin donne le ton. Comme dans ses ouvrages précédents, la Réunion n'est pas oubliée. Notre confrère consacre tout un chapitre à Air Austral.
Il revient en détail sur une affaire que nos lecteurs connaissent bien, celle du décollage acrobatique d'un Boeing 777 d'Air Austral lors du cyclone Gamède
Sur ce dossier, on n'avait jusqu'à présent que le témoignage de l'officier pilote, David Rocher, aux commandes ce soir-là. Licencié depuis pour avoir dénoncé au sein d'Air Austral des manquements graves aux règles de sécurité, David Rocher a obtenu la condamnation de la compagnie pour harcèlement moral.
François Nénin lui a retrouvé un passager embarqué sur ce vol. Le témoignage de l'instituteur suisse Pascal Siggen est édifiant et vient conforter s'il en était besoin les dires de David Rocher.
« Je m'attendais à ce qu'Air Austral annule mais non, la compagnie réunionnaise a maintenu notre retour vers Paris prévu à 21 h 30, en l'avançant seulement à 19 h 30… On enregistre et on voit décoller un unique avion vers 13 heures, le personnel applaudit, car c'était une prouesse tant la tempête était déjà impressionnante. On avait encore six heures à attendre. On entre dans l'aérogare déserte. Il pleuvait tellement qu'une partie du faux plafond s'est écroulée. C'était étrange, il n'y avait plus que nous qui attendions un vol. Le Boeing 777 d'Air Austral arrive, déchargeant des passagers en provenance de Mayotte, choqués par l'importance des turbulences.
Certains disent qu'ils ne remonteront plus dans un avion. Les gens de Mayotte ont dit que c'était terrible, mais on avait confiance. Ils ne prendront pas le risque. Il y avait des turbulences même au sol, l'avion était secoué ! Après le décollage, on a viré à gauche, j'ai eu le sentiment de tomber. C'était le chaos total, des turbulences comme je n'en ai jamais connu ».
Certains disent qu'ils ne remonteront plus dans un avion. Les gens de Mayotte ont dit que c'était terrible, mais on avait confiance. Ils ne prendront pas le risque. Il y avait des turbulences même au sol, l'avion était secoué ! Après le décollage, on a viré à gauche, j'ai eu le sentiment de tomber. C'était le chaos total, des turbulences comme je n'en ai jamais connu ».
François Nénin ne s'arrête pas à cette affaire du cyclone Gamède. Il passe en revue tous les manquements à la sécurité qui ont émaillé l'histoire d'Air Austral sous l'ère Ethève. Ce voyage au cœur de l'insécurité aérienne n'est pas destiné à surfer sur la peur de l'avion, tous les avions ne sont pas dangereux. Nous avons raison d'avoir peur de certains d'entre eux, de certaines compagnies, de certains pilotes. Les passagers doivent avoir voix au chapitre. » A méditer.
Alain Dupuis : journal de la Réunion
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