Les résultats annuels d'Iliad, sa maison mère, sont une bonne surprise pour le marché. Iliad n'en finit plus de surprendre le marché...
Les résultats annuels d'Iliad, sa maison mère, sont une bonne surprise pour le marché.
Iliad n'en finit plus de surprendre le marché. Après avoir annoncé en février un chiffre d'affaires 2012 et des recrutements d'abonnés supérieurs aux attentes, l'enfant terrible des télécoms françaises a publié hier des bénéfices plus copieux que prévu pour son exercice écoulé. Une gageure pour un groupe qui vient de devenir opérateur mobile et qui est en pleine phase d'investissement. Certes, le résultat net a chuté de 26 % en un an, à 187 millions d'euros. Mais c'est un moindre mal pour une entreprise dont le chiffre d'affaires vient juste de dépasser 3 milliards d'euros, et qui en a investi presque le tiers dans son réseau en 2012 - soit 945,2 millions. L'excédent brut d'exploitation, quant à lui, n'est pas du tout déprimé puisqu'il grimpe de 10,5 % ,à 921 millions.
Cette bonne santé tient bien sûr à la croissance de l'activité fixe. Le groupe a capté la moitié des recrutements nets dans l'ADSL en 2012. Cela lui a permis d'engranger de confortables bénéfices, d'autant plus que les détenteurs de la dernière Freebox « Révolution » dépensent plus que les autres (revenu moyen 38 de euros par mois contre 36 euros par client fixe Iliad en moyenne), et que le groupe a continué à dégrouper les lignes de cuivre à vive allure afin d'accroître sa rentabilité.
Mais le mobile aussi a créé la surprise. Alors que Free Mobile n'est entré sur le marché que le 10 janvier 2012, sa perte brute d'exploitation (Ebitda), un indicateur capital pour les analystes financiers, s'est limitée à 46 millions durant l'année. Mieux : au deuxième semestre, cette perte n'était déjà plus que de 2 millions d'euros... « Nous nous sommes tous fourvoyés dans nos modèles de rentabilité », reconnaît un analyste financier, en citant un revenu moyen par abonné plus important qu'escompté, mais aussi des coûts encore moins élevés. « L'itinérance avec Orange ne leur coûte pas si cher que ça, sinon Iliad n'afficherait pas une marge brute de 25 % », poursuit-il. On estime que l'opérateur reverse de 500 à 700 millions d'euros par an à France Télécom pour utiliser le réseau de son concurrent.
L'inconnue réglementaire
A la décharge des analystes trop pessimistes, dans son acte de candidature pour la quatrième licence mobile, Free prévoyait un excédent brut d'exploitation « positif à fin 2014, soit trois ans environ après le lancement commercial des services ». Il est possible que le groupe aille un peu plus vite que la mesure. Il a déjà atteint quasiment 8 % de part de marché mobile alors qu'il s'était fixé pour objectif 15 %, sans donner d'horizon précis. Iliad avait également prévu d'atteindre 4 milliards de chiffre d'affaires en 2015, grâce à l'apport du mobile. Mais, en une année, la moitié du chemin a déjà été parcourue.
La grande inconnue demeure réglementaire. Sans le réseau partenaire d'Orange, Free Mobile serait bien en peine de fournir un service satisfaisant à 5,2 millions de clients mobiles. La semaine dernière, l'Autorité de la concurrence a fait savoir que cette itinérance nationale constituait un avantage qui devrait prendre fin à horizon 2018, avec une extinction par plaques au fur et à mesure que chaque zone géographique sera couverte par Free Mobile au sens retenu par le régulateur. Selon Xavier Niel, fondateur et premier actionnaire d'Iliad, le taux de couverture est déjà proche de 50 % de la population, mais la proportion de trafic passant sur le réseau propre de Free est vraisemblablement plus proche de 30 %. La balle est désormais dans le camp de l'Arcep, qui va pouvoir régler le rythme du basculement, avec potentiellement une pression accrue sur les investissements d'Iliad.
Par SOLVEIG GODELUCK
Les échos

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