Dans le cadre du 2 décembre, Journée Internationale pour l’abolition de l’esclavage de l’ONU , la Fondation du Mémorial de la traite des no...
Dans le cadre du 2 décembre, Journée Internationale pour l’abolition de l’esclavage de l’ONU, la Fondation du Mémorial de la traite des noirs a interpellé les ambassades des pays arabes accrédités à Paris.
Un rassemblement symbolique devant l’ambassade du Maroc, organisé par
la Fondation du Mémorial de la traite des noirs présidée par Karfa
Diallo.
Inévitablement associée à son aspect occidental, la traite d’esclaves
africains a aussi concerné le Maghreb et le monde arabe. Le plus grand
commerce négrier de l’Histoire a permis la déportation de 40% des 42
millions de personnes victimes de toutes les traites nègrières, vers le
Maroc, en Algérie, en Arabie Saoudite, en Égypte, etc.
Par le Sahara et par les voies maritimes 14 millions d’esclaves
furent vendus avec de l’ébène, de l’or et de l’ivoire par des chefs
subsahariens contre des chevaux, du sel, des armes et des produits
manufacturés. Pages, domestiques, eunuques, concubines, soldats, main
d’œuvre agricole, pêcheurs de perles, nourrices, chanteuses, mineurs
pour le sel, l’or et les pierres précieuses. Jeunes hommes, femmes et
enfants employés pendant 14 siècles dans des conditions épouvantables,
déshumanisantes. Quasi inexistants les descendants d’esclaves noirs sont
remplacés aujourd’hui par une importante population immigrée qui subit
les affres d’un racisme et d’une discrimination enracinés dans une
amnésie totale du passé négrier de ces pays.
Ce lourd héritage occulté par les États arabes demeure une réalité du
21ème siècle. Sous des formes différentes, l’esclavage de centaines de
milliers d’adultes et d’enfants noirs est une honte pour les pays du
Golfe mais aussi pour la majorité des pays arabes. Après l’important
travail de mémoire sur la traite des noirs entrepris par les nations
occidentales (lois, musées et initiatives de la société civile) et de
plus en plus par l’Afrique noire (1ère loi africaine au Sénégal et
nombreux lieux de mémoire), il importe que le monde arabe ouvre ce
chapitre de son histoire pour dessiner un quotidien plus humain pour ses
populations. Cette longue pénitence du noir en Afrique et en Arabie
commence à être interrogée par de courageux chercheurs devant
l’indifférence des États d’Afrique sub-saharienne, du Maghreb et des
pays arabes.
En dehors de toute diabolisation et de toute victimisation, la
Fondation du Mémorial de la Traite des Noirs exige de sortir de l’oubli,
ces esclaves aussi, de leur rendre justice et leur dignité dans la
contribution, pour le meilleur et le pire, au progrès de l’Humanité. La
Fondation va envoyer une Adresse à toutes les Ambassades représentées à
Paris, pour les sensibiliser sur la nécessité de déclarer la traite des
noirs et l’esclavage Crimes contre l’Humanité.
Source : SENENEWS.COM
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