Les deux candidats à la présidence de l'UMP ont multiplié les politesses pour masquer leur rivalité devant les caméras de France 2, jeu...
Les deux candidats à la présidence de l'UMP ont multiplié les politesses
pour masquer leur rivalité devant les caméras de France 2, jeudi soir.
Dans la coulisse, le duel entre Jean-François Copé et François Fillon fait rage. De SMS assassins en petites phrases, les deux camps s'affrontent sans merci pour la présidence de l'UMP. Mais devant les caméras de France 2, les deux hommes ont joué une partition bien différente, jeudi soir. Réservant leurs piques pour la partie de l'émission durant laquelle ils se trouvaient seuls face aux journalistes, l'actuel patron de l'UMP et l'ancien Premier ministre ont passé leur temps à refuser le combat. Chacun a certes tenu son rôle: François Fillon, ex-Premier ministre qui ne veut pas se départir de la hauteur qu'imposait son ancienne fonction, Jean-François Copé qui se revendique «pugnace» et se montre parfois tendu.
Le choix même d'un «débat» sans interpellation directe des candidats entre eux ne laissait pas présager un affrontement retentissant. Et François Fillon a tout dit dans les premières secondes de sa prise de parole face à son adversaire: «Heureusement qu'il n'y a pas tellement de différences entre nos programmes!» Jean-François Copé, guère plus décidé à prendre ses distances avec son concurrent, a évoqué «un respect total» entre les deux hommes et souligné qu'ils partagent «beaucoup de points communs». Comme si les deux prétendants à la tête du premier parti d'opposition s'étaient inspirés... des débats de la primaire socialiste, il y a un peu plus d'un an. Entre les candidats réunis sur le même plateau de France 2, une sorte de complicité avait primé sur les tentatives de David Pujadas de souligner leurs différences. Il ne fallait alors pas donner l'image d'un PS prompt au pugilat en public. Jeudi soir, les deux représentants de l'UMP se sont bien gardés d'y céder eux-mêmes. Il ne fut question que de «tendre la main à Jean-François» au soir d'une éventuelle victoire ou encore, d'ajouter «je partage entièrement cette analyse» sur la question du sort à réserver aux 35 heures -il s'agit pour les deux candidats de s'en débarrasser pour de bon.
C'est finalement par leur personnalité que Jean-François Copé et François Fillon se sont vraiment distingués. Sans surprise, le maire de Meaux -il a mentionné à de nombreuses sa ville- a tapé sur ses cibles favorites, «les bien-pensants» et «la presse parisienne», pour mieux défendre son concept de «droite décomplexée». L'ex-chef du gouvernement a pour sa part défendu son bilan, assurant qu'il ne souhaitait pas faire l'inventaire d'un sarkozysme dont il a été le principal acteur. Dans le domaine de l'hommage rendu à l'ancien Président, les deux hommes ont joué différemment: Copé a répété son nom à plusieurs reprises pour jurer qu'il s'effacerait devant lui s'il devait revenir en 2017, Fillon a glissé qu'il avait récemment dîné avec lui. A croire que le candidat le plus légitime à la présidence de l'UMP eût été Nicolas Sarkozy.
Adrien Gaboulaud - Parismatch.com
Titre : lepoint.fr
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Dans la coulisse, le duel entre Jean-François Copé et François Fillon fait rage. De SMS assassins en petites phrases, les deux camps s'affrontent sans merci pour la présidence de l'UMP. Mais devant les caméras de France 2, les deux hommes ont joué une partition bien différente, jeudi soir. Réservant leurs piques pour la partie de l'émission durant laquelle ils se trouvaient seuls face aux journalistes, l'actuel patron de l'UMP et l'ancien Premier ministre ont passé leur temps à refuser le combat. Chacun a certes tenu son rôle: François Fillon, ex-Premier ministre qui ne veut pas se départir de la hauteur qu'imposait son ancienne fonction, Jean-François Copé qui se revendique «pugnace» et se montre parfois tendu.
Le choix même d'un «débat» sans interpellation directe des candidats entre eux ne laissait pas présager un affrontement retentissant. Et François Fillon a tout dit dans les premières secondes de sa prise de parole face à son adversaire: «Heureusement qu'il n'y a pas tellement de différences entre nos programmes!» Jean-François Copé, guère plus décidé à prendre ses distances avec son concurrent, a évoqué «un respect total» entre les deux hommes et souligné qu'ils partagent «beaucoup de points communs». Comme si les deux prétendants à la tête du premier parti d'opposition s'étaient inspirés... des débats de la primaire socialiste, il y a un peu plus d'un an. Entre les candidats réunis sur le même plateau de France 2, une sorte de complicité avait primé sur les tentatives de David Pujadas de souligner leurs différences. Il ne fallait alors pas donner l'image d'un PS prompt au pugilat en public. Jeudi soir, les deux représentants de l'UMP se sont bien gardés d'y céder eux-mêmes. Il ne fut question que de «tendre la main à Jean-François» au soir d'une éventuelle victoire ou encore, d'ajouter «je partage entièrement cette analyse» sur la question du sort à réserver aux 35 heures -il s'agit pour les deux candidats de s'en débarrasser pour de bon.
Fillon et Copé ne veulent pas rompre avec Sarkozy et se disputent l'héritage du Président
Seuls quelques points précis ont laissé entrevoir quelques nuances de fond entre Jean-François Copé et François Fillon. Alors que le premier assumait avec force ses propos fracassants sur le racisme anti-blanc et les agressions liées aux pains au chocolat, le second admettait avec réserve «qu'il ne l'aurait pas dit comme ça». «Où est le problème?», a alors semblé apostropher le secrétaire général de l'UMP, qui n'a pourtant pas harcelé plus avant son adversaire. La question de l'attitude à adopter face au Front national a pu opposer les deux hommes dans le passé, mais ils semblent aujourd'hui en accord sur le «ni-ni» prôné par Jean-François Copé. François Fillon a estimé qu'«on ne peut pas demander aux électeurs de l'UMP de voter pour le PS», tout juste a-t-il tenu à souligner qu'il ne confondait pas le parti de la rue de Solférino avec le FN. Enfin, les deux hommes s'opposent avec la même fermeté au mariage homosexuel, mais François Fillon, s'il était maire, respecterait une éventuelle loi dans ce sens, quand son adversaire déléguerait la tâche de marier les couples de même sexe à ses adjoints.C'est finalement par leur personnalité que Jean-François Copé et François Fillon se sont vraiment distingués. Sans surprise, le maire de Meaux -il a mentionné à de nombreuses sa ville- a tapé sur ses cibles favorites, «les bien-pensants» et «la presse parisienne», pour mieux défendre son concept de «droite décomplexée». L'ex-chef du gouvernement a pour sa part défendu son bilan, assurant qu'il ne souhaitait pas faire l'inventaire d'un sarkozysme dont il a été le principal acteur. Dans le domaine de l'hommage rendu à l'ancien Président, les deux hommes ont joué différemment: Copé a répété son nom à plusieurs reprises pour jurer qu'il s'effacerait devant lui s'il devait revenir en 2017, Fillon a glissé qu'il avait récemment dîné avec lui. A croire que le candidat le plus légitime à la présidence de l'UMP eût été Nicolas Sarkozy.
Adrien Gaboulaud - Parismatch.com
Titre : lepoint.fr
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