Sur quoi d’autre pourrait-on miser autrement ? Les opportunités de diversification économiques des Comores sont rares. La petite superficie...
Sur quoi d’autre pourrait-on miser autrement ? Les opportunités de diversification économiques des Comores sont rares. La petite superficie du territoire, l’insularité, l’éloignement du pays sont autant de caractéristiques qui désavantagent le développement du pays.
Cela se traduit par un petit marché intérieur, une forte dépendance à l’exportation, un manque d’économie d’échelle amplifiée par l’éloignement, une gamme étroite de ressources, l’éloignement des principaux marchés (principales contraintes propres aux Petits Etats Insulaires en Développement – PEID – comme les Comores).
Beaucoup d’études ont révélé le rôle prépondérant que le tourisme a joué. A titre d’exemple, Ayres (2000), dans son étude “Le tourisme comme un passeport pour le développement dans les petits Etats : réflexions sur Chypre”, a expliqué que le tourisme avait permis l’ouverture de nouveaux marchés pour surmonter les obstacles au commerce tels que les tarifs ou les quotas. Il a mentionné le cas de Chypre (ancien PEID), qui a connu une croissance dans le tourisme lequel a eu des effets positifs sur l’emploi, la création d’emplois dans les hôtels et restaurants, mais aussi, plus largement encore, la création d’emplois dans le secteur bancaire, financement, construction, etc.
Lewis (2005) a utilisé le terme de « force vitale » pour qualifier le tourisme dans les petits États insulaires des Caraïbes. Ainsi, le tourisme dans les Caraïbes aurait généré 15,5% des emplois en 2004 avec une prévision de 17,1% en 2014. La contribution du tourisme à l’économie des Caraïbes est indéniable car il peut « diversifier l’économie des Caraïbes, stimuler l’entrepreneuriat, catalyser les investissements, créer un grand nombre d’emplois durables et d’aider au développement social dans les communautés locales ».
Le tourisme est un secteur d’activité prometteur qui, correctement planifié et géré, pourrait contribuer au développement de nos îles. En effet, il s’agit d’éviter la compétition pour l’utilisation des terres entre l’agriculture et le tourisme par exemple ou encore éviter que des entreprises internationales “effacent” les bénéfices économiques réalisés par le pays parce quils détiendraient la plupart des infrastructures ! Des recherches ont suggéré qu’une grande partie du prix payé par les touristes pour leurs vacances revenait à la société multinationale qui possède les infrastructures (compagnies aériennes, hôtel, …).
Il y a une adhésion générale à l’idée que le tourisme est un moyen efficace pour le développement des PEID. Par développement, comprenez une amélioration économique et sociale, un changement positif vécu par le territoire. Le tourisme est considéré comme une option de choix pour ces états dont les ressources restent limitées (Telfer, 2002). Cette idée a été également soutenu en 1994 par les Nations Unies (BPOA, 1994) qui estiment que le tourisme est l’une des rares options de développement offertes à ces PEID.
L’archipel des Comores reste une destination intime et très peu connue à ce jour, alors qu’il a des prédispositions pour devenir une destination privilégiée pour les nombreux adeptes d’un tourisme équitable, solidaire et durable. En effet, de plus en plus de voyageurs recherchent une alternative au tourisme dit de masse et privilégient un tourisme visant au respect des habitants et de leur mode de vie dans un esprit de rencontre, d’échange, de partage et d’ouverture (il n’y a qu’à voir l’engouement pour les destinations comme le Costa Rica , une référence en matière de tourisme durable et écologique !)
Alors pourquoi pas nous ? L’archipel possède de nombreux atouts touristiques à même de séduire les touristes. Nous avons une culture authentique et des traditions riches, des sites naturels d’exception, des possibilités de loisirs, une population accueillante, un patrimoine riche, etc…
Ensemble, introduisons les Îles Comores comme cette « nouvelle » destination touristique !
Quelques références
Ayres, R. (2000) Tourism as a passport to development in small states : reflections on Cyprus, International Journal of Social Economics
(BARBADOS PROGRAMME OF ACTION), 25 April-6 May 1994, Global Conference on the Sustainable Development of Small Island Developing States, Report of the global conference on the sustainable development of Small Island Developing States, Bridgetown, Barbados
Lewis, A. (2005) Rationalising a Tourism Curriculum for Sustainable Tourism Development in Small Island States : A Stakeholder Perspective, Journal of Hospitality, Leisure, Sport ant Tourism Education, 4.
Telfer, D.J. (2002) Tourism and regional development issues. In : Sharpley, R. and Telfer, D.J. (eds) (2002)Tourism and Development. Concepts and Issues, pp.112-148
Auteur : ATIC
Site web: http://atic.massiwa.com/