PARIS, 10 mars 2012 (AFP) - Suppression du mot race dans la Constitution: c'est par cette annonce symbolique que François Hollande a lan...
PARIS, 10 mars 2012 (AFP) - Suppression du mot race dans la Constitution: c'est par cette annonce symbolique que François Hollande a lancé samedi le rassemblement des ultramarins, déplorant les discriminations contre lesquelles il a avancé une série de mesures.
"Il n'y a pas de place dans la République pour la race. Et c'est pourquoi je demanderai au lendemain de la présidentielle au Parlement de supprimer le mot race de notre Constitution" où il figure dans son article premier, a déclaré le candidat socialiste, chaudement applaudi, lors d'un meeting consacré à l'Outre-mer à Paris.
Et c'est au gymnase Jean-Jaurès (XIXe arrondissement), comme il y a cinq pour Ségolène Royal, que le candidat du PS est venu détailler sa vision de l'outre-mer, dans une atmosphère chauffée par des artistes ultramarins, dont le leader du groupe Kassav Jacob Desvarieux.
M. Hollande a fait l'éloge de la "diversité" - "vous incarnez ce que notre pays a de plus précieux: sa diversité et cette diversité, c'est notre identité" - et comparé la France à "un grand archipel", 2e puissance maritime mondiale grâce à ses outre-mer, devant une assistance acquise où siégeaient sa compagne, une dizaine de parlementaires d'outre-mer, dont Victorin Lurel, "M. Outre-mer" de la campagne, et des élus parisiens, le maire Bertrand Delanoë et George Pau-Langevin en tête.
Il a lancé un appel à une "participation massive" des quelque 1,6 million d'électeurs ultramarins au scrutin du 22 avril, "enfin le 21 pour certains", en raison des décalages horaires. L'occasion de se "rappeler (le) 21 avril" 2002 et de mettre en garde "contre la tentation de la colère et du vote extrême" qui serait "un comble". Dans certains territoires, le Front national est crédité de 8%, du jamais vu, selon M. Lurel, député de Guadeloupe.
François Hollande a décliné les différentes formes de discrimination subies par les ultramarins habitant dans les territoires ou en métropole.
Sur la question de l'éloignement et son pendant de "continuité territoriale", il s'est engagé à chercher "des prix plafond" pour les billets d'avion. Pour les fonctionnaires originaires d'outre-mer, les critères d'attribution du congé bonifié seront "clarifiés" et "mieux appliqués". Il compte aussi renforcer l'Agence pour la mobilité afin de permettre à plus de jeunes de venir poursuivre les études hors de leur territoire.
Il a remporté un vif succès en parlant des tarifs "prohibitifs" des télécommunications: il s'est engagé à un "alignement en 2013" des prix des communications entre les DOM et l'hexagone sur ceux à l'intérieur de la métropole.
Pour lutter contre les discrimination pour la recherche d'un logement ou d'un emploi, M. Hollande veut rendre compétente en ces domaines la Délégation interministérielle pour l'égalité des chances des ultramarins, qui aura aussi la tutelle d'un observatoire ad hoc.
Il veut aussi relancer le projet d'une Cité de l'outre-mer, rattacher le ministère de l'outre-mer à Matignon, mais aussi "veiller" à l'incorporation des données des outre-mer dans les statistiques officielles "y compris du chômage", aux contenus scolaires sur la "colonisation et l'esclavage". Il envisage des cours de créole à l'école ou encore un renforcement de la chaîne publique France O.
Il a bien sûr vilipendé les "monopoles et situations de rente" en cause dans les problèmes de vie chère, assurant qu'il "valoriserait la concurrence", prendrait des "mesures contraignantes" et chercherait des "dérogations aux règles européennes" pour que les DOM puissent importer des denrées de leurs zones géographiques.
Après son voyage aux Antilles et en Guyane en janvier, François Hollande est attendu à la fin du mois à Mayotte et à la Réunion, deux départements qui ont connu récemment des mouvements sociaux contre la vie chère. Par Sophie LAUTIER | AFP
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