Rémi Ochlik, mort le 22 février à Homs Un obus a frappé, mercredi matin 22 février à Homs, un « centre de presse » installé par l’oppo...
Rémi Ochlik, mort le 22 février à Homs |
Un obus a frappé, mercredi matin 22 février à Homs, un « centre de presse » installé par l’opposition à Homs. D’après la chaîne séoudienne al-Arabiya, deux journalistes occidentaux, la Britannique Marie Colvin – du Sunday Times – et le Français Rémi Ochlik ont été tués. Ce dernier n’avait pas trente ans, mais il avait reçu un prix pour ses photo-reportages sur le printemps arabe en Tunisie. Trois ou quatre de leurs confrères ont été blessés. Reuters parle de « roquettes » qui ont frappé les journalistes alors qu’ils tentaient d’évacuer un immeuble. Reste à savoir d’où venait l’obus meurtrier. L’AFP indiquait ce matin qu’aucun témoin n’avait pu établir si le projectile « avait été tiré par un rebelle syrien ou s’il s’agissait d’un tir de l’armée syrienne« . Dans ce dernier cas, ce serait un effet collatéral des combats de rues et d’immeubles qui font rage depuis une quinzaine de jours dans la ville. Et non un acte délibéré pour « faire taire » la presse.
L’opposition CNS n’a cependant pas attendu longtemps pour accuser, par la voix de Bassma Kodmani, le gouvernement syrien de rendre volontairement la vie dangereuse aux journalistes étrangers présents à Homs.
Reste que ce drame ne va pas améliorer les relations entre Damas, Paris et Washington. On se souvient que la mort, dans des circonstances similaires, du journaliste français Gilles Jacquier, le 11 janvier, avait été l’occasion d’une nouvelle charge du gouvernement et des médias français contre le gouvernement syrien, alors que la responsabilité en incombait à des insurgés.
Ce sont évidemment les risques du métier : on se bat durement à Bab Amr, à Inchaat ou à al-Khaldiyé, depuis une quinzaine de jours. L’armée pilonne les immeubles d’où partent des tirs des insurgés. C’est une classique configuration de guérilla urbaine, où les tirs, même ciblés, frappent forcément à l’aveugle, où les civils – et les journalistes – vivant à côté des combattants sont exposés. L’éclat d’obus ne fait pas de discrimination.
On peut compter sur les médias pour entonner une nouvelle fois la cantate de l’indignation et de la dénonciation du régime syrien. Mais à Homs et ailleurs, celui-ci se défend contre une agression et une ingérence. Et il défend aussi pas mal de Syriens.
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