Allocution de Son Excellence Dr IKILILOU DHOININE Président de l'Union des Comores à l'occasion du lancement officiel de la premièr...
Allocution de Son Excellence Dr IKILILOU DHOININE Président de l'Union des Comores à l'occasion du lancement officiel de la première édition du Grand Salon de l'Emploi aux Comores
Palais du Peuple, dimanche 26 février 2012
Honorable assistance
Assalam Alykoum
Nous sommes réunis aujourd'hui au Palais des représentants du peuple de l'Union des Comores, en ce dimanche 26 février 2012, pour procéder ensemble, acteurs étatiques et non étatiques, au lancement officiel de la première édition du Grand Salon de l'Emploi aux Comores.
Cet événement que nous partageons est symbolique à plus d'un titre car, il constitue une première dans l'histoire de notre pays et consacre mon engagement et celui de mon gouvernement à mettre tout en œuvre pour combattre la pauvreté, notamment en réduisant le taux de chômage chronique qui caractérise notre société et en particulier les jeunes.
Aussi ce salon constitue-t-il un cadre à la fois stratégique et opérationnel, de concertation et de recherche de solutions, aux problèmes de l'emploi, placés au centre de nos préoccupations et en tête de nos priorités dans notre programme de gouvernement.
Permettez-moi alors, de saluer votre présence à cette cérémonie de lancement, qui prouve votre engagement dans la lutte contre le fléau du chômage et votre confiance en l'avenir de notre pays.
Honorable assistance, Mesdames et messieurs,
En ce moment précis où je m'adresse à vous, j'ai une forte pensée pour notre jeunesse déstabilisée et appauvrie par les crises multiples, aux retombées négatives pour sa survie et son épanouissement, mais aussi aux énormes potentialités qu'elle recèle pour une croissance économique durable et pour la consolidation de la paix et de la cohésion sociale.
En effet l'analyse de la situation économique et de la pauvreté, révèle des disparités importantes au détriment des jeunes et des femmes, caractérisées par un niveau d'activité très faible et un taux de chômage très élevé.
Malgré les fortes potentialités économique et sociale que recèle notre pays, celui-ci figure parmi les pays les moins avancés, où les tendances de la pauvreté généralisée n'ont pas significativement changé depuis les deux dernières décennies.
Cette pauvreté se caractérise par un fort taux de chômage chronique, une pauvreté monétaire, une malnutrition chronique, un taux d'achèvement du cycle primaire très bas et un faible accès à l'eau potable, à l'énergie et aux nouvelles technologies.
Les retombées négatives de cette crise sont fortement ressenties par l'ensemble de la population dont plus de 76% vivent déjà en dessous du seuil de pauvreté.
Ainsi la lutte contre la pauvreté et pour le développement socio-économique du pays, commandent nécessairement la contribution dynamique des jeunes et des femmes.
Cela ne peut se faire qu'à travers l'auto-emploi et l'entrepreneuriat, qui constituent des leviers importants et puissants pour répondre de façon rapide et efficace aux effets des crises.
C'est pourquoi, nous nous efforçons de stimuler le marché du travail, en mettant l'emploi au centre des priorités et en impulsant une économie dynamique, avec des effets palpables et durables au niveau de la population.
Honorable assistance,
Le défi majeur à relever est de transformer la jeunesse Comorienne fortement désœuvrée, à la fois en levier de développement local et en vecteur de consolidation de la paix.
Cette transformation doit s'effectuer par le biais des initiatives de promotion de l'emploi, reposant sur le plan prioritaire, pour la consolidation de la paix aux Comores, sur les axes prioritaires d'intervention identifiés dans le DSCRP, ainsi que sur le cadre national de la politique de l'emploi et le programme pays pour le travail décent (PPTD).
Considérant le risque réel de résurgence des violences ou du glissement graduel vers une reprise de la crise, ce projet s'inscrit dans les stratégies du Fonds de Consolidation de la Paix en cherchant à instaurer les conditions favorables à la cohésion et à la paix sociales.
Mon gouvernement fait de l'Emploi l'un des axes prioritaires de sa politique et de son programme d'action pour le développement.
Il a placé la création d'emploi décent, comme principal objectif de la croissance économique durable et équitable dans le but d'améliorer les conditions de vie de la population et ce, dans le cadre d'un marché de travail ouvert au dialogue social.
Ce choix est conforme aux engagements pris par le Gouvernement à travers son adhésion à différentes résolutions et stratégies internationales issues des sommets mondiaux de haut niveau plaçant l'emploi au centre de tout programme de développement et de lutte contre la pauvreté.
Je citerai notamment le Sommet Extraordinaire des Chefs d'Etats et de Gouvernement de l'Union Africaine tenu à Ouagadougou en septembre 2004 qui a confirmé le rôle déterminant de l'Emploi et du Travail Décent dans le développement économique et social, les 97ème et 98ème session de la Conférence Internationale du Travail (CIT).
C'est ainsi qu'avec l'appui de l'OIT, notre pays s'est doté d'un certain nombre de documents et d'instruments permettant de réaliser l'objectif de faire de l'Emploi, le moyen le plus efficace de lutte contre la pauvreté et d'assurer une répartition équitable de la richesse nationale qui conditionne le maintien d'une paix sociale durable.
Il s'agit principalement de l'adoption de notre Programme Pays pour le Travail Décent - PPTD-
Ce programme contient des actions ciblées et des activités pertinentes pour promouvoir des emplois en quantité mais aussi et surtout en qualité.
Cependant cet objectif ne saurait être atteint, s'il n'y a pas une implication active et effective de tous, plus particulièrement des mandants tripartites de l'OIT, dans toutes les étapes du processus de mise en œuvre.
En tout état de cause, mon gouvernement et moi-même, sommes engagés à toujours faire du dialogue social une approche permanente dans l'élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques.
Les Organisations d'Employeurs et de Travailleurs, seront toujours des partenaires privilégiés pour la réalisation des objectifs économiques et sociaux de mon gouvernement.
Ce programme est une ambition collective, élaboré sur la base des attentes de la population et des défis à relever au niveau national et international pour réussir le changement. Il s'adresse à tous et à toutes et requiert le concours de tout un chacun pour sa mise en œuvre.
Il consiste à changer le regard de la société vis-à-vis de l'avenir de notre pays en libérant les énergies créatrices possibles, les talents dissimulés ou étouffés, pour le développement économique et pour le progrès socio-économique du pays.
Il consiste également dans cette phase d'édification de notre Etat, à renforcer l'unité nationale, éviter ce qui divise et ce qui peut opposer les uns aux autres, une catégorie de la société contre l'autre, et réunir les conditions d'équité et de justice pour une société unie et solidaire.
Il consiste enfin à éliminer sinon à réduire les inégalités observées dans notre société où à côté d'une poignée de gens bien lotis, survit une masse déshéritée et désœuvrée frappée par une pauvreté criante.
Notre combat est de lutter méthodiquement contre la pauvreté pour une société prospère et productive.
Honorable assistance, Mesdames et Messieurs
Au vu de ce qui précède, je demande instamment au Gouvernement et aux Partenaires sociaux d'œuvrer de concert, dans les délais impartis, pour mettre effectivement en œuvre ce programme tout comme la Politique Nationale de l'Emploi qui en est l'émanation.
Dans cette optique, je voudrais mettre un accent particulier sur la mise en place rapide de la Maison de l'Emploi, devant servir de vitrine visible de notre engagement pour la réalisation de l'Agenda Global du Travail Décent au niveau de notre pays.
Personnellement, je m'engage à appuyer ce programme auprès des partenaires au développement, afin qu'il puisse recevoir l'écho qui lui est dû et bénéficier de l'appui technique et financier indispensable pour sa matérialisation.
De la réalisation effective de ce programme dépend largement la stabilité politique et sociale, gage d'un développement durable de notre pays.
Avant de terminer, je voudrais exprimer mes remerciements, au Système des Nations Unies et au Bureau International du Travail, à travers son Bureau Régional, Zone Océan Indien dans l'île voisine de Madagascar ; aux partenaires sociaux tels que les organisations syndicales et patronales ; au Ministère de l'Emploi et au Comité d'Organisation de ce Grand Salon de l'Emploi, pour le travail admirable de terrain qu'ils mènent au quotidien aux côtés des politiques publiques en vue de donner l'espoir au peuple comorien notamment les jeunes.
Sur ce, je lance solennellement le Salon de l'emploi en Union des Comores et du projet emploi-jeunes.
Je vous remercie.
Beit salam