La hausse de 50 francs sur le prix du litre de chaque produit pétrolier fait toujours l’objet de vives controverses entre la société civil...
La hausse de 50 francs sur le prix du litre de chaque produit pétrolier fait toujours l’objet de vives controverses entre la société civile et le gouvernement. L’organisation patronale (Opaco), la Fédération comorienne des consommateurs (Fcc), le syndicat des chauffeurs (Usukani Wa Masiwa) font désormais front commun pour, disent-ils, tenter de ramener le carburant à son prix initial. Au premier plan, se trouve l’Opaco qui estime que la hausse des prix est injustifiée et juge, par conséquent, qu’il est inconcevable que la population soit appelée à supporter une dette liée à une mauvaise gestion.
“Ils oublient qu’une dette est une charge et ne peut être prise comme responsable d’une hausse“, a dit Mohamed Mbechezi chargé de la communication à l’Opaco. Intervenant dans ce sens, le directeur exécutif de l’Opaco, Ahmed Koudra a expliqué que lorsqu’une entreprise est en cessation de paiement, la logique financière préconise une liquidation (injecter de l’argent pour renflouer les caisses, Ndlr), mais pas une augmentation des prix. Mais, à l’opposé, le gouvernement estime que la hausse des prix du carburant est l’unique solution pour apurer la dette de Comor Hydrocarbures. La hausse de 50 francs comoriens à la pompe pour chaque produit pétrolier servirait à payer 735 millions de dette pour chacune des quatre dernières cargaisons. Si l’on se fie à ces chiffres, mathématiquement la dette de Comor Hydrocarbures s’élèverait à plus de 2,5 milliards de francs.
Une première tranche de 1 milliard de francs devait être acquittée le 1er octobre, une deuxième le mois de décembre et 500 millions en janvier 2012. Pourtant, selon une source bien avisée et digne de foi, dans les calculs théoriquement, Sch devrait être excédentaire de plus d’un milliard de francs. “Alors d’où vient la dette?“, s’interroge-t-elle, avant de poursuivre. “Il y a effectivement une dette et le fournisseur a demandé un plan d’amortissement de la dette, mais il ne s’agit pas d’une urgence“, soutient-elle. De son côté aussi, l’Opaco a fait savoir que des zones d’ombre persistaient lors de ses discussions avec la Sch. Ils ont cité le contrat de la Sch avec un opérateur fantôme, son refus catégorique de de présenter ses factures d’achat...
Du côté de la Fédération comorienne des consommateurs (Fcc), ici encore, l’on indique qu’il n’y a aucune raison valable pour expliquer cette hausse. “Nous n’allons pas baisser les bras, nous allons nous battre pour que les prix du pétrole baissent“, nous a rassurés la vice-présidente de l’organisation, Nasrat Issa Mohamed. Réagissant à cette envolée du coût du carburant, le mouvement “Wa Komori“ qui s’est créé au moment de la pénurie, insiste sur le fait que leurs revendications sont d’ordres sociales, mais pas politiques. “La population doit pouvoir exprimer sa colère, on nous interdit de manifester alors que nous avons alerté le préfet et la mairie de Moroni“, déplore Ali Abdou, un représentant du mouvement. L’organisation patronale prévient qu’une flambée des autres produits (alimentaires,…) serait la conséquence inévitable et prévisible à cette hausse du carburant. Dans sa totalité, la société civile se dit toujours disposée à discuter avec le gouvernement afin de trouver une solution acceptable pour tous. Il faut rappeler cependant, que lors d’une intervention à la radio, le directeur du président de la République chargée de la Défense, s’est dit étonné de la réaction de l’Opaco, après la hausse, alors l’organisation patronale a été associée aux tractations qui ont abouti à la fixation des prix actuels. Alwatwan