Ses sweats, ses T-shirts et ses baskets sont déjà portés aux États-Unis. Des artistes français de la scène rap et soul ont été également co...
Ses sweats, ses T-shirts et ses baskets sont déjà portés aux États-Unis. Des artistes français de la scène rap et soul ont été également convaincus,et le développement de sa boutique en ligne est prometteur. Reste désormais à Ahmedali Mohamed à faire connaître davantage sa marque de vêtements, « Halafou-Dje », dans la région et la ville qui l'a vu grandir, Dunkerque. PAR BENJAMIN CORMIER
dunkerque@lavoixdunord.fr PHOTO « LA VOIX »
Halafou-Dje (prononcez « halafoudjé »). En comorien, l'expression signifie « quoi de neuf ? ». « Lorsque je suis retourné aux Comores, le pays de mes origines, en 2004, puis en 2007, raconte Ahmedali Mohamed, j'entendais ce mot tout le temps. Ça peut vouloir dire aussi "Comment va la famille ? "C'est une expression qui rassemble. Elle m'est apparue comme évidente à l'heure de choisir un nom pour ma marque de vêtements. » Le Dunkerquois de 28 ans, arrivé à l'âge de 9 ans en France, et dont la maman habite Rosendaël, a tout mis dans ce projet de création d'entreprise, qu'il nourrit depuis l'âge de 16 ans. « C'est simple, toutes mes économies depuis plus de dix ans y sont passées, pas loin de 10 000 E. Cela a représenté beaucoup de sacrifices. Mais j'y crois à fond ! »
Pas de communautarisme
Si aujourd'hui, l'affaire semble bien lancée, via une boutique en ligne, un Facebook, un blog, le parcours a été long. « Une fois la structure créée - je suis auto entrepreneur -, j'ai déposé le nom à l'INPI, pour protéger la marque, puis récemment à l'organisme équivalent au niveau international. Tout cela coûte cher », explique Ahmedali.
Très attaché à ses racines - « mais sans communautarisme » - et à sa double culture, Ahmedali a souhaité « rendre hommage à ses deux pays et à la femme » : son logo représente une tête de femme africaine, entremêlée dans une esquisse du continent noir.
On reconnaît aussi les deux lettres de Halafou-Dje, H et D et plusiseurs couleurs, dont le vert (pour les Comores), le bleu, le blanc et le rouge pour la France.
Soprano et Imany
Il ne le dit pas tout de suite, comme pour garder un surplus de crédibilité, mais c'est une grande fierté pour le jeune entrepreneur : le rappeur Soprano a accepté de porter publiquement du Halafou-Dje. La photo (voir ci-dessous) apparaît d'ailleurs en bonne place sur son site, au côté d'une courte vidéo d'une autre artiste de soul music, également d'origine comorienne, Imany. « Ce sont de vrais coups de pouce, c'est vrai, et c'est ce qui fait aussi qu'au niveau national et même international, ma marque marche bien. J'aimerais maintenant me faire connaître au niveau local, et en particulier à Dunkerque. » Ahmedali ne s'en cache pas, aujourd'hui, il ne gagne pas suffisamment d'argent pour vivre de son projet et continue à travailler en tant que médiateur social à Calais. « Mais je suis un ambitieux !, lance-t-il. Et d'autres ont réussi avant moi. Je pense à Malamine Koné, un jeune des cités, qui a fondé la marque Airness en 1999. » •
http ://halafoudje.com (boutique)
http ://halafoudje883.skyrock.com
http://www.facebook.com/halafou.dje
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