Mahmoud Abbas ira-t-il au bout de sa décision et demander l’admission de la Palestine à l’Onu? Si oui, saisira-t-il le Conseil de sécurité...
Mahmoud Abbas ira-t-il au bout de sa décision et demander l’admission de la Palestine à l’Onu? Si oui, saisira-t-il le Conseil de sécurité ou l’Assemblée générale de l’organisation? A quelques jours du jour J, ces deux questions taraudent les observateurs. En dépit de la détermination du président de l’Autorité palestinienne à demander l’entrée de son pays à l’Onu, certains se demandent si, vu le peu de chance de réussite de sa démarche, il ne cherche pas plutôt à monter les enchères pour forcer la relance des négociations et exiger le plus de concessions possibles à Israël.
Mais, c’est moins connaitre Mahmoud Abbas que de penser que sa demande d’admission aux Nations unies relève de la symbolique politique et constitue finalement un instrument de chantage. Trop d’humiliations ont, en effet, conduit cet homme pourtant si doux à corser son discours et à sortir de sa réserve habituelle. Et la solidarité du monde arabe le condamne à poursuivre le combat. Ce vote à l’Onu pourrait surtout accentuer l’isolement au niveau international de l’Etat hébreu, d’autant que de nombreux pays du Sud et les grandes démocraties émergentes reconnaissent déjà l’Etat palestinien et ne manqueront donc pas d’appuyer la requête de Mahmoud Abbas. ‘‘En accueillant la Palestine sur la base des frontières édictées par le droit international, cela clarifiera de manière nette ces paramètres essentiels d’un accord de paix et cela répondra enfin concrètement et effectivement à cette question posée depuis 1947 : les Palestiniens ont droit à un Etat.
C’est une exigence fondamentale. Il y aura ainsi à l’ONU deux Etats à égalité : la Palestine et Israël’’ écrit Jean-Claude Lefort, président de l’association France-Palestine, dans une tribune au Monde.
A l’heure où ces lignes étaient écrites, on ne savait pas encore si Abbas allait saisir le Conseil de sécurité de l’Onu ou l’Assemblée générale. Dans le premier cas, il devra s’attendre au veto des Etats-Unis qui ont déjà annoncé qu’ils en feraient usage. Par contre, si le vote recevait la majorité simple à l’assemblée générale, il permettrait à la Palestine d’améliorer son statut actuel de simple observateur pour devenir un Etat non membre de l’Onu, à l’exemple du Vatican.
Mais, la diplomatie européenne travaille déjà en coulisses pour dissuader la délégation palestinienne d’introduire sa demande au bureau du Secrétaire général de l’Onu. Pour cela, il lui faudra mettre sur la table des propositions concrètes et obtenir l’engagement d’Israël de respecter les termes d’un éventuel accord. “Nous allons examiner si les émissaires européens et américains, et ceux du Quartette nous soumettent une proposition crédible. (…) Autrement, le 23, à 12h30, le président soumettra la demande“ a déclaré le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki. La France craint qu’une formulation plus musclée de la requête palestinienne risque de compromette à jamais les négociations. “Si une motion est proposée par les Palestiniens à l’Assemblée générale, son adoption à une large majorité ne fait aucun doute. Dans ces conditions, notre objectif est de trouver une formule intermédiaire, qui n’injurie pas l’avenir. Le Vatican, par exemple, a un statut à mi-chemin entre celui d’observateur et celui d’un Etat souverain ; il a presque tous les droits des Etats, sauf le droit de vote“, a déclaré un diplomate français.
Les Etats-Unis menacent d’utiliser le bâton et de réduire l’aide financière de 450 millions qu’ils accordent à l’Autorité palestinienne. Les deux émissaires du président Barack Obama auraient eu des échanges rudes avec Mahmoud Abbas, le 7 septembre à Ramallah, capitale de la Cisjordanie. L’Union Européenne (Ue) a du mal à adopter une position commune sur le sujet. S’ils sont tous attachés à la notion des deux États, des pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas, la Pologne et la Tchéquie sont tentés de s’opposer à toute perspective d’un Etat palestinien. Il y a donc un risque que le vote du continent soit réparti entre le oui, l’abstention et le non.
“Cela est peu glorieux pour une Europe qui se veut un acteur global et qui est, par ailleurs, le premier partenaire commercial d’Israël et le premier contributeur d’aide à l’Autorité Palestinienne. C’est également un recul historique quand on se rappelle qu’en 1980, la déclaration de Venise portant sur le Proche-Orient a été la première position commune et forte des pays européens sur un sujet stratégique“, écrit, à ce propos, Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Les Comores se joindront au reste du monde arabe pour adopter la demande de reconnaissance d’un Etat palestinien. Le président Ikililou, qui participe à sa première assemblée générale depuis son élection en mai dernier, ne manquera pas, dans son discours, de témoigner sa solidarité avec ce “peuple frère“.
Les Comoriens se souviennent encore de la visite historique de Yasser Arafat à Moroni. Pour la petite anecdote, l’ancien président Ahmed Abdallah avait coutume de mettre en avant ses lointains liens de parenté avec le leader palestinien. La position comorienne sur la Palestine s’inscrit dans le droit fil des diverses résolutions de la Ligue des Etats arabes (Lea). Ces derniers temps, Moroni a fait le choix de s’aligner résolument sur l’organisation panarabe. Entre les réticences de l’Union africaine (Ua) sur la Libye et la reconnaissance du Cnt (Conseil national de transition) par la Lea, le gouvernement comorien s’est rangé derrière la position du Caire.
Mohamed Inoussa : alwatwa
Mais, c’est moins connaitre Mahmoud Abbas que de penser que sa demande d’admission aux Nations unies relève de la symbolique politique et constitue finalement un instrument de chantage. Trop d’humiliations ont, en effet, conduit cet homme pourtant si doux à corser son discours et à sortir de sa réserve habituelle. Et la solidarité du monde arabe le condamne à poursuivre le combat. Ce vote à l’Onu pourrait surtout accentuer l’isolement au niveau international de l’Etat hébreu, d’autant que de nombreux pays du Sud et les grandes démocraties émergentes reconnaissent déjà l’Etat palestinien et ne manqueront donc pas d’appuyer la requête de Mahmoud Abbas. ‘‘En accueillant la Palestine sur la base des frontières édictées par le droit international, cela clarifiera de manière nette ces paramètres essentiels d’un accord de paix et cela répondra enfin concrètement et effectivement à cette question posée depuis 1947 : les Palestiniens ont droit à un Etat.
C’est une exigence fondamentale. Il y aura ainsi à l’ONU deux Etats à égalité : la Palestine et Israël’’ écrit Jean-Claude Lefort, président de l’association France-Palestine, dans une tribune au Monde.
A l’heure où ces lignes étaient écrites, on ne savait pas encore si Abbas allait saisir le Conseil de sécurité de l’Onu ou l’Assemblée générale. Dans le premier cas, il devra s’attendre au veto des Etats-Unis qui ont déjà annoncé qu’ils en feraient usage. Par contre, si le vote recevait la majorité simple à l’assemblée générale, il permettrait à la Palestine d’améliorer son statut actuel de simple observateur pour devenir un Etat non membre de l’Onu, à l’exemple du Vatican.
Mais, la diplomatie européenne travaille déjà en coulisses pour dissuader la délégation palestinienne d’introduire sa demande au bureau du Secrétaire général de l’Onu. Pour cela, il lui faudra mettre sur la table des propositions concrètes et obtenir l’engagement d’Israël de respecter les termes d’un éventuel accord. “Nous allons examiner si les émissaires européens et américains, et ceux du Quartette nous soumettent une proposition crédible. (…) Autrement, le 23, à 12h30, le président soumettra la demande“ a déclaré le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki. La France craint qu’une formulation plus musclée de la requête palestinienne risque de compromette à jamais les négociations. “Si une motion est proposée par les Palestiniens à l’Assemblée générale, son adoption à une large majorité ne fait aucun doute. Dans ces conditions, notre objectif est de trouver une formule intermédiaire, qui n’injurie pas l’avenir. Le Vatican, par exemple, a un statut à mi-chemin entre celui d’observateur et celui d’un Etat souverain ; il a presque tous les droits des Etats, sauf le droit de vote“, a déclaré un diplomate français.
Les Etats-Unis menacent d’utiliser le bâton et de réduire l’aide financière de 450 millions qu’ils accordent à l’Autorité palestinienne. Les deux émissaires du président Barack Obama auraient eu des échanges rudes avec Mahmoud Abbas, le 7 septembre à Ramallah, capitale de la Cisjordanie. L’Union Européenne (Ue) a du mal à adopter une position commune sur le sujet. S’ils sont tous attachés à la notion des deux États, des pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas, la Pologne et la Tchéquie sont tentés de s’opposer à toute perspective d’un Etat palestinien. Il y a donc un risque que le vote du continent soit réparti entre le oui, l’abstention et le non.
“Cela est peu glorieux pour une Europe qui se veut un acteur global et qui est, par ailleurs, le premier partenaire commercial d’Israël et le premier contributeur d’aide à l’Autorité Palestinienne. C’est également un recul historique quand on se rappelle qu’en 1980, la déclaration de Venise portant sur le Proche-Orient a été la première position commune et forte des pays européens sur un sujet stratégique“, écrit, à ce propos, Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Les Comores se joindront au reste du monde arabe pour adopter la demande de reconnaissance d’un Etat palestinien. Le président Ikililou, qui participe à sa première assemblée générale depuis son élection en mai dernier, ne manquera pas, dans son discours, de témoigner sa solidarité avec ce “peuple frère“.
Les Comoriens se souviennent encore de la visite historique de Yasser Arafat à Moroni. Pour la petite anecdote, l’ancien président Ahmed Abdallah avait coutume de mettre en avant ses lointains liens de parenté avec le leader palestinien. La position comorienne sur la Palestine s’inscrit dans le droit fil des diverses résolutions de la Ligue des Etats arabes (Lea). Ces derniers temps, Moroni a fait le choix de s’aligner résolument sur l’organisation panarabe. Entre les réticences de l’Union africaine (Ua) sur la Libye et la reconnaissance du Cnt (Conseil national de transition) par la Lea, le gouvernement comorien s’est rangé derrière la position du Caire.
Mohamed Inoussa : alwatwa
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