La ZEE (zone économique exclusive) malgache va être surveillée par satellite afin de lutter contre la pêche illégale et de mieux gérer les...
La ZEE (zone économique exclusive) malgache va être surveillée par satellite afin de lutter contre la pêche illégale et de mieux gérer les ressources halieutiques. | |||
Si les pays riches parviennent à protéger leurs eaux de la pêche illégale, cette pratique est un véritable fléau dans les pays pauvres dont elle plombe un pan entier de l'économie. C'est également là qu'il faut chercher une des origines de la piraterie au large de la Somalie, selon lerapport de l'ONU à ce sujet. |
Dans la région, l'accord militaire passé entre la France et l'Union des Comores concernait également le respect des eaux territoriales comoriennes et la lutte contre la pêche illégale et la piraterie.
Les sociétés de pêche occidentales et asiatiques sont responsables de ce véritable pillage des eaux malgaches où l'on estime à 4,2 millions de tonnes de poissons les prélèvements effectués entre 1950 et 2008 alors que la pêche officielle ne représente que la moitié de ce chiffre, selon un rapport publié par l'organisation de protection de l'environnement, Blue Ventures, et les chercheurs de l'Université de Colombie britannique.
Régulièrement, des bateaux sont interceptés dans les eaux malgachesou même françaises du canal du Mozambique, mais la plupart du temps, ils peuvent opérer en toute impunité. Les ailerons de requin sont notamment la cible de ces pêcheurs "pirates", essentiellement asiatiques, ce qui pose en outre un problème écologique. En effet, ce type de pêche est particulièrement destructeur pour les requins sur lesquels on se contente de prélever les ailerons dans des conditions particulièrement ignobles, les requins étant rejetés à la mer après que leur aileron ait été prélevé sur l'animal vivant.
L'infrastructure qui va être installée à Madagascar devrait permettre de remédier en partie à cette situation pénalisante pour les pêcheries malgaches qui n'ont évidemment pas les mêmes moyens techniques. Le système de surveillance est constitué d'une antenne parabolique qui permet de communiquer avec le satellite et de trois ordinateurs d'une valeur de 10.000 euros. Le projet est financé par l'Union Européenne au travers de son programme « Préserver l'Afrique ».
Le nouveau système va venir en aide au CSP (centre de surveillance de pêche) qui traque les bateaux de pêche illégaux. Il permettra également d' identifier les zones de pêche potentielles et de collecter les données océanographiques et météorologiques des zones couvertes.
En avril dernier, le CSP de Majunga, à l'ouest de la grande île, s'est doté d'un troisième navire, dénommé "Telonify" (qui se traduit littéralement par Trident) afin de contrôler le littoral du Canal du Mozambique et permettre de poursuivre les gros bateaux étrangers qui enfreignent la loi.
Les pêcheurs malgaches doivent s'éloigner de plus en plus des côtes pour trouver du poisson, en particulier le requin, cité par 90% des pêcheurs comme premier ou deuxième pêche, et le concombre de mer, cité par 70% des pêcheurs sondés. Dans le sud-ouest, certains migrent vers les îles inhabitées du Canal du Mozambique.
Un autre projet de surveillance des eaux malgaches est à l'étude depuis plusieurs mois. Pour la société Beyral Group, installée à Mayotte et qui devrait le réaliser, ce projet a « 80% de chances de se concrétiser ». Un réseau de radars terrestres permettrait de surveiller l'ensemble des côtes de la Grande Ile. Relié un système de cartographie informatisée, il permet de localiser tous les bateaux présents sur la zone. Dans un premier temps, c'est le Nord de Madagascar qui serait concerné avec le déploiement « d'une dizaine de stations », « principalement pour lutter contre la piraterie et la pêche illégale » nous explique la société mahoraise. Le Sud serait équipé par le suite. Là, il ne sera question que de lutte contre la pêche illégale, les pirates ne s'aventurant pas encore aussi loin vers le sud.
Un système similaire a déjà été installé en Union des Comores, au port de Moroni, permettant de surveiller 70 miles (environ 126 km) des eaux territoriales comoriennes. Egalement installé par Beyral Group, ce système devrait être étendu à l'ensemble des îles comoriennes. Si l'objectif premier est de faciliter l'approche des ports comoriens par les bateaux, la localisation exacte des navires permet d'entrer en contact avec eux « par BLU ou autre » afin de les identifier et d'intervenir éventuellement en cas de présence illicite.
Madagascar est entouré de près de 5.000 km de côtes et ses eaux territoriales couvrent 111.120 km². Il n'y a que 350 gardes-côtes pour assurer sa sécurité, équipés de six bateaux rapides et d'un grand navire.
(Source : Malango Actualité)
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