Nouvelle mission pour le docteur Firoze Koytcha. Son association Médecins de l'Océan Indien (MOI, ex-association sanitaire Karane créé...
Nouvelle mission pour le docteur Firoze Koytcha. Son association Médecins de l'Océan Indien (MOI, ex-association sanitaire Karane créée en 1989) s'envolera le 13 juin pour une mission santé à Mohéli aux Comores. La septième du genre dans l'archipel où seule une infime minorité des 700 000 habitants ont accès aux soins. Là-bas, il y tout à faire ou presque. Durant ses huit jours de présence, l'équipe médicale se scindera en deux groupes. Une délégation itinérante, composée de trois médecins généralistes et d'une équipe de chirurgiens dentistes, interviendra dans les environs de la capitale. Tandis qu'une délégation hospitalière complète (chirurgie, ORL, gastro-entérologie, cardiologie, ophtalmologie, optique et échographie) intégrera le bloc hospitalier de Mohéli.
L'hôpital ambulant est apte à gérer quasiment toutes les interventions. Mais les plus "grosses" opérations se feront à l'hôpital comorien en lien avec les médecins locaux, formés à Madagascar (dans 80 % des cas), au Kenya ou au Niger. Le suivi postopératoire est ainsi garanti. "Pour eux, c'est productif, on leur apprend les gestes, on leur communique notre expérience, assure le docteur de retour après un séjour destiné à préparer l'arrivée de ses 32 médecins bénévoles, et le plateau technique. C'est dur mais c'est passionnant. Il faut bien comprendre que c'est la misère sanitaire générale là-bas et l'île la plus déshéritée à tout point de vue, de tout l'Océan Indien".
Selon les prévisions, ce sont entre 6 000 et 8 000 patients qui seront soignés au mieux. Soit près de 50 patients par jour pour les médecins généralistes. Derrière cette opération coûteuse (entre 50 000 et 60 000 euros, dont 15 000 euros de billets d'avion), se trouvent deux parrains particulièrement généreux : le groupe financier Nortia et le Conseil régional de La Réunion. Des sponsors locaux entre aussi dans le financement. La crise économique est terrible pour l'humanitaire : les collectivités sont moins généreuses et les particuliers fidèles revoient à la baisse le montant de leur don. Globalement, entre 30 et 35 % des financements habituels ne sont rentrés dans les caisses de l'association.
Malgré tout, cette aventure médicale, également menée à Madagascar, perdure. L'association ne prend en charge que le transport, le couvert et la logistique. Tout le reste relève du bénévolat. L'aventure humaine est également très forte. Le docteur se souvient avoir assisté, après l'opération d'une cataracte intégrale, à la première rencontre entre un fils qui voyait pour la première fois sa mère. Il ne s'en est jamais remis. source:clicanoo