Depuis plusieurs mois, les agents de la police nationale des Comores se plaignent de mauvais traitements de la part de leur ministre de t...
Depuis plusieurs mois, les agents de la police nationale des Comores se plaignent de mauvais traitements de la part de leur ministre de tutelle. Certains d'entre eux commencent à se confier.
Au sein de la police comorienne, il n'y a pas de syndicat pour porter les revendications des agents. Par conséquent, les agents n'ont pas le droit de grève. Et pourtant, ce corps important pour la quiétude de notre pays subit gravement les mauvais traitements notamment du ministère de l'intérieur version Kiki.
"C'est du jamais vu" affirme une source proche de la police nationale qui ne comprend pas les raisons de cette situation. "A l'aéroport de Hahaya, les entrées de visas des étrangers atteignent parfois les 4 à 5 millions par semaine, croit savoir notre source. La dotation de Semlex à la police est de 1 500 000 francs par mois. Et cela sans compter les recettes du commissariat central qui peuvent atteindre jusqu’à 1 million par mois".
Malgré ces fonds réguliers, la police manque de tout. " Ni matériels de travail, ni uniforme, ni moyens de déplacement, y a rien", insiste notre interlocuteur qui ajoute que même les repas journaliers sont réduits à un seul au lieu de deux.
Effectivement la police nationale ne dispose que de deux véhicules au niveau de Ngazidja, un à Anjouan et un à Mohéli. Quant aux uniformes, les agents portent une seule tenue vieille de 3 ans qui a été fournie par le Soudan.
Cette situation est d'autant plus inquiétante dans la mesure où les moyens qui auraient dû revenir à la police sont toujours détournés par les responsables du ministère. On a même vendu la seule moto qui était attribuée à la police, et actuellement un véhicule Mitsubishi est mis en vente clandestinement. Un bras de fer serait encours aujourd’hui entre les administrateurs et la police sur ce sujet. Par rapport à cette situation de misère vécue par les 400 agents de la police nationale, il se pose plusieurs interrogations légitimes, notamment le fait que le ministre de l'intérieur loge à l'hôtel Retaj depuis plus d'un an. Paie-t-il avec son salaire ou les fonds de la police ?
Le train de vie de certains proches du ministre est aussi inquiétant, notamment lorsque l'on sait les postes sensibles qu'ils occupent au sein de la police. A l’aéroport de Hahaya par exemple, le commandant de la PAF est à l’origine de tous les trafics pour le compte de son beau frère, Kiki de la république. La direction même de la police a perdu le pouvoir qui devait lui revenir de droit au profit du ministre et de son entourage.
Sauf que dans un pays où le tragique n'est jamais admis comme tel, il n'est pas certain que cette situation change assez rapidement. Du moins tant que Kiki sera en poste.
K.Mfaoumé
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