L'Airbus A310 s'était abîmé en mer au large des Comores le 30 juin 2009. Bilan : 152 victimes dont 61 Marseillais. L'enquête p...
L'Airbus A310 s'était abîmé en mer au large des Comores le 30 juin 2009. Bilan : 152 victimes dont 61 Marseillais. L'enquête patine.
Depuis une dizaine de jours, chaque fois qu'ils ouvrent un journal ou allument leur télévision, c'est le même coup de poignard qui vient raviver leur douleur. Et du même coup, leur colère. "J'ai l'impression qu'il y a des morts plus importants que d'autres", lâche, écoeuré, Mousse Ismaïl Ali, membre de la communauté comorienne à Marseille. Difficile, en effet, d'expliquer aux familles des 152 victimes de l'Airbus A310, qui s'est abîmé au large des Comores le 30 juin 2009, que l'enquête sur "leur" crash patine alors que celle concernant celui du Rio-Paris, survenu un mois plus tôt, a bondi de façon spectaculaire ces derniers jours. "Pour l'autre avion, ils sont descendus à plus de 4 000 mètres de profondeur pour trouver les boîtes noires. Ils ont su mettre les moyens. Aux Comores, l'avion est tombé à moins de 600 mètres et on ne sait toujours pas. Il y a vraiment une justice du pauvre et du riche", s'indigne Mousse.
C'est, notamment, pour dissiper ce malaise grandissant au sein de la communauté comorienne, qu'hier, Nicolas Aubertin, le magistrat instructeur de Bobigny, en charge des investigations, a, pour la deuxième fois, fait le déplacement jusqu'à Marseille pour tenir au courant les nombreuses parties civiles des avancées de l'enquête. "Il leur a expliqué les premières conclusions rendues par les experts lors du rapport d'étape", indique Me Fabien Perez, un des avocats des victimes.
Les cinq experts, spécialistes en aéronautique, en pilotage et des formateurs de la compagnie Airbus, ont conclu à une erreur de pilotage, excluant, pour le moment, toute défaillance technique de l'appareil. "Le problème, insiste Me Saïd Larifou,c'est qu'il demeure toujours autant de zones d'ombre autour de cet avion. Si les boîtes noires ont permis de comprendre le déroulement du crash, on en connaît toujours pas les causes." Et de dénoncer, notamment, la mauvaise volonté de la Yemenia de fournir tous les documents concernant l'appareil.
Une plainte a d'ailleurs été déposée à Bobigny contre cette compagnie par les familles pour "obstacle sérieux à la manifestation de la vérité" et "atteinte à la vie d'autrui". "Aujourd'hui, les familles demandent la relecture des boîtes noires, martèle Me Larifou. Et elles s'insurgent fermement contre cette compagnie poubelle qui continue de voler en s'affranchissant des règles nationales de l'aviation civile".
Après avoir décollé de Roissy, les victimes avaient changé d'avion à Sanaa, au Yémen. C'est en amorçant le dernier virage pour s'aligner sur la piste de l'aéroport des Comores, que l'avion avait brutalement décroché. Les expertises ont établi qu'il se trouvait à 50 m alors qu'il devait être à 400 m. Une seule personne avait survécu à la tragédie. Bahia Bakari, une miraculée de 14 ans, qui s'était agrippée à un morceau de fuselage.
Laetitia SARIROGLOU: la province
"Compagnie poubelle"
C'est, notamment, pour dissiper ce malaise grandissant au sein de la communauté comorienne, qu'hier, Nicolas Aubertin, le magistrat instructeur de Bobigny, en charge des investigations, a, pour la deuxième fois, fait le déplacement jusqu'à Marseille pour tenir au courant les nombreuses parties civiles des avancées de l'enquête. "Il leur a expliqué les premières conclusions rendues par les experts lors du rapport d'étape", indique Me Fabien Perez, un des avocats des victimes.
Les cinq experts, spécialistes en aéronautique, en pilotage et des formateurs de la compagnie Airbus, ont conclu à une erreur de pilotage, excluant, pour le moment, toute défaillance technique de l'appareil. "Le problème, insiste Me Saïd Larifou,c'est qu'il demeure toujours autant de zones d'ombre autour de cet avion. Si les boîtes noires ont permis de comprendre le déroulement du crash, on en connaît toujours pas les causes." Et de dénoncer, notamment, la mauvaise volonté de la Yemenia de fournir tous les documents concernant l'appareil.
Une plainte a d'ailleurs été déposée à Bobigny contre cette compagnie par les familles pour "obstacle sérieux à la manifestation de la vérité" et "atteinte à la vie d'autrui". "Aujourd'hui, les familles demandent la relecture des boîtes noires, martèle Me Larifou. Et elles s'insurgent fermement contre cette compagnie poubelle qui continue de voler en s'affranchissant des règles nationales de l'aviation civile".
Après avoir décollé de Roissy, les victimes avaient changé d'avion à Sanaa, au Yémen. C'est en amorçant le dernier virage pour s'aligner sur la piste de l'aéroport des Comores, que l'avion avait brutalement décroché. Les expertises ont établi qu'il se trouvait à 50 m alors qu'il devait être à 400 m. Une seule personne avait survécu à la tragédie. Bahia Bakari, une miraculée de 14 ans, qui s'était agrippée à un morceau de fuselage.
Laetitia SARIROGLOU: la province