L'ancien chef d'état-major, Salimou Amiri, à Fomboni (île de Mohéli), en mars 200...
L'ancien chef d'état-major, Salimou Amiri, à Fomboni (île de Mohéli), en mars 2008. © José Cendon/AFP
Le procès sur l'assassinat de l'ancien chef de corps de l'armée nationale de développement (AND), le lieutenant-colonel Combo Ayouba, tué le 13 j uin 2010 par des i nconnus, s'ouvre cet après-midi au palais de justice de Moroni. Trois soldats, l 'ancien chef de l 'armée, Salimou Mohamed Amiri et une jeune femme, Faouzia Miradji, comparaîtront devant la cour.Les trois militaires sont reprochés d'avoir «participé directement aux faits incriminés», selon le parquet général.
M. Mohamed Amiri est poursuivi, lui, pour «complicité d'assassinat» présumée. Quant à la jeune femme, elle comparaîtra pour «complicité de faux témoignages», selon toujours le parquet général.Il s'agit du troisième procès en assises depuis 1996. La cour avait siégé, à l 'époque, pour statuer sur l e cas du jeune Taoufik, natif de Hantsambou, condamné à la peine capitale et exécuté pour avoir donné l a mort à coup de couteaux à une femme de son village.En avril 1996, l a cour a siégé sur une affaire de meurtres (survenus après un match de football) i mpliquant des j eunes de Chezani et de Hantsidzi au nord-est de Ngazidja.Si l es faits reprochés aux trois militaires et à l'ex-général sont avérés, ils risquent la peine maximale prévue par le code pénal comorien, la peine de mort La jeune femme pourrait, elle, bénéficier d'une peine d'emprisonnement qui «ne doit pas dépasser cinq ans», d'après une source judiciaire.Le procès dont le verdict est tant attendu par l es Comoriens s'ouvre sous haute tension. Il implique, d'une part, pour la première fois dans l'histoire, un haut gradé de l'armée, de surcroît le premier militaire comorien à obtenir le grade de général qu'il s'est vu retirer sur décret présidentiel Ses avocats qui clament son innocence, soulignent qu'ils ignorent les faits qui lui sont reprochés. Ils ont contesté, l ors d'une conférence de presse mardi, l a régularité du procès,demandant -ainsi son report, faisant savoir que la cour d'assises ne devrait pas siéger car la cour suprême à qui revient l'examen du pourvoi en cassation n'est toujours pas mise en place.Les avocats de la défense ont souligné, par ailleurs, que l'instruction n'était pas complète et que d'autres conditions n'étaient pas réunies, citant, entre autres, «la non-confrontation» des témoignages des principaux prévenus et l'absence d'expertise sur l'arme supposée avoir été utilisée pour tuer l'ancien chef de corps.Ils ont souligné aussi que la liste des jurés devrait être arrêtée par le ministre de la Justice de l'île, se fondant sur une loi de décembre 2005 portant organisation judiciaire en Union des Comores. «Nous irons au tribunal avec l'idée de demander le report du procès», a déclaré hier Me, Harmia Ahmed.Le procès pourrait, d'autre part, quelle que soit son issue, avoir des répercussions politiques dans le pays à quelques jours des cérémonies_ d'investiture du président de l'Union et des gouverneurs des îles, laissant une place minime à une alternance pacifique, selon des observateurs politiques.Des détachements de l 'armée seront déployés, selon nos sources, dans les principaux points névralgiques de la capitale pour parer à tout débordement pendant et après l 'audience de ce jeudi. _albalad