La tension est à son comble dans la capitale anjouanaise. Dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 février, la voiture du directeur d’Éle...
La tension
est à son comble dans la capitale anjouanaise. Dans la nuit du vendredi 8
au samedi 9 février, la voiture du directeur d’Électricité d'Anjouan
(EDA) a été incendiée devant la mairie de Mutsamudu, comme le fut début
janvier celle de la directrice des Douanes, Roukia Ahmed.
La date de cet incendie n'est en rien liée au hasard. Le lendemain, alors que la ville se réveillait avec de nouvelles inscriptions en faveur de Bacar sur les murs ("Aha a trahi", "Sambi fossoyeur de l'UC [pour Union des Comores]", etc), des proches du régime ont appelé à une manifestation d'opposition au débarquement. Venus de toutes les régions de l'île, mais principalement de la capitale, un petit millier de manifestants –parmi lesquels de nombreux fonctionnaires "invités" par leurs supérieurs à participer au rassemblement sous peine de licenciement- ont défilé dans les rues, portant des banderoles anti-guerre et anti-Sambi, telles que : "Anjouan prise en otage par Sambi", "Oui à la table ronde, non au débarquement", ou encore "Anjouan est pour la paix donc contre Sambi".
Organisée par des proches du régime Bacar –parmi lesquels Makany, leader du Parti populaire anjouanais, favorable à l'indépendance de l'île- et par le mouvement des sans-papiers dirigé par Brazza –qui réclame le rattachement de toutes les îles de l'archipel à la France-, cette manifestation à laquelle a participé Caambi el-Yachourtui, ministre du gouvernement Bacar et ancien vice-président de l'Union sous Azali, s'inscrit dans la guerre de l'information que se livrent l'Union des Comores et le gouvernement anjouanais. Elle visait à montrer aux yeux de la communauté internationale que les Anjouanais sont contre un débarquement. Le soir même, la Radio télévision d'Anjouan (RTA), organe de propagande du régime, annonçait un chiffre de 6.000 manifestants...
Pourtant, au passage du défilé, de nombreux "spectateurs" cachaient difficilement leur colère. C'est que la capitale anjouanaise est, à l'image du reste de l'île, loin d'être acquise à la cause du président autoproclamé de l'île. Au contraire : les rues de Mutsamudu bruissent d'espérances quant à une intervention armée qui mettrait fin à ce que de nombreux Anjouanais appellent "une dictature". Le sentiment de terreur est en effet unanimement partagé dans l'île, entre ceux qui se cachent dans les villages de brousse ou dans la vieille médina arabe de la capitale, ceux qui pansent leurs plaies après avoir été passés à tabac par les forces de la gendarmerie anjouanaise, et ceux qui se taisent mais n'en pensent pas moins, espérant échapper aux geôles du régime.
La date de cet incendie n'est en rien liée au hasard. Le lendemain, alors que la ville se réveillait avec de nouvelles inscriptions en faveur de Bacar sur les murs ("Aha a trahi", "Sambi fossoyeur de l'UC [pour Union des Comores]", etc), des proches du régime ont appelé à une manifestation d'opposition au débarquement. Venus de toutes les régions de l'île, mais principalement de la capitale, un petit millier de manifestants –parmi lesquels de nombreux fonctionnaires "invités" par leurs supérieurs à participer au rassemblement sous peine de licenciement- ont défilé dans les rues, portant des banderoles anti-guerre et anti-Sambi, telles que : "Anjouan prise en otage par Sambi", "Oui à la table ronde, non au débarquement", ou encore "Anjouan est pour la paix donc contre Sambi".
Organisée par des proches du régime Bacar –parmi lesquels Makany, leader du Parti populaire anjouanais, favorable à l'indépendance de l'île- et par le mouvement des sans-papiers dirigé par Brazza –qui réclame le rattachement de toutes les îles de l'archipel à la France-, cette manifestation à laquelle a participé Caambi el-Yachourtui, ministre du gouvernement Bacar et ancien vice-président de l'Union sous Azali, s'inscrit dans la guerre de l'information que se livrent l'Union des Comores et le gouvernement anjouanais. Elle visait à montrer aux yeux de la communauté internationale que les Anjouanais sont contre un débarquement. Le soir même, la Radio télévision d'Anjouan (RTA), organe de propagande du régime, annonçait un chiffre de 6.000 manifestants...
Pourtant, au passage du défilé, de nombreux "spectateurs" cachaient difficilement leur colère. C'est que la capitale anjouanaise est, à l'image du reste de l'île, loin d'être acquise à la cause du président autoproclamé de l'île. Au contraire : les rues de Mutsamudu bruissent d'espérances quant à une intervention armée qui mettrait fin à ce que de nombreux Anjouanais appellent "une dictature". Le sentiment de terreur est en effet unanimement partagé dans l'île, entre ceux qui se cachent dans les villages de brousse ou dans la vieille médina arabe de la capitale, ceux qui pansent leurs plaies après avoir été passés à tabac par les forces de la gendarmerie anjouanaise, et ceux qui se taisent mais n'en pensent pas moins, espérant échapper aux geôles du régime.
VM
Malango Mayotte
Malango Mayotte