Les nominations dans les postes clés de l'Administration : Entre compétence et affinité politique. Cette situation pose une question cruciale : les pe
Les Nominations dans les Postes Clés de l'Administration : Entre Compétence et Affinité Politique
Chaque fois que le président s’envole à l’étranger, une pluie de décrets s’abat sur le pays, annonçant des nominations à des postes stratégiques. Ces décrets concernent généralement des secrétaires généraux, des conseillers et d'autres hauts fonctionnaires. Mais qui sont ces individus appelés à assumer de telles responsabilités, et sur quels critères sont-ils sélectionnés ? Est-ce sur la base de leurs compétences, ou en raison de leur proximité avec le régime en place ?
La Sélection des Hauts Fonctionnaires : Une Question de Compétence ou de Loyauté ?
En théorie, les nominations à des postes de haute responsabilité devraient se baser sur la probité, l’honnêteté et la capacité intellectuelle des candidats. Cependant, dans la pratique, ces critères sont souvent supplantés par des considérations politiques. La fidélité au régime, l’appartenance à un certain cercle de pouvoir, ou même l’origine régionale du candidat peuvent peser plus lourd que ses qualifications professionnelles.
Cette situation pose une question cruciale : les personnes nommées sont-elles réellement les plus aptes à remplir leurs fonctions ? Trop souvent, des individus ayant failli dans leurs responsabilités antérieures ou ayant contribué à la mauvaise gestion de certaines entreprises publiques se voient promus à d'autres postes de pouvoir. Cette promotion de la médiocrité ne peut que nuire à l'efficacité de l'administration et, par extension, au développement du pays.
Le Rôle de l’assemblée nationale : Un Contre-pouvoir Nécessaire
Dans de nombreux pays, l’assemblée nationale joue un rôle clé dans le processus de nomination des hauts fonctionnaires, assurant ainsi un certain contrôle démocratique sur ces décisions. Malheureusement, dans notre contexte, l’assemblée nationale est souvent écartée de ce processus, ce qui affaiblit sa capacité à représenter l'intérêt général.
Il est temps de repenser ce modèle. L’assemblée nationale doit être impliquée dans le processus de sélection, non seulement pour donner son avis, mais aussi pour auditionner les candidats et s’assurer qu’ils ont une vision claire de ce qu’ils comptent accomplir une fois en poste. Une telle transparence garantirait que seuls les meilleurs candidats – ceux qui ont démontré leur professionnalisme et leur engagement envers le pays – accèdent à des positions de pouvoir.
Une Fierté Locale Mal Placée
Les nominations aux postes de haut fonctionnaire sont souvent perçues comme une source de fierté pour les villes et villages d'origine des personnes nommées. Cependant, cette perception pose problème. Un haut fonctionnaire, voire un ministre, n'est pas là pour servir les intérêts de son village natal, mais ceux de la nation dans son ensemble. Il est essentiel de bannir ces pratiques où l’on déroule le tapis rouge pour célébrer les nominations dans un contexte purement local.
Vers une Administration Méritocratique
Pour garantir une administration efficace, il est impératif de promouvoir la qualité et le professionnalisme. Les nominations doivent être basées sur des critères de compétence et non sur l'affiliation politique ou l'origine géographique. Seules les personnes les plus qualifiées et les plus engagées pour l'avenir du pays doivent être sélectionnées pour ces postes cruciaux.
En conclusion, il est urgent de réformer le processus de nomination des hauts fonctionnaires. En impliquant l’assemblée nationale, en valorisant la compétence sur la loyauté politique, et en déconstruisant les dynamiques locales, nous pourrions mettre en place une administration véritablement dédiée à l'intérêt général. Le temps est venu de promouvoir les meilleurs parmi nous, ceux qui feront avancer notre pays et qui travailleront pour le bien commun, et non pour servir des intérêts partisans.
IBRAHIM Mahafidh Eddine
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