Injustice : l'affaire des Chiites aux Comores. Au temps du Prophète, des pactes de non-agression et de respect mutuel furent conclus même avec les « m
Injustice : l'affaire des Chiites aux Comores
La communauté chiite comorienne se trouve derechef confrontée à une épreuve douloureuse et injuste, mettant en lumière la marginalisation et l'oppression dont elle est victime. Lors de la commémoration sacrée d'Achoura, moment de recueillement et de solidarité chez notamment les fidèles chiites du monde entier, la gendarmerie nationale en a brusquement perturbé la célébration, arrêtant des membres de la communauté dans un acte contraire aux principes des droits humains et de l'islam lui-même.
Au temps du Prophète, des pactes de non-agression et de respect mutuel furent conclus même avec les « mécréants », indiquant ainsi la nécessaire coexistence pacifique entre les citoyens et le respect mutuel des croyances religieuses et la tolérance d'entre les uns et les autres. Cet héritage semble se perdre dans les brumes de l'injustice et de la marginalisation qui entourent les chiites aux Comores.
Les chiites comoriens, des citoyens paisibles et respectueux, pratiquent leur foi en toute discrétion depuis les temps anciens, sans chercher à étendre leur influence ni à perturber l'ordre public. Ils aspirent simplement à vivre en harmonie avec leurs croyances, dans le respect de la diversité religieuse qui fait la richesse de la nation comorienne.
À l'heure où les plus hautes autorités et plus particulièrement le président Azali viennent d'inscrire sur la page de l'histoire de la diplomatie par une présidence remarquée et saluée à la tête de l'Union africaine, il est temps que les chiites comoriens soient reconnus comme des citoyens à part entière, dignes du même respect et des mêmes droits que leurs concitoyens, conformément à notre Constitution, à la DUDH et à la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples.
L'heure est venue d'ouvrir un dialoque sincère et constructif entre les différentes branches de l'islam, favorisant ainsi la compréhension mutuelle, la tolérance et le respect des croyances de chacun. Les chiites aux Comores méritent d'être entendus, respectés et protégés, dans le cadre des normes internationales et nationales qui garantissent la liberté de culte pour tous les citoyens.
En cette période de bouleversements et de défis multiples, les Comores ont l'opportunité de briller en exemple de tolérance et de respect pour la diversité religieuse; du reste, l'islam comorien et nos traditions au goût de vanille ont toujours respecté les différentes croyances, abrahamiques ou autres. Il nous faut donc bâtir un avenir où chaque voix, chaque croyance, chaque tradition trouvera sa place dans la société.
Engageons-nous ensemble, en tant que nation unie et diverse, à bâtir un avenir de respect mutuel, de tolérance et d'harmonie, où la diversité religieuse sera célébrée comme une source de richesse et de paix. Levons-nous contre l'injustice et l'oppression.
Me Moncef SAÏD IBRAHIM
Avocat au Barreau de Moroni
Nadhur RADJABOU
Élève-avocat au Barreau de Moroni
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