Forum du Crans Montana : Ce que l'on retient du discours de Mzé Abdou Mohamed Chanfiou. Il a, dans son intervention, indiqué que le financement du dév
Forum du Crans Montana : "Financements innovents"
Dans le cadre du 36ème Forum du Crans Montana, tenu à Bruxelles, le Ministre des Finances, Monsieur Mzé Abdou Mohamed Chanfiou est l'un des 3 Panélistes à s'exprimer sur la thématique "Financements innovents".
Il a, dans son intervention, indiqué que le financement du développement est un défi majeur à relever, notamment pour les économies des pays en développement dans un contexte de rareté de capitaux, de taux d'intérêt élevés et de besoin de financement en hausse, à cause notamment de la multiplication des chocs climatiques et sanitaires mais aussi des conflits.
Il a ajouté que ces chocs étaient aussi l'origine du ralentissement de la croissance économique, l'accélération de l'inflation et des déficits budgétaires. Il relevé que la question du financement du développement repose sur la capacité des États et des institutions publiques et privées à mobiliser suffisamment de ressources publiques et privées, nationales et internationales, pour financer le développement.
Selon le Ministre, ces financements reposent sur la fiscalité, la dette publique, l'aide publique au développement, les investissements directs étrangers et le financement bancaire au secteur privé.
Et à lui de souligner que l'ensemble de ces sources sont aujourd'hui contraintes par la faiblesse du taux de pression fiscale, le niveau élevé de l'endettement de certains États, les difficultés d'accès aux marchés financiers, la qualité du reating et la question de la fluidité de l'intermédiation financière.
Il a, en outre, rappelé que la majorité des pays du Sud font appel aux institutions financières internationales et aux banques multilatérales de développement mais que malgré les efforts consentis par ces institutions, les besoins de financement ne cessent d'augmenter.
Le Ministre a cité en exemple l'Afrique qui a besoin de plus de 170 milliards de dollars par an pour faire face aux effets des changements climatiques et que parallèlement, les besoins de financement des secteurs sociaux s'intensifient, raison pour laquelle, les États doivent innover par la recherche et l'élargissement à d'autres mécanismes de financements complémentaires.
Toutefois, il a indiqué que de nouveaux mécanismes sont déjà opérationnels tels que le partenariat public privé, les financements climats, le fonds vert, la finance islamique, les crédits carbone, la coopération Sud Sud, la diaspora bonds, pour ne citer que ceux-là.
Pour le cas des Comores, il a fait savoir que la politique de développement incarnée par le Président AZALI Assoumani repose sur le PCE 2030 dans lequel les secteurs accélérateurs de la croissance, les projets d'investissements prioritaires et les réformes économiques et sociales sont clairement identifiés.
Il a précisé que les besoins de financement de ce Plan de développement sont évalués à plus de 4 milliards de dollars, et qu'à la suite de la CPAD organisée à Paris en décembre 2019, d'importantes ressources sont levées et financent plusieurs projets dans les secteurs de la santé, de l'éducation, des infrastructures routières et portuaires, du tourisme et de l'agriculture.
Le Ministre a également souligné qu'en plus de l'expérience réussie des institutions financières décentralisées, des innovations financières sont engagées pour soutenir le financement du secteur privé. Il s'agit en particulier, de la finance islamique, de la mise en place récente d'un fonds de garantie doté essentiellement de fonds publics et confié au secteur privé pour la gestion, le crédit bail, le cadre du partenariat public privé, ainsi que d'autres initiatives fiscales innovantes pour financer la couverture maladie généralisée.
Pour le Ministre, ces financements innovants sont étroitement corrélés à l’idée de biens publics mondiaux et visent aussi à corriger les effets négatifs de la mondialisation, les enjeux climatiques ou la santé mondiale.
Le Ministre a conclu son intervention en attirant l'attention sur la nécessité pour les réformes de l'architecture financière internationale, d'intégrer également ces nouveaux besoins. ©Beit-salam
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