Plaidoyer pour plus de méritocratie et moins de «Kotri» dans la société comorienne. Les Comores ont besoin d’un leader fort capable d’amorcer les chan
Plaidoyer pour plus de méritocratie et moins de «Kotri» dans la société comorienne
Selon Larousse, la méritocratie se définie comme étant une « 𝒉𝒊𝒆́𝒓𝒂𝒓𝒄𝒉𝒊𝒆 𝒔𝒐𝒄𝒊𝒂𝒍𝒆 𝒇𝒐𝒏𝒅𝒆́𝒆 𝒔𝒖𝒓 𝒍𝒆 𝒎𝒆́𝒓𝒊𝒕𝒆 ». Pour mettre en pratique cette idéologie progressiste, nombreux sont les pays ou institutions qui organisent des concours pour sélectionner les plus méritants, que ça soit dans le marché du travail, dans les grandes écoles ou dans d’autres domaines. Cela veut dire que pour le cas de l’emploi, seuls les plus compétents sont recrutés, et ce, quels que soient leurs statuts sociaux ou leurs origines géographiques. Cette doctrine est une forme de justice sociale puisque quiconque travaillant dur peut espérer accéder aux meilleures écoles, à un meilleur job et mieux réussir dans sa vie. En même temps, cela fait avancer les sociétés puisque pour chaque poste, celui qui est recruté est le plus qualifié.
Aux Comores, la réalité est tout autre. Un jeune moins qualifié a statistiquement plus de chance de trouver un travail, s’il a un proche au pouvoir, qu’un autre plus qualifié mais qui n’a aucun appui derrière. C’est ce que l’on appelle communément « 𝙆𝙤𝙩𝙧𝙞 ». Dans ce cas, le seul mérite est d’avoir un proche haut placé dans l’échiquier politique du pays. C’est souvent une situation de conflit d’intérêt.
Si l’on plaide pour plus de méritocratie dans notre pays, cela ne veut pas dire que les moins méritants vont passer à la trappe, loin de là. La méritocratie permet à chacun d’occuper une position qui correspond le mieux à ses compétences. Dans notre pays, nombreux sont les fonctionnaires qui se retrouvent à des postes auxquels ils n’ont aucune compétence, mais seulement placés par favoritisme et clientélisme, pendant que les plus qualifiés sont restés sur le carreau. C’est un système qui est amené à évoluer si nous voulons développer notre pays.
J’espère qu’un jour notre pays arrivera à un stade où la méritocratie sera la norme, où un jeune comorien sera convaincu qu’en travaillant dur il aura toutes les chances de réussir dans sa vie. Parce que, ce sentiment de favoritisme permanent est sans doute l’une des causes qui poussent de nombreux jeunes diplômés à prendre tous les risques inimaginables dans les océans pour aller à la recherche d’une vie meilleure à l’étranger. Parce que, outre la conjoncture économique défavorable de notre pays, ces jeunes ont le sentiment que leurs compétences ne vont pas compter s’ils n’ont pas de « kotri » derrière pour faire avancer leurs dossiers.
Les Comores ont besoin d’un leader fort capable d’amorcer les changements qui s’imposent afin que nous puissions construire un pays plus juste, plus équitable avec une égalité de chance pour tous. 𝗖𝗮𝗻𝗱𝗶𝗱𝗮𝘁 𝗱𝗲́𝗷𝗮̀ 𝗱𝗲́𝗰𝗹𝗮𝗿𝗲́ 𝗮𝘂𝘅 𝗽𝗿𝗼𝗰𝗵𝗮𝗶𝗻𝗲𝘀 𝗲́𝗹𝗲𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗽𝗿𝗲́𝘀𝗶𝗱𝗲𝗻𝘁𝗶𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝟮𝟬𝟮𝟰, 𝗠𝗿 𝗦𝗮𝗮𝗻𝗱𝗶 𝗔𝘀𝘀𝗼𝘂𝗺𝗮𝗻𝗶 𝗶𝗻𝗰𝗮𝗿𝗻𝗲 𝗱𝗲́𝗷𝗮̀ 𝗹𝗲𝘀 𝘃𝗮𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀 𝗱𝗲 𝗺𝗲́𝗿𝗶𝘁𝗼𝗰𝗿𝗮𝘁𝗶𝗲 𝗲𝘁 𝗱𝗲 𝗷𝘂𝘀𝘁𝗶𝗰𝗲 𝘀𝗼𝗰𝗶𝗮𝗹𝗲.
Dans un entretien accordé à Facebook FM ce samedi 01 juillet 2023, Mr Saandi Assoumani a esquissé ses principes sur la méritocratie : « Pour chaque poste on va prendre le plus compétent, donc le plus méritant. Il n’y aura pas de partage de postes par région. Mis à part les postes politiques nécessitant une nomination gouvernementale et qui ne devraient pas excéder 200, tous les autres postes seront pourvus sur la base d’un concours », et d’ajouter « à chaque fois qu’un poste est occupé par la personne la plus compétente le pays avancera. A chaque fois qu’on veut un meilleur résultat, nous devons choisir la personne la plus qualifiée quels que soient son statut et ses origines. Celui qui est le plus qualifié dans la gestion hospitalière dirigera l’hôpital, celui qui est le plus compétent dans la construction des routes dirigera le projet routier...c’est ce qui va nous permettre de développer notre pays ».
Bref, Mr Saandi Assoumani prône une société dont l’égalité des chances, la justice sociale et la méritocratie seront à l’honneur. Il ne s’agit en aucun cas ici de promesses de campagne faites en l’air et qui vont rester lettre morte une fois au pouvoir. En effet, Mr Saandi Assoumani a déjà eu l’occasion de mettre en exécution sa vision sur la méritocratie. Quand il était ministre de la fonction publique de Ngazidja, à chaque fois qu’il était question de recrutement d’agents, il a systématiquement organisé un concours de recrutement. A chaque fois, seules les personnes admises à ces examens ont été embauchées. Il n’y avait aucune once de favoritisme dans tous le processus de recrutement. Dans notre pays, c’est un phénomène suffisamment rare pour être souligné.
𝗟𝗲𝘀 𝗖𝗼𝗺𝗼𝗿𝗲𝘀 𝗼𝗻𝘁 𝗱𝗼𝗻𝗰 𝗯𝗲𝘀𝗼𝗶𝗻 𝗱’𝘂𝗻 𝗹𝗲𝗮𝗱𝗲𝗿 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲 𝗦𝗮𝗮𝗻𝗱𝗶 𝗔𝘀𝘀𝗼𝘂𝗺𝗮𝗻𝗶, 𝗱𝗲́𝘁𝗲𝗿𝗺𝗶𝗻𝗲́ 𝗮̀ 𝗱𝗲́𝘃𝗲𝗿𝗿𝗼𝘂𝗶𝗹𝗹𝗲𝗿 𝗹𝗲 𝘀𝘆𝘀𝘁𝗲̀𝗺𝗲 𝗮𝗳𝗶𝗻 𝗾𝘂𝗲 𝗻𝗼𝘁𝗿𝗲 𝗽𝗮𝘆𝘀 𝗽𝗿𝗲𝗻𝗻𝗲 𝗲𝗻𝗳𝗶𝗻 𝗹𝗲 𝗰𝗵𝗲𝗺𝗶𝗻 𝗱𝘂 𝗱𝗲́𝘃𝗲𝗹𝗼𝗽𝗽𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁.
Dr Hassani Youssouf
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