Entre 2015.« Immigration comorienne » à La Réunion : environ 270 Mahorais et quelques dizaines d’Anjouanais, de Mohéliens et de Grand-Comoriens par an
Retour sur l’étude de l’INSEE sur « les migrations résidentielles à La Réunion »
Entre 2015 et 2019 en moyenne annuelle, les migrants originaires de l’archipel des Comores se composaient d’environ 270 Mahorais et quelques dizaines d’Anjouanais, de Mohéliens et de Grand-Comoriens. Comparée aux 10800 immigrés qui arrivaient chaque année de France sur la même période, dont 7700 de non-natifs, cette « immigration comorienne » à La Réunion est une goutte d’eau.
Elle cristallise pourtant nombre de réactions racistes qui expliquent en partie le vote pour l’extrême droite dans notre pays. Or, sauf importantes réformes structurelles, l’immigration des Mahorais à La Réunion ne pourra qu’augmenter dans les années à venir, compte tenu du refus de Paris d’y appliquer l’égalité sociale sur fond de croissance démographique, de crise économique, sociale et environnementale et de montée de l’insécurité.
Le numéro 67 de la revue INSEE Analyses Réunion a pour thème « les migrations résidentielles à La Réunion ». Une partie de l’étude traite des immigrés en provenance d’autres pays que la France. Voici un extrait à ce sujet :
« Les arrivées depuis Mayotte comme les départs vers l’île aux parfums sont faibles. Chaque année, entre 2015 et 2019, 550 résidents de Mayotte s’installent à La Réunion ; autant de personnes font le chemin inverse. La moitié des arrivants sont nés à Mayotte, l’autre moitié en métropole (France — NDLR) (24 %), à La Réunion (17 %) ou à l’étranger (13 %). Ce sont principalement des personnes jeunes qui quittent Mayotte pour La Réunion : la moitié ont moins de 18 ans. Ceux qui sont majeurs sont souvent diplômés et viennent vraisemblablement poursuivre leurs études supérieures, occuper un emploi qu’ils ont trouvé ou en rechercher un. Dans le même temps, 1 500 personnes arrivent chaque année à La Réunion depuis l’étranger. Six sur dix sont natifs de l’étranger : 400 de Madagascar, contre seulement quelques dizaines en provenance de Maurice comme des Comores. La moitié de ces nouveaux arrivants ont entre 18 et 34 ans. Après quelques mois à La Réunion, seuls un quart d’entre eux ont un emploi et autant se déclarent au chômage. »
Une goutte d’eau comparée au 10800 migrants venus de France chaque année
Autrement dit, sur 550 personnes venant chaque année de Mayotte à La Réunion entre 2015 et 2019, la moitié ne sont pas originaires de Mayotte, mais sont des Réunionnais de retour, des personnes originaires de France passées par Mayotte, ou des ressortissants d’un autre pays.
En prenant en considération les migrants originaires de l’archipel des Îles Comores, ils étaient donc bien moins de 400 par an en moyenne sur cette période à venir s’installer à La Réunion pour y chercher une vie meilleure.
Ces chiffres soulignent que ce flux migratoire est bien loin d’être un raz-de-marée. C’est une goutte d’eau comparée aux 10800 immigrés qui arrivaient chaque année de France entre 2015 et 2019, dont 7700 de non-natifs. Pourtant, cette « immigration comorienne », et également l’immigration malgache (400 personnes par an), cristallisent les réactions de racisme qui expliquent en partie le vote pour l’extrême droite.
Facteurs structurels favorisant l’émigration des Mahorais à La Réunion
Il est donc grand temps de déployer des moyens pour lutter contre ce racisme, car l’immigration en provenance de Mayotte va augmenter si aucune réforme structurelle n’est menée dans ce pays. En effet, si la population officielle y est passée de 50000 en 1975 à…Lire la suite sur Temoignages.re
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